DUBLIN DEATH PATROL (usa) - Death Sentence (2012)
Label : Mascot Records
Sortie du Scud : 20 aout 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 40 Mins
DUBLIN DEATH PATROL, c’est un peu le Machete du Thrash Metal. Grosses cylindrées, belles plantes siliconées, muscles saillants et huilés, visages cassés qui ont pris le soleil du Nouveau-Mexique et des douilles de Taurus Raging Bull plein les poches. D’ailleurs, au cœur de ce gang de guérilleros, la gueule d’amour de Danny Trejo passerait incognito. DUBLIN DEATH PATROL, c’est aussi une histoire de famille. Beaucoup de monde gravite au cœur de ce projet qui compte dans ses rangs les trois frangins Billy ainsi que John et Steve Souza. Le plus connu de ceux-là étant probablement Chuck Billy, qui officie depuis 1986 dans ce petit groupe de Thrash bidon mieux connu sous le nom de TESTAMENT. Et avec à son bord deux chanteurs, trois guitaristes et une multitude de vétérans de la scène Thrash américaine, passés par des formations comme EXODUS, LÄÄZ ROCKIT, TENET ou VIO-LENCE, laissez-moi vous dire que DUBLIN DEATH PATROL est un projet qui marche droit.
Discipline, autorité, authenticité. Voici trois mots qui décrivent un peu mieux que les autres cette légende naissante. Grâce à l’aura de son frontmen mais également à la pertinence de sa musique, loin d’être une resucée du TESTAMENT de la grande époque, le combo peut nourrir de beaux espoirs. Son second album nommé Death Sentence, surement pas en référence du très bon thriller avec Kevin Bacon, a les qualités pour devenir un tournant dans leur très maigre discographie. Sous forme d’expédition punitive orchestrée par des guerriers armés jusqu’aux dents, il vous renvoie à vos études sans autre forme de procès. Ce Thrash brulant cautérise vos plaies. Il soigne le mal par le mal. Pas d’effet de surprise, c’est juste d’une remarquable efficacité. Les structures rythmiques sont plutôt simplistes, au point de ne pas toujours comprendre l’intérêt d’avoir embauché trois guitaristes. Des motifs stricts, intransigeants, sur lesquels viennent se greffer un solo brossé, la tambouille des DUBLIN DEATH PATROL manque un peu de gastronomie mais qu’importe, elle rassasie. Derrière son physique imposant, Chuck Billy rugit comme il l’a toujours fait. Son timbre savoureux et très particulier se marie parfaitement avec les couinements de Steve « Zetro » Souza, dont le grain hargneux vacille entre un Bobby Blitz (OVERKILL) et un Udo Dirkschneider (ex-ACCEPT). La complémentarité m’a l’air assez judicieuse, d’autant que musicalement, en dépit de son côté percutant avoué, le Thrash des Américains affiche de grosses lacunes créatives. Pour tout vous dire, ça ne sonne pas vraiment différemment des nouveaux efforts des grosses écuries que sont EXODUS et TESTAMENT. Mieux encore, on pourrait entendre dans ce Thrash volontaire mais hésitant comme une forme d’écho aux retours consécutif des HEATHEN, FORBIDDEN et autres AUTOPSY. Les refrains sont assez faciles, quelques uns sont entêtants et placés en fin de course (l’enchaînement entre « My Riot » et « Macabre Candor »), sans qu’on puisse voir dans ce choix quelque chose de prémédité. D’ailleurs, rien ne semble prémédité sur ce Death Sentence. Cet opus a de mauvais airs d’un bœuf entre potes qui aurait viré sur une sortie étonnamment professionnelle. L’esprit du Thrash est là. C’est tout ce qui compte. Si vous voulez des groupes de Thrash qui se prennent au sérieux, faut aller écouter WARBRINGER ou SKELETONWITCH. La reprise finale du « Butcher Baby » des PLASMATICS, groupe de Punk provoc’ des années 80, arrivera à point nommé pour vous le démontrer.
Un tacle viril mais correct. Ce second album pour DUBLIN DEATH PATROL est assurément à considérer comme une progression. Aucun doute là-dessus. Et même si Death Sentence prend ses distances, ces messieurs devront encore cravacher un peu avant de se détacher définitivement de l’image de sous-TESTAMENT qui leur colle à la peau comme un tatouage, à cause d’un Chuck Billy omniprésent et particulièrement en forme. Si c’est le prix à payer pour avoir droit à un troisième opus qui aille un petit peu plus dans l’originalité, je signe des deux mains.
Ajouté : Mercredi 14 Novembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Dublin Death Patrol Website Hits: 9192
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