« Perpetual » est un OVNI du paysage musical ; l’un de ces albums inclassables, qui ne peuvent laisser indifférent tant la personnalité artistique qu’ils renferment est marquée. On pourra trouver des raisons de le détester mais on ne le classera manifestement pas parmi la multitude d’albums vains qui encombre nos étagères. C’est déjà ça.
Depuis qu’il a cessé de copier sur LED ZEPPELIN, Lenny Wolf se sent pousser des ailes. C’est un homme-orchestre que l’on retrouve derrière les onze morceaux avec Eric Foerster aux solos pour seule aide extérieure. Puisqu’il assure aussi lui-même la production, vous aurez compris qu’il s’agit surtout d’un projet personnel.
Lenny Wolf ne refuse aucun procédé, ne tourne pas le dos au modernisme, ne renonce pas à ses influences, bref Lenny Wolf fait ce qu’il veut. A tel point qu’on a rarement vu un tel modèle de liberté se concrétiser. Et c’est cette liberté même qui déconcerte car elle nous éloigne radicalement des clichés tant digérés ; elle nous déstabilise en nous faisant perdre nos repères, nos points de comparaisons. J’exagère ? Essayer donc d’imaginer un mélange de LED ZEP (un petit peu quand même, on ne se refait pas !), de VAST, de GENESIS, de Devin Townsend, de QUEENSRYCHE, des BEATLES,…
Lenny Wolf signe donc ici une œuvre originale et d’une rare maturité. Mais va t’il trouver un public suffisamment ouvert pour s’y plonger ? Souhaitons-le, car même si le résultat ne pourra être apprécié de tous, la démarche artistique est bien louable. Pour motiver le plus grand nombre, précisons que des titres comme « Gotta Move Now » et « Hang ‘em High » - qui ouvrent magistralement cet album - ou bien « Borrowed Time » sont d’énormes réussites qui surgissent dans nos tympans dès la première écoute.