GODISDEAD (FRA) - II (2012)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 31 juillet 2012
Pays : France
Genre : Stoner / Punk / Black Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 46 Mins
GODISDEAD aurait pu se limiter au vieux stéréotype black métalleux prônant "l'annihilation de toutes religions" ou alors utiliser les clichés du Punk canin pour générer des hordes de bâtards sanguinaires. Ou encore se fumer un bon oinj en saupoudrant délicatement du Stoner sur la surface de sa musique nauséabonde. Mais c'est un peu facile, même si on ne devine rien d'autre à leur sujet au premier regard. L'idéal serait de se poster sur la pointe des pieds pour tenter de voir un peu plus loin que le simple horizon. Car GODISDEAD est surement beaucoup plus énigmatique qu'il n'y parait et ma foi, avec ce second album intitulé II (puisqu'il succède à un full-lenght éponyme paru en décembre 2010), le quatuor le démontre suffisamment. Bougies, crânes, sang du Christ et pentagrammes sont érigés en symboles médiocres, mais la vérité est ailleurs.
GODISDEAD transpire d'une sueur âcre et brulante, saigne d'un sang visqueux et impie. Les deux fluides se rencontrent, se mêlent, se consument et forment au bout du cycle, le fuel primaire de cet opus. Rien ne saurait mieux dégouliner de la surface crasseuse de "Lucifer". La lumière, la liberté, la vérité. Criez le nom de Lucifer, car lui seul sait comment se débarrasser de ce Stoner hyper-protéiné et crade comme un slip d'Emile Louis. Les gesticulations Punk rappellent sur la forme KVELERTAK en moins coloré. En plus sombre. Car II est incroyablement sombre. Visuellement, musicalement. Un océan de noirceur trahi par des textes profondément négatifs qui se greffent sur des structures poisseuses. On ne sait pas trop d'où sort l'inspiration, ce qu'elle envisage de faire, la façon dont elle manipule l'esprit intègre (je n'en doute pas) des musiciens. Mais elle est là, elle rôde comme une âme tourmentée, au détour de l'incompréhensible "Fenrir's Tribe" sur laquelle Alex (basse et chant) s'offre le luxe de trois minutes d'un monologue épuisant de simplicité. Constamment, GODISDEAD prend le contrepied de la logique humaine, fixant l'idée que l'excentricité est un concept qui paie. Oui, il paie dans la mesure où cette rondelle innove, instaure un climat détestable, une ambiance puante qu'on a honte d'aimer comme on a honte d'aimer la sensation de l'excrément encore chaud sur la peau des couilles. S'autorisant quelques montées dans le Heavy, comme pour rendre le tout encore plus lourd et space, le quatuor passerait presque pour un intellectuel proférant la vérité sous Lexomil si son fond de commerce n'était pas aussi stéréotypé. Il est facile pour quelqu'un qui est sain d'esprit de passer pour un imbécile. L'inverse est beaucoup moins vrai et dans le cas présent, je suis convaincu que ce besoin de décadence et de simplicité primitive (contredite par exemple par la technique de "Follow The Wake Part. 2") est d'une naïveté traître puisque la frontière vers la démence n'est jamais profanée.
Néanmoins, il y a une identité, une osmose, et comme à chaque fois qu'un univers pénétrant interfère entre la musique et l'auditeur, il convient de le souligner. II n'est vraiment pas l'album qui paie de mine et il ne tient qu'à vous de me croire sur parole, mais l'expérience est très intéressante. Ne leur déplaise, Dieu seul sait à quel point la saleté convient à l'Homme moderne, qui pourra enfin re-gouter à la douceur du liquide amniotique au travers de cette œuvre.
Ajouté : Mercredi 30 Juillet 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Godisdead Website Hits: 5908
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