HEIMDALL (it) - Aeneid (2013)
Label : Scarlet Records
Sortie du Scud : 26 février 2013
Pays : Italie
Genre : Power Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 47 Mins
Après huit ans de silence (le dernier album Hard As Iron date de 2004), les vétérans italiens d'HEIMDALL se sont décidés à remettre le couvert, d'abord pour une série de concerts où ils auraient été acclamés, puis pour donner vie à un nouvel opus. Accouché au Sonic Temple Studio, Aeneid, comme son nom l'indique, est une adaptation métallique des récits de Virgile et donc de l'Enéide. Pour les incultes, sachez que cette épopée narre les épreuves du Troyen Enée, le long d'un poème (en latin donc) composé de 12 chants. Bon, OK, j'avoue, j'ai triché et je suis allé piocher les infos sur le Net.
Face à l'ampleur de la tâche, et afin de rendre hommage à Virgile, HEIMDALL s'est attelé à composer un album qui se voudrait épique : 12 chansons de Power mélodique constituent le noyau dur de ce Aeneid, 12 comme le nombre de chants de l'Enéide donc … Par-ci, par-là, on trouve quelques interludes qui présentent très peu d'intérêt, mis à part peut-être ces chants grégoriens sur « Away ». Il faut profiter malgré tout de ces moments puisque le chanteur Gandolfo Ferro (qui a remplacé Giacomo Mercaldo) se tait … En effet, le gusse en fait souvent des tonnes, se prenant pour le Maître de Michael Kiske et Roy Khan : le point culminant de l'insupportable auditif se nommant « All Of Us », où sa voix atteint des notes aigues pour le moins abominables. Je ne saurais vous expliquer pourquoi ça passe chez DRAGONFORCE et ne passe pas chez HEIMDALL, mais les « woooh-hooh » de Ferro (autre exemple : à la fin de « Save You ») sont difficiles à entendre.
Au risque d'enfoncer HEIMDALL, les points faibles de Aeneid ne se limitent pas à la tessiture de voix de son frontman. Il n'y a rien à dire, les mecs de HEIMDALL sont de supers musiciens, les trois guitaristes (Fabio Calluori, Carmelo Claps et Umberto Parisi) tricotent sévère ! Non, ce qu'on pourrait reprocher à HEIMDALL, c'est d'exploiter toutes les ficelles du genre (« Gates Of War » ressemble à un cas d'école) sans pondre quoi que ce soit d'extraordinaire. Entre le refrain de « Forced By Fate » très téléphoné, la ballade chiante à mourir et sans émotion (« Ballad Of The Queen », elle a dû s'endormir, la reine …), des titres prometteurs à l'entame des riffs labelisés Power Metal et sans saveur derrière (« Save You », « Night Of The World »), HEIMDALL déçoit et beaucoup même. Imaginez un KAMELOT qui s'essouffle, au hasard celui de Poetry For The Poisoned ou Silverthorn, et vous n'êtes pas loin de la vérité.
C'est qu'il n'est pas évident d'insuffler une ambiance épique de qualité en permanence à un Power Metal déjà maintes et maintes fois entendu (« Hero »). Au bout du compte, HEIMDALL et ses envies de bravoure se rendent ridicules, surtout quand le sextet transalpin a la prétention d'afficher une richesse musicale en réalité barbante. Certains titres font mouche, l'efficace « Underworld » avec ses chœurs médiévaux en tête, et d'autres passages font illusion (les cris guerriers de « All Of Us »).
En tous cas, voilà bien peu de satisfaction pour revendiquer haut et fort un retour triomphant. Si HEIMDALL se réjouit de sa propre renaissance avec un cinquième album plus que moyen, il n'en est pas de même pour nous. Décidemment, la place de leader du Power italien laissée vacante par RHAPSODY OF FIRE ne risque pas de trouver preneur tout de suite …
Ajouté : Mercredi 03 Juillet 2013 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Heimdall Website Hits: 8122
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