DEF-CON-ONE (uk) - II (2014)
Label : Scarlet Records
Sortie du Scud : 17 février 2014
Pays : France
Genre : Hardcore / Thrash / Groove Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 45 Mins
Je n'ai pas fait de longues études et je n'ai pas fréquenté de grandes universités, alors corrigez-moi si je me trompe, mais n'est-il pas totalement absurde que le troisième album studio de DEF-CON-ONE s'intitule II ? Si les recherches intenses qui ont éclairé mon chemin sont exactes, alors II devrait être III alors qu'un éventuel IV sera, en tout illogisme, nommé III. Il y aura donc deux (ou II) III, l'un officiel, l'autre officieux. Ce qui n'est pas, vous en conviendrez, pour diluer la confusion qui entoure un groupe comme celui-ci. Au moins, avec Warface, le nom était pourri mais c'était clair. Clairement pourri. Et pourtant, le contenu n'était pas franchement dégueu. Un Thrash / Groove / Hardcore déjà entendu, certes, mais assez efficace. Suffisamment, en tout cas, pour alimenter la théorie selon laquelle les bons compositeurs ont du Metal dans le sang. En effet, le principal fait d'armes de ces Anglais est de compter dans leurs rangs un certain Antton, petit frère de Cronos, chanteur, bassiste et laideron de VENOM. Un petit frère pas du tout pistonné qui aura participé à trois des treize albums studio de ce groupe culte (Resurrection, Metal Black et Hell), avant de trouver son bonheur dans un projet incapable de compter jusqu'à III.
Douce régression mais décision difficilement critiquable, d'autant que DEF-CON-ONE est loin d'être la plus horripilante des formations post-PANTERA-SLAYER-MACHINE HEAD-SLIPKNOT-et-autres-réjouissances-pubères. En effet, les Anglais mettent d'emblée l'accent, exactement comme ils l'ont fait pour Warface, sur ce sens du riff saccadé et rondouillard, qui ferait un tabac lors d'un thé dansant pour métalleux à la retraite mais encore vigoureux. Avec en intro un "8h Ball" assez Hardcore et brutal, le quatuor marque son territoire, bien qu'on puisse légitimement se demander qui sera assez en chien pour s'amouracher de cette voiture-balai qui ramasse les miettes laissées en chemin par les groupes susnommés. L'efficacité de leur Metal, assez instinctif et basique, n'en est pas moins émoustillante, comme quand parlent les guitares lancinantes de l'excellente "Soul Possessed". Néanmoins, je ne vous cache pas que le rapport entre II et Warface est tellement exigu, la continuité tellement évidente, que j'ai rapidement commencé à regarder la montre. DEF-CON-ONE manque sensiblement de classe et d'inventivité pour se dépatouiller seul, performant son petit Metal excité dans son coin, noyant ses influences dans une masse épaisse et granuleuse. Je le répète, techniquement, c'est plutôt propre : les rythmiques sont casse-gueules ("Debt To Society", "Broke"...) et donnent parfois l'impression de tomber dans un état de transe ("Need A Reason"), les voix sont intenses (bien que le chant façon "canard laqué" de Davey m'insupporte à la longue), la basse vibre dans un registre assez old-school, mais ce n'est rien d'autre qu'un album de Metal aussi correct qu'anecdotique. Et encore, j'ai le sentiment qu'avec "Hit List" et "Feeling Cold", DEF-CON-ONE cherchait à placer un chaud-froid sur la fin de Warface alors qu'ici, le tempo gratte sensiblement la même surface, un peu comme EMMURE peut te chier un full-lenght en jouant sur une seule corde.
Troisième essai mais toujours pas de révélation. Jamais II sans III ? Pessimisme. Car il semble désormais clair que ces Anglais, près de six ans après avoir entamé leur discographie avec Blood Soaks The Floor (2008), vont continuer à jouer les seconds rôles, bien aidés dans leur démarche par leur volonté inépuisable d'en découdre et ce paramètre "frère de" qui est, reconnaissons-le, l'info la plus croustillante qui concerne DEF-CON-ONE.
Ajouté : Dimanche 24 Août 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Def-Con-One Website Hits: 7346
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