Il y a une loi à laquelle aucun chroniqueur ne doit déroger : comparer chaque guitariste soliste à un autre, plus connu et plus ancien. Alors, puisque c’est la loi…
Ce nouvel album fait bien sûr penser au maître Satriani (certains phrasés font même sourire). On en retrouve les qualités indiscutables : une exécution impeccable, un toucher sans déchet, un son d’une propreté à faire rougir un Suisse, un feeling très “boogie” (ça tombe bien c’est le titre d’un des morceaux). Mais on trouve aussi ses défauts : l’album est un peu aseptisé, il manque de ce brin de personnalité qui pourrait rendre son écoute inoubliable ou plus simplement captivante. A force de rigueur et de maîtrise, on se surprend parfois à décrocher.
Mais ne coupons pas les cheveux en quatre, ce “3” est agréable. Et si Yann Armellino risque de ne pas aimer d’être (encore) comparé à Satch, il doit savoir qu’il figure parmi les rares guitaristes à tenir la comparaison sans avoir à s’abriter des jets de pierres ! Souhaitons lui simplement pour le prochain album d’avoir ce petit grain de folie qui fait les grands albums de rock. Un nouvel album qui devrait s’appeler…hum… “4” ? (ndlr: raté, il se nommera "Cross-Rocks" et sortira en septembre 2004)
Notons qu’un type qui remercie Dick Rivers ne peut pas être foncièrement mauvais.