HELLOWEEN (de) - Straight Out Of Hell (2013)
Label : Steamhammer
Sortie du Scud : 22 janvier 2013
Pays : Allemagne
Genre : Power Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 65 Mins
Vous vous souvenez la pochette de Rabbit Don’t Come Easy, album d’HELLOWEEN paru en 2003 ? On y voyait la main d’un magicien sortant de son chapeau un lapin, ce fameux tour de magie qui illumine toujours les yeux des petits et grands. On se demande toujours « mais que va-t-il nous sortir de son grand chapeau, David Copperfield ? ». Et hop, un lapin !
Ben voilà, avec HELLOWEEN, c’est la même chose : à la parution de chaque nouveau disque, on appréhende avec angoisse le contenu. Le combo germanique a tellement marqué les esprits dans les années 80 grâce à ses Keepers Of The Seven Keys, que la pression existe toujours aujourd’hui lorsque Michael Weikath et compagnie s’attaquent à un nouveau brûlot. Alors quelle surprise nous réserve la Citrouille avec Straight Out Of Hell ? Bonne ou mauvaise ? Sans plus attendre, je vous l’annonce : Straight Out Of Hell constitue une excellente surprise.
Excellente, parce qu’après les semi-échecs nommés Keeper Of The Seven Keys – The Legacy, Gambling With The Devil et enfin 7 Sinners, on n’attendait plus HELLOWEEN à un tel niveau. Entendre nos cinq compères reprendre à STRATOVARIUS ce qui lui appartient avec « Far From The Stars » mettra tout le monde d’accord : en matière de Power Metal mélodique, entre refrain à reprendre en chœur, un super duel de soli, un Dani Löble (batterie) déchaîné, on n’a rarement fait aussi bien dans le genre depuis une décennie !
Pourtant, on ne peut pas dire que tout commence pour le mieux : le titre d’ouverture, composé par le chanteur Andi Deris et curieusement choisi comme premier single (en version « edit »), se nomme « Nabatea » et ne tient pas trop la route par rapport à ses petits frères. En dépit de 7 minutes de Power oriental, accéléré en temps voulus, bénéficiant d’une accalmie bien malvenue en début d’album, ce progressif « Nabatea » aurait eu une place légitime au milieu de Straight Out Of Hell. Curieux choix, donc …
Heureusement, la suite met dans le mille. « Live Now ! » (toujours signé Deris) joue sur les contretemps et conserve cet entrain propre au Happy Metal si cher à HELLOWEEN. « Waiting For The Thunder » a des allures de réel single avec ses petites touches de piano (une habitude depuis le « If I Could Fly » sur The Dark Ride) pour un rendu que n’aurait pas renié le SHAAMAN de la belle époque. Le guitariste Sascha Gerstner, présent dans le groupe depuis 2002 quand même, apporte sa pierre à l’édifice : le traditionnel « World Of War » alterne couplets à l’ambiance martiale et refrain fédérateur, tandis que « Asshole » permet à HELLOWEEN de sortir des sentiers battus avec ses passages Pop et quelques touches avant-gardistes. Andi Deris – encore lui – rend même hommage à QUEEN et Freddie Mercury en calquant le tribal « Wanna Be God » sur le « We Will Rock You » de la Reine. Le pire, c’est que le clin d’œil est tellement voyant qu’il en devient amusant et efficace.
Les dinosaures Michael Weikath et Markus Grosskopf, eux, entretiennent à leur manière l’héritage HELLOWEEN, avec respectivement « Burning Sun » (ah ! ce cocktail de couplets insupportables et de mélodies imparables) et « Years » (vraiment moyen et 1000 fois entendu) pour l’un, et le titre éponyme pour l’autre (un bon Speed Metal prétexte à un déluge de soli dans tous les sens). Rien de bien nouveau mais au moins, le fan ne naviguera pas en eaux troubles !
Si la ballade – passage obligatoire – ne restera pas dans les annales, reste que « Hold Me In Your Arms » fait office de pause bien amenée, et permet de souffler un peu. Car ce HELLOWEEN cru 2013 arrache tout sur son passage. Y compris ce dernier morceau, « Church Breaks Down », qui commence par une intro religieuse, avec orgue et voix célestes, envoie de se métamorphoser en HELLOWEEN pur souche, avec un refrain similaire à celui de « Mr Ego / Take Me Down » (sur Master Of The Rings).
On n’omettra pas de dire que les albums d’HELLOWEEN ayant tendance à mal vieillir (exemple flagrant : Better Than Raw), Straight Out Of Hell doit être pris comme le sursaut d’orgueil d’un groupe qu’on enterrait trop vite (Monsieur Hansen, vous pouvez prendre exemple). Andi Deris est au top de sa forme, les gratteux s’en donnent à cœur joie, la section rythmique aussi. Michael Weikath a beau voir cet opus – magnifiquement produit par Charlie Bauerfeind – comme le prolongement logique de 7 Sinners, force est de reconnaître que la Citrouille s’est surpassée. Vous pouvez d’ores et déjà réserver à ce disque une place entre Master Of The Rings, Time Of The Oath et The Dark Ride.
A noter que la version limitée propose une version « orgue Hammond » du titre « Burning Sun », en hommage au regretté Jon Lord (pour rappel, claviériste de DEEP PURPLE, disparu il y a peu).
Ajouté : Mercredi 23 Janvier 2013 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Helloween Website Hits: 11058
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