ETHYLOSEX (FRA) - Brillant Con (2013)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 21 juin 2013
Pays : France
Genre : Punk Hardcore
Type : EP
Playtime : 6 Titres - Mins
Y’en a qui dise que j’ai choisi de chroniquer cet EP rien que pour le seul nom de guerre du combo : ETHYLOSEX, au pays de Jeanne la Pucelle. C’est même pô vrai d’abord ! C’est tout simplement mon coup de projecteur, et mon coup de cœur du moment sur la scène Metal Orléanaise, boosté par l’énergie de WILD DAWN rencontré au Hellfest 2013, lire l’interview dans nos colonnes, cinq à la une.
Faut pas oublier non plus qu’Orléans est le berceau de groupes français comme BURNING HEADS, LA JARRY, sans oublier WELCOME NOISE, le tout bien imprégné de Punk Rock, et imbibé par les bocks.
Imaginez quatre gaillards, étudiants en physique à l’université d’Orléans en 2005, qui décident de créer un groupe Punk. Des opportunistes ! On serait tenté de le penser quand on sait que Doufy n’a jamais joué de la basse, Brouille de la batterie et que les deux guitaristes, PacPac et Odeb, venaient tout juste de maitriser la partition des Jeux Interdits et copier l’interprétation de Narciso Yepes. Après de nombreuses répétitions qui virent exploser les plaintes du voisinage pour tapage nocturne, et une abondance de mains-courantes dans le quartier, comme à Argonne, il fallut attendre l’arrivée de Jimmy, guitariste, dit le Pro, riche de son expérience et de sa formation musicale pour réactiver la loi du mouvement de Newton en proposant à ses comparses de réfléchir sur le principe suivant : « Tout corps persévère dans l'état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite dans lequel il se trouve, à moins que quelque force n'agisse sur lui, et ne le contraigne à changer d'état. ». La réponse unanime d’ETHYLOSEX est de proposer du Punk Rock déjanté pour secouer la fourmilière sur laquelle l’Homme est assis. PacPac laisse le groupe pour poursuivre ses études, happé par les lois de la gravité.
L’année 2007 aurait pu sonner le glas du combo, Brouille n’ayant pas lu le mode d’emploi de son opinel, s’est entaillé sévèrement le doigt en coupant du saucisson. Odeb qui avait suivi une formation de secouriste a pu lui faire un bouche à bouche salutaire. Depuis, Brouille a remplacé le saucisson par la banane de Martinique. A chacun les moyens de ses fantasmes, Brouille a su y ajouter l’exotisme des Antilles.
S’il faut situer les influences d’ETHYLOSEX, le groupe lui-même nous indique qu’il faut chercher du côté de Carlos, PANTERA, Les Musclés et SUICIDAL TENDENCIES. Vous avez déjà compris que nos gaillards ne manquent pas d’humour. Il ne faut rien prendre au premier degré avec eux, la preuve, ils ne prennent aucun whisky titrant à moins de 50°.
En jetant un coup d’œil sur la pochette de l’EP Brillant Con illuminée par une gerbe de pétard, il suffit de lire les titres pour en être convaincu « Black Shabbit », « Golerie Lafaillite ». La photo du combo, au verso, montre aussi qu’ils sont prêts et équipés pour le Motocultor Festival.
L’EP ouvre sur un morceau instrumental « Black Shabbit » à la sauce Ozzy, onctueuse et plombante pour se ruer bien vite dans les rayons de « Golerie Lafaillite », ça doit être les soldes, des guitares geignardes appuyées par une rythmique énervée. En tête de gondole, on découvre le chant qui nous prend la tête par son parti hurlé, prix discount. On devine que le registre est limité.
Le troisième titre est un cas de « Conscience ». Côté guitares, il faut reconnaître, et d’une façon générale, que ça tricote pas mal. « Basse-cour » confirme le parti pris d’ETHYLOSEX, pour la musique Punk débridée, enragée privilégiant la spontanéité.
« Pressions Atmosphériques » nous annonce un avis de fortes turbulences au niveau de la caisse, de l’électricité dans l’air alors que les guitares tirent et nous peaufinent un filet anti-grêle.
ETHYLOSEX manipule l’humour comme certains manipulent la dynamite et ça explose sous la forme d’une reprise du générique des tortues Ninja avec « TMNT », pour Teenage Mutant Ninja Turtles. Je vous parlais de WILD DAWN, eh ! bien, vous retrouverez, en invité sur le morceau, Romain, le guitariste du combo, qui, avec son jeu rapide comme un lièvre est venu se mesurer à la tortue… La fontaine, je ne boirai jamais de ton eau.
Si des groupes éprouvent des difficultés à restituer, en studio, ou sur galette, l’énergie et la spontanéité offertes en live, ETHYLOSEX y parvient. Il y a encore du boulot, c’est certain, mais nos éthylosexués partaient de si loin en 2005… une énergie à canaliser, le jeu des guitares à valoriser, à mieux équilibrer, en se risquant à quelques soli plus appuyés, car le potentiel est là, au détriment salutaire du chant qui mérite d’être reconsidéré.
ETHYLOSEX, abonné au concert de la fête de la musique au Hendrix Pub à Orléans, ils ont d’ailleurs acheté la licence depuis, nous donne rendez-vous pour juin 2014.
Ajouté : Dimanche 15 Septembre 2013 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Ethylosex Website Hits: 7500
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