23h17 nous avait contés, il y a un peu plus d’un an maintenant, des présages peu réjouissants en trainant dans son sillage des atmosphères des plus oppressantes. L’impression qu’il m’avait laissée à la première écoute tout comme aux suivantes d’ailleurs me rendait hâtive quant au devenir de la troupe Parisienne. En effet, ils développaient à l’époque un climat noir, des séquences frôlant le glauque, un air suffocant, le genre de chose qui attire irrémédiablement sans que l’on ose l’avouer. Rien que pour toute cette ambivalence de sentiment, j’avais envie de retenter l’expérience.

Quelle ne fut pas ma surprise à l’amorce de « I Wanna ». Où sont les fumées froides et humides du 23h17 (2010) ? Où sont la peur, l’angoisse et les cris ? Bel et bien disparue le côté sombre. On nous a volé notre Mirage (chant) à moins qu’elle est été transformé en Jennifer Ayache (SUPERBUS) et tout ça au profit d’un courant commercial. Pourtant le morceau démarrait plutôt bien tant sur le plan rythmique que sur les riffs et on pouvait s’attendre à un rappel de nos bons souvenirs de 2010. Et bien non et j’avoue n’avoir absolument rien compris au tournant qu’ils semblent avoir pris et ce pour aboutir à un titre sans grand intérêt, dépourvu de réels arrangements ni même d’expression musicale structurée. Je sais bien que l’électro fait partie du décor et alors ??? Ils avaient mis en scène à la perfection ce mariage si complexe auparavant. Oui ça fait très vieille France de prôner le « c’était mieux avant » mais sincèrement si vous comme moi vous êtes tombé sous le charme de 23h17 vous ne trouverez ici absolument rien qui s’y rapporte de près ou de loin et ce n’est pas « I Love U » qui vous dira le contraire. C’est frais, joyeux etcetera, mais ce n’est pas du tout ce qu’on attendait d’eux. Le mal être, le mal de vivre, la société actuelle autant de chose qui forcement sont les principaux axes traités aujourd’hui, mais vous le faisiez avec tant d’aisance et d’humilité. Je ne suis plus troublée et les larmes qui risquent de couler vont être de déception plus que d’émotion.

Même l’artwork d’une beauté froide pour 23h17 a cédé sa place à un dessin flashy à tendance promo déco pour un Tik Tak résolument dans l’air du temps (bande FM on).

Parlons-en de « Tik Tak », titre phare de ce nouvel EP. Je m’attendais au moins à ce que la patate soit envoyée, du lourd je vous prie, de la rage comme autrefois par pitié. Le titre laissait présager un contre courant avec les mots, une surprise qui n’a pas eut lieu. Tout ceci n’est que trop conventionnel, ça ne vous ressemble pas ou alors c’est moi qui me suis trompé.

De grâce pardonnez-moi mes offenses comme vous pardonnerez aussi à ceux qui vont vous offenser, ne nous soumettez pas à la tentation d’aller ouïr ailleurs et délivrez-nous du dictat des grandes maisons de disques car c’est à vous qu’appartiennent la réussite et la gloire (si toutefois vous revenez à vos premières influs).