EAT A HELICOPTER (usa) - The Pessimist (2009)
Label : Compulsory Records
Sortie du Scud : 18 avril 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 5 Titres - 15 Mins
Entre HERE COMES THE KRAKEN et EAT A HELICOPTER, n’en jetez plus ! Vous avez là affaire à un simple échantillon des noms de groupes de Deathcore les plus improbables (pour ne pas dire grotesques). Et je vous garantis que le concept est parfois poussé beaucoup plus loin. Mais les bonnes surprises arrivent toujours là où on ne les attend pas. Hier, c’étaient les Mexicains d’HERE COMES THE KRAKEN qui m’ont tabassé avec leur premier album, aujourd’hui, ce seront peut-être les Néo-Mexicains d’EAT A HELICOPTER qui ont sorti en avril 2009 leur premier EP intitulé The Pessimist. Et à l’issue de sa très brève écoute, on a de bonnes raisons de le devenir, pessimiste. Parce qu’à l’exact inverse de leurs petits copains en poncho, ces mecs ont écrit un Deathcore terriblement générique qui souffrira de graves contestations. Pas bon ça.
Heureusement, vous pouvez vous lever et danser sur les tables, il ne s’agit là que d’un exercice pratique qui a récemment été corrigé par un second EP beaucoup plus convaincant. Pour l’heure, nous parlerons uniquement du premier qui affiche malgré lui de grosses lacunes. Je reviens encore une fois sur la performance d’HERE COMES THE KRAKEN, parce que j’ai l’intime conviction que leur travail représente une forme de modèle pour tous les groupes qui débutent dans cette discipline compliquée qu’est le Deathcore. Il faut savoir être brutal mais pas trop, technique mais pas trop, bavard mais pas trop. Tout est dans la nuance. Mais EAT A HELICOPTER n’est visiblement pas un groupe qui apprécie les compromis. Avec eux, c’est tout ou rien. Du coup, The Pessimist fonce dans le tas avec une technicité proche du néant et une exécution laborieuse. On croit parfois, à l’issue de l’un ou l’autre passage en sweeping, avoir touché du doigt un peu de finesse. Mais c’est sans compter sur les incalculables breakdowns « so crabby » qui étiolent ces quelques compositions. Les Américains sont généreux dans l’effort, loin d’être avares en sueur mais définitivement, si SUICIDE SILENCE n’existait pas, on sent bien qu’EAT A HELICOPTER serait perdu. Des accélérations qui tabassent aux hurlements suraigus de Delbert Quintana, calqués sans vergogne sur ceux de l’insupportable Mitch Lucker, tout ou presque évoque le travail de la bande de Riverside. Et le plus drôle, c’est qu’il y a presque un anachronisme dans ce constat, puisque The Pessimist est sorti seulement sept mois après The Cleansing en autoproduction, avant d’être pressé par Compulsory Records. Mais rien à faire, si ce dernier est bel et bien le meilleur boulot jamais réalisé par SUICIDE SILENCE, cet EP qui lui ressemble fort est d’un naturel insupportable. Les morceaux sont tous trop faciles, trop lisses et se cachent derrière une brutalité de façade. On devine facilement ce qu’il va se passer et c’est ce côté prévisible qui m’a fortement déplu. Sans parler du jeu de batterie, sec comme un coup de trique qui gâche totalement l’aspect transpirant et gras comme du saindoux de la production. EAT A HELICOPTER possède entre ses doigts toutes les ficelles du genre, ce qui n’est pas bien compliqué pour une formation d’un si jeune âge. Mais l’utilisation qu’ils en font pour animer leur marionnette est encore immature et débouche sur des mouvements poussifs plutôt que sur des acrobaties fluides. On ne fait pas clairement la distinction entre un « Shot In The Hand With A Nail Gun » et un « I Dreamt Of Flying Wolves ». Sur cinq titres dont une intro, c’est grave. Seule « Placentasaurus » tirera son épingle du jeu grâce à ses structures rythmiques complètement folles, presque caricaturales.
Alors certes, on ne pourra pas parler de The Pessimist comme d’un mauvais disque, mais plutôt comme d’un disque sans aucune personnalité ni relief. Que ce soit EAT A HELICOPTER ou un autre, on a constamment la fâcheuse impression d’avoir déjà entendu ce Deathcore cent cinquante fois. Et encore, ça c’est pour quelqu’un qui n’en écoute pratiquement jamais. Alors imaginez quelqu’un comme moi, qui me nourrit abondamment de ce style, comme j’ai du trouver le temps long en découvrant que je suis tombé sur un ersatz de SUICIDE SILENCE, groupe que je ne porte pas du tout dans mon cœur…Oui, vous avez raison, je l’ai bien cherché.
Ajouté : Jeudi 18 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Eat A Helicopter Website Hits: 7160
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