DEAD COWBOY'S SLUTS (FRA) - The Hand Of Death (2012)
Label : M & O Music
Sortie du Scud : 10 septembre 2012
Pays : France
Genre : Thrash / Metalcore
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 55 Mins
Il y a eu la « main de Dieu » de Maradona et les Anglais s’en souviennent encore. Il y a maintenant la « main de mort » de DEAD COWBOY’S SLUTS. Et nous, Français, nous sommes censés nous en souvenir. Le plus longtemps possible du moins. Mais hélas, tout ça n’est que de la musique et contrairement à ce que voudrait le clin d’œil à l’Histoire, ces Parisiens ne seront pas le Pibe de Oro du Metal. La faute à The Hand Of Death, un premier effort qui ne sera pas forcément représentatif du potentiel de nos lascars, qui feraient bien de s’inspirer un peu plus de ce qui se fait de mieux dans l’Hexagone, au lieu d’aller constamment chercher du regard la scène US. A quelle mode avons-nous donc affaire ? Les ratages successifs de ce genre ne sont-ils pas assez nombreux pour être instructifs ? Visiblement non. Et en fiers bourricots qu’ils sont, les DEAD COWBOY’S SLUTS vont aller renifler le bitume.
Dead, comme THROUGH THE EYES OF THE DEAD. Cowboy’s, comme le Cowboys From Hell de PANTERA. Sluts, comme le « Sluts Of Hell » de NATTEFROST. Ou juste une autre façon de dire que DEAD COWBOY’S SLUTS, c’est avant tout des liaisons dangereuses. Pas forcément entre les références citées, bien qu’on retrouve du PANTERA dans l’affaire, mais entre différents courants. « B.T.K » (pour « Bind, Torture and Kill »), surnom du tueur en série américain Dennis Rader, ouvre le bal avec des samples de gémissements, peut-être tirés du film éponyme de Michael Feifer, avant qu’« Asylum Breakout » ne fasse tomber la sentence. Les influences déboulent à vive allure, aussi rapidement que déroule cette composition honnête. Les guitares hésitent entre le Thrash et le Metalcore. La voix est forcée, très Hardcore dans l’âme. Les rythmiques sont tantôt galopantes, tantôt saccadées. Le tout est correct, mais pas autant qu’« I Will Hunt You Down », véritable éclaircie au cœur d’un ciel nuageux qui penche déjà vers la dégradation. Je suis complètement fan du jeu de basse, complètement cinglé et qui donne un volume énorme à leur disque. Mais aussi du côté Stoner de cette compo qui irait même jusqu’à fricoter sur certains plans avec le Doom. Une décharge d’énergie et d’adrénaline, voilà ce qui nous est proposé. Elle est parfois inconstante, parfois excessive mais la plupart du temps, on s’en délecte, comme ces rafales de kalachnikov appuyées par la voix rocailleuse de Benjamin Leclerc au cœur de « Lusk ». Puis progressivement, il faut bien le dire, The Hand Of Death rentre dans le rang. On est clairement en mal de mélodie, de tendresse en face de ce Thrash énergique et volatil qui émigre de l’autre côté de l’Atlantique. Heureusement que « Purify By Fire » vient calmer un peu le jeu, parce que ce n’est pas la bagarreuse « This Hate » (qui ferait presque écho au « This Hate » de DEATH ANGEL) qui serait à même d’apaiser les esprits. « Gates Of Perdition », en guise de coupure, effectue une transition bienvenue avec la seconde partie de l’opus qui défilera de façon lente et chaotique (« Skull Crusher »). C’est là où le bât blesse. DEAD COWBOY’S SLUTS a peut-être cru impressionnant de nous proposer un premier album long d’une heure et riche de 14 morceaux. Seulement, ce choix est judicieux quand on est capable de se renouveler. Et le style dans lequel évoluent ces Parisiens ne laisse que très peu de possibilités de ce type, à tel point qu’après ce fameux « Skull Crusher », j’ai subi un décrochage fatal. L’arrivée du diptyque éponyme m’a donné l’impression d’une hypnose en bonne et due forme, sans consistance musicale, malgré le Rock enjoué et lunatique de « Backdraft ». Peut-être est-ce déjà une forme de lassitude. Si c’en est, ça sent le sapin.
Capables de très bonnes choses comme de choses plus médiocres, les DEAD COWBOY’S SLUTS se sont présentés à nous en cette année 2012 sous un jour plutôt convaincant. Affables, malgré de petites inégalités techniques, ces mecs ont assurément de quoi devenir une bonne surprise au cours des années à venir, à la simple condition de nous injecter leur musique dans des proportions un peu plus raisonnables, sous peine de nous voir crever d’une overdose qui ne mettrait vraiment pas longtemps à venir.
Ajouté : Lundi 29 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Dead Cowboy's Sluts Website Hits: 9586
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