Que dire, mais que dire d'EMMURE ? Que dire d'un groupe qui a fait d'un Deathcore bourrin à tout point de vue leur marque de fabrique ? Nos Américains, originaires du Queens dans l'Etat de New-York et formés en 2003 jouissent pourtant d'une solide réputation. Particulièrement depuis l'opus Felony en 2009 qui leur a permis de s'imposer mondialement. Slave To The Game est leur cinquième album studio, classé tout de même 58ème sur les 200 plus vendus aux Etats-Unis. Rien que ça ! Alors, les voies du commerce récompensent-elles le talent des artistes à hauteur de leurs efforts ? Je préfère direct vous donner la réponse, histoire d'être clair dès le début : NON, NON ET ENCORE NON ! Cet album pue la musique commerciale à plein nez. Et dans sa pire définition. Une galette qui se révèle allez sympa au premier abord, sans prise de tête, mais une pure immondice musicale si l'on se penche un peu plus sur le son développé par la bande.

Je vais être bref et commencer par énumérer vite fait bien fait les points positifs de cet opus. Il me suffira de quelques lignes pour les résumer, tant ce disque est la négation du mot "musique". L'album démarre par "Insert Coin", une intro sympa avec l'entrée d'un joueur dans une salle d'arcade. Le concept est posé par le groupe : les jeux vidéos. Concept d'ailleurs si invisible que je me demande s'il est encore nécessaire de le préciser. Puis démarre "Protoman", avec un gros son, massif. Sur ce titre, on retrouve tous les éléments d'un Deathcore plombé, qui mise tout sur du gros son : des riffs massifs, puissants, une batterie propre, une basse inexistante. Au niveau du chant, il s'agit d'une voix hurlée très présente, Screamo ou sur un ton plus grave, assez bourrin, avec parfois un peu de chant clair. Des caractéristiques que l'on retrouve sur l'ensemble de l'album. On retrouve encore quelques points positifs sur certains titres. Ainsi, sur "I Am Onslaught", le riff en toile de fond est sympa, les sons en arrière-plan plutôt originaux. On les retrouve également sur "Bison Diairies". Sur "Cross Over Attack", "Umar Dumps Dormammu", la voix claire n'est pas trop mal placée. Enfin, l'interlude "Poltergeist" n'est pas déplaisante avec ses prières et sa voix torturée. Voilà qui est fait. Maintenant, fini de plaisanter les gars. Passons aux choses sérieuses.

Ben oui ! Je ne vois pas pourquoi je ferai l'apologie d'un groupe qui ne fait strictement aucun effort en studio. Le groupe utilise systématiquement la même recette sur tous les titres : un son massif, bourrin, avec des riffs puissants certes, mais basiques et répétitifs (même à l'échelle du titre, c'est pour dire). La batterie est bien exécutée, mais sans originalité. L'ensemble donne juste un Deathcore bourrin. La notion de musique est mise de côté, de même que celle de recherche musicale. Et déjà que tout cela suffirait à mettre ce disque aux oubliettes, Frankie Palmeri au chant vient parachever ce chef-d'œuvre de médiocrité de sa voix. Si, à la limite, il ne se débrouille pas trop mal en clair, la voix hurlée est carrément insupportable. Vous verrez, à la longue, vous serez totalement excédés par sa voix screamo et sa voix hurlée au possible. Pour ma part, elles m'ont ouvert le crâne passés les quatre premiers titres (et encore je suis plutôt patient). Eh oui, autant faire face à la réalité. Passé quatre titres, on n'a déjà tout compris au son de la bande, et remarquer l'absence d'innovation est un euphémisme. Pas la peine de citer d'exemples. L'album tout entier peut servir de preuve.

Vous l'aurez compris, EMMURE rassemble tous les éléments qui rendent le Deathcore détestable : un son violent, sans recherche, le tout d'une telle médiocrité qu'on se demande si le groupe n'a jamais lu une partition. Je pars donc en croisade contre EMMURE et tous les groupes assimilés (EKTOMORF, STRUCTURES, et autres) qui donnent du grain à moudre à tous ceux qui considèrent le Metal comme une musique bruyante, sans recherche, commerciale et saturée des hurlements les plus détestables (et je leur donne raison à l'écoute d'un tel disque). Un conseil : jetez ce disque dans une cheminée, ajoutez-y de l'essence, et craquez une allumette.