ERYN NON DAE (FRA) - Meliora (2012)
Label : M & O Music
Sortie du Scud : 8 octobre 2012
Pays : France
Genre : Post-Hardcore expérimental
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 58 Mins
ERYN NON DAE est le groupe intéressant dans toute sa splendeur. Magnétique et conceptuel, sombre et violent. Il nous vient de Toulouse et pour la première fois, je ne vais pas vous faire un speech sur cette scène d’une richesse insoupçonnée, simplement parce que j’ai l’ai déjà bien assez fait. Avec son second album, Meliora, le groupe a assurément su franchir un cap dans l’absurde et l’apocalyptique. On est bien loin de toute certitude et c’est justement le brouillard qui enveloppe délicatement cette œuvre discrète qui lui confèrera toute sa puissance. En matière de Post-Hardcore, les choses ont déjà été dites clairement. Il suffit de pas grand-chose pour nous faire basculer dans la démence. Et à ceux qui sont actuellement en pleins doutes pour X raisons, l’écoute de cet opus ne fera qu’accentuer un peu plus le mal-être. Comme l’étrange sensation d’être en face de la bande-originale de nos propres vies.
C’est en tout cas le sentiment très primitif qui nous habite après l’écoute de « Chrysalis », une première compo sur fond de métamorphose, qu’elle soit physique ou cérébrale. Une lente décadence, une plongée intra-muros au cœur de nos émotions. ERYN NON DAE sait orchestrer tout ça, dans une ambiance post-apocalyptique presque cinématographique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que même si ce n’est pas difficile, on se prend au jeu. Les Toulousains sont tellement doués dans l’art de nous faire transpirer qu’on prend vite goût à cette chasse à l’homme. « The Great Downfall » propose une vision plus étiolée de la chose, plus longue, plus lente, c’est aussi là qu’on entend pour la première fois les backings de Franck, qui renvoie brillamment l’ascenseur aux vocaux éthérés de Mathieu. Tout ça se déroule sans accroc, dans la fluidité la plus totale. Et c’est brillant, parce qu’ERYN NON DAE est parfaitement capable de nous proposer sur un seul et même morceau deux climats différents. Le classicisme : une frénésie presque Grind sur « Ignitus », très vite coupée dans son élan par des motifs plus expérimentaux. Ce genre de variations, brutales, intransigeantes, on connaît. Tant de groupes s’y sont essayé. Mais sur le coup, j’ai vraiment eu un ressenti différent et très personnel. Ces garçons vivent leur musique d’une façon très conceptuelle et de ce fait, nous proposent également de nous livrer à une forme d’introspection sauvage. Ou simplement, de quel façon pourrions-nous être meilleurs. D’où le titre de l’œuvre, Meliora. Il n’y a rien de plus facile pour un chroniqueur que d’écrire pour un tel album, tellement riche et tellement prenant que les mots pour le décrire viennent avec une étonnante aisance. Album de l’année et critique constructive d’un monde à l’agonie pour les uns, sombre brouillon inabordable pour les autres, voilà en tout cas une sortie qui ne pourra laisser personne indifférent. Sa folie, son chaos, ses ténèbres s’emparent de vous pour ne plus jamais vous laisser en paix. Balayant de multiples courants musicaux, du Black Metal dépressif au Stoner en passant par le Drone et le Hardcore, et si Meliora était simplement à ranger dans la catégorie « OVNI » ?
Parole de Stef, l’expérience vous donnera des frissons. Je ne garantis pas que vous puissiez en sortir indemne. Néanmoins, dans le cadre d’un enrichissement musical qui vous serait inhérent, cet opus saura convaincre les plus frigides d’entre vous qu’un rapport à la fois charnel et spirituel n’a rien de déplaisant. Tout ça, ce ne sont hélas que des paroles, mais j’espère qu’elles vous auront donné envie d’en savoir un peu plus sur ce projet totalement singulier. Et si malgré tout, vous persistez à nier l’évidence, comme a pu le faire Saint-Thomas, restez donc vautrés dans votre confort. Les doutes n’en seront que grandissants.
Ajouté : Mardi 30 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Eryn Non Dae Website Hits: 9168
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