Les anciens n’en finiront donc jamais d’influencer la nouvelle génération. Pour le meilleur et pour le pire, la vague Thrash des années 80 trouve toujours des émules en 2013, et pour les fans du style, comme moi, la chose semble être une assez bonne opération.
Le phénomène d’écho temporel a donc encore de bien beaux jours devant lui !
C’est en Norvège aujourd’hui que les secousses se font ressentir, grâce à un quartette de têtes brûlées qui fait parler la poudre comme d’autres manient le katana.
Et lorsque l’on a sorti un album/profession de foi comme Thrash Metal en 2007, on ne risque pas de tromper les fans sur la marchandise.
Et après un hiatus de quatre ans (et un dernier LP en 2009, l’excellent Grand Feast for Vultures), BLOOD TSUNAMI nous donne donc enfin des nouvelles de sa terre natale d’Oslo, sous la forme d’un album sans concession et brutal dans la grande tradition.
Il est vrai qu’à l’énoncé de titres comme « The Butcher Of Rostov », « In The Dungeon Of The Rats », « B.T.K. » ou « Grave Desecrator », impossible de les prendre pour de gentils chevaliers en armure venus nous conter fleurette…

Et dès le premier morceau, le donc bien nommé « The Butcher Of Rostov », BLOOD TSUNAMI fait montre de tout son art de la composition Thrash compacte et efficace.
Une influence DESTRUCTION indéniable, avec ces riffs francs mais mélodiques, ce tempo speed martelé mais contrôlé, et cette voix vindicative, mais intelligible. En un peu plus de quatre minutes, les norvégiens délimitent leur territoire, et ne bougeront pas la palissade d’un centimètre.
C’est en effet parti pour une petite demie heure ininterrompue, sans temps mort, avec juste les variations de tempo nécessaires pour ne pas trop tomber dans la redite.
BLOOD TSUNAMI fait très honnêtement son boulot, et nous rappelle souvent ces seconds couteaux des années 80, n’ayant jamais eu les honneurs d’une grande exposition pour cause de manque d’originalité, d’une production faiblarde ou d’un label aux moyens limités.
Ainsi, les noms de WARFARE, SDI, ATOMKRAFT, ou même le DISSECTION canadien (et son impayable Final Genocide) pourront éventuellement vous venir à l’esprit, à raison.
Et lorsque la vitesse de croisière se réduit, le fantôme d’un TANK bien remonté se manifeste, comme sur le survitaminé « Unholy Nights », qui apporte une légère bouffée d’oxygène à l’ensemble.

Mais l’affaire globalement est à l’image du nom du groupe qui ne pose pas de questions, et avance bille en tête, propageant ses effluves de violence à tout va, sans toutefois cracher sur des ambiances Heavy du meilleur effet (« The Brazen Bull »), mais en privilégiant l’agression pure (les brûlots incendiaires « Dogfed », « The Rape Of Nanking », « B.T.K. », tous sous la barre des deux minutes).

Certes, parfois l’enseignement tiré des albums de DESTRUCTION est un peu trop évident (« Unholy Nights »), à tel point qu’on a le sentiment que ces dits morceaux sont tirés de leftovers de Eternal Devastation ou Infernal Overkill.
Mais l’urgence de la majorité des morceaux fait bien vite oublier la filiation évidente (et non dissimulée cela dit), et il est relativement facile de se laisser emporter par la vague déferlante (« Metal Fang » et son riff tournoyant qui évoque « Mad Butcher », « Grave Desecrator » et son intro très speed-core), d’autant plus que le groupe développe une énergie incroyable qui ne demande qu’à exploser sur scène, et qui contamine le CD, à tel point qu’on les imagine très bien en studio headbangant comme des dingues.

Et oui, le Thrash tel que nous l’avons connu, nous les enfants des années 80, à encore bien des choses à raconter et des têtes à faire virevolter.
Tant que des groupes comme BLOOD TSUNAMI seront là pour nous rappeler à quel point cette musique est euphorisante, nous ne seront pas prêts de raccrocher les gants.

Thrash ‘til death !!!!!