THROUGH MY EYES (FRA) - Fearless (2012)
Label : Useless Pride Records
Sortie du Scud : 24 mai 2012
Pays : France
Genre : Heavy / Hardcore
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 21 Mins
Fearless est-il ce cavalier sans peur, mais surtout sans reproche qu’on attend avec autant d’impatience que le messie ? Pour l’heure, la petite sphère Hardcore se trouve régulièrement des héros pour rappeler sur quelles bases sont posées ses fondations. Parfois, on découvre un groupe avec plus d’originalité qu’un autre et le temps qui passe, inlassablement, finit pas l’engloutir sans jamais le recracher. THROUGH MY EYES sera de ceux-là, où ne sera pas. A l’heure où je vous parle, ces Toulousains, aussi prodigieux soient-ils, souffriront forcément de la concurrence locale. Je pense à SELENITES, je pense à BATTLE OF BRITAIN MEMORIAL, je pense à WHEN ICARUS FALLS ou encore NEPHALOKIA. Pourtant, ce premier album qui succède à l’EP Blinded By Hatred de 2009 a beaucoup d’atouts dans sa manche. Et des plus insoupçonnables.
Pour commencer, je dois vous avertir d’une chose. Fearless est une œuvre qui dégage énormément de pessimisme. Attention, je ne parle pas d’un Hardcore négatif à la KICKBACK, mais d’un Hardcore pesant, oppressant, parfois éclairé mais jamais enjoué. Du sang et de la sueur, voilà ce qui nourrit le cœur de l’album. Des idées noires ? Il y en a mais elles sont masquées par une débauche d’énergie tellement intense qu’elle éclipse totalement la performance technique des musiciens. Pour avoir des mélodies, mieux vaut repasser. Et pour les solos, on a même le temps de mourir deux fois ! C’est dire si THROUGH MY EYES se concentre sur la matière brute, sur le Hardcore tel qu’on devrait toujours le ressentir. Un truc qui vient des tripes et pas une vulgaire mascarade venue de je ne sais quel quartier new-yorkais. Ces Toulousains, peu engageants au début, se révèlent progressivement. La participation de Nico de WOODWORK et de Vincent d’ALEA JACTA EST y est peut-être pour quelque chose, même si leurs apparitions passent au second plan, derrière des pistes comme « No Place To Hide » ou « Hesitation » (non, ce n’est pas un clin d’œil malvenu à la saga Twilight) qui possèdent toutes les caractéristiques d’un bon Hardcore moderne et groovy. Les breaks sont massifs et vous connaissez la meilleure ? En dépit de leur simplicité (linéarité dirons certains), on n’a même pas la sensation d’avoir affaire à un énième calque aux contours approximatifs. THROUGH MY EYES a une vraie sensibilité, une vraie personnalité dans son Hardcore et l’exprime avec les moyens du bord. C’est parfois brouillon, parfois bancal mais c’est joué avec tant de générosité qu’on est bien prêt à zapper sur l’un ou l’autre détail de pacotille. Il y a un élément qui fait particulièrement le charme de cette sortie. Ce sont les vocaux de Guigui (oui, je sais, pas terrible comme blaze). Beaucoup trouveront son chant hésitant, forcé, exagéré et théâtral. Je le sais parce que c’est exactement ce que j’ai pensé au début. Et à force de l’écouter, je vous garantis qu’on s’en imprègne et qu’il vous possède. Il est en décalage presque flippant avec les standards du genre (quoique, à force d’écouter du Post-Hardcore, on s’y fait) et c’est justement ça qui est génial ! Il vous entraîne par le fond et n’en a que faire de votre suffocation, pour peu que vous y laissiez votre âme.
Une fois n’est pas coutume, la scène Toulousaine a déposé une pépite dans mon mange-disque. On prend le pli, je vous assure ! Souvent ce sont des groupes de Hardcore et souvent c’est la même claque. THROUGH MY EYES fait assurément partie de cette jeunesse dorée qui possède un avenir probant au sein de la scène française. Ils ne deviendront surement pas un phénomène national, mais du haut de leur petite réputation et de leur Hardcore complètement Heavy, ils peuvent facilement prétendre à ratisser plus large. C’est ce qu’on souhaite à chaque fois. Mais combien seront-ils sur la ligne d’arrivée ?
Ajouté : Mercredi 03 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Through My Eyes Website Hits: 7600
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