En soirée quoi de mieux que de se poser, enfin, après le dur labeur du jour, au calme avec un bon album calme et reposant ? Et bien nous avons aussi l’option bourrinage et moi c’est celle pour laquelle j’ai opté ce soir. Certains diront que ce n’est pas le genre préconisé avant l’endormissement. Alors selon ces réfractaires, le Deathcore n’a pas les vertus nécessaires à la relaxation et la détente ? Effectivement, le style n’est pas employé à des fins soporifiques mais qu’importe. J’ai longtemps flirté avec Morphée à l’aide de bouquins d’épouvante et n’en ai pas pour autant eu des nuits tourmentées. Donc je me lance à l’assaut du premier ouvrage de BLOOD AGES, combo francilien tout récemment érigé (2009), At The Height Of The Storm, et ce n’est pas pour contredire les bons conseils de mémé en matière de veillée, mais uniquement parce qu’il ya des temps plus propices pour apprécier et aborder sereinement une œuvre.

La lourdeur des riffs longeait ma colonne et je percevais ce frisson si savoureux contre ma nuque, celui qui annonçait déjà un moment délectable. Ca c’était avant les quelques grouinements qui, une fois la surprise passée, ont mués vers un chant moins porcin.
Dès lors les membres du combo étalaient un Death aux lignes électriques nerveuses sur des rythmiques férues le tout inspiré sans conteste d’influences Coreuses.

La modernité qui domine dans ce premier disque donne le ton sur des inspirations orientales (« Grey Sands ») assez marquées dans les nappes mélodiques. Alors évidemment, ils ne sont pas les premiers à parfumer leur musique mais on peut affirmer sans vergogne : il était mince (pas temps que ça : dix morceaux tout de même), il était beau, il sentait bon le sable chaud, mon lég…… bref ça passe comme un petit tour en avion vers cette destination épicée et ce qui à mon sens ne fait aucun doute c’est l’application que ces cinq hommes ont mise dans leur travail pour rendre leur musique abordable au plus grand nombre sans pour autant renier la brutalité stylistique du genre et cette persévérance au gré des pistes.
« Face The Vigrid » par exemple explose immédiatement pour dévoiler au fil des secondes un jeu bien plus subtil qu’il n’y paraît aux notes introductives. Chaque étape propose son lot de variété ce qui rend At The Height Of The Storm très attrayant et parfaitement digeste.

Outre le désagrément d’une autoproduction hasardeuse quant aux éventuels arrangements (quelques soucis dans l’intensité et variation du son) on applaudira ce joli premier coup d’essai.