CARNIFEX (usa) - Die Without Hope (2014)
Label : Nuclear Blast
Sortie du Scud : 7 mars 2014
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 38 Mins
Et s’il était là, sous nos yeux, le deus ex machina du Deathcore ? Celui qui dénouerait à l’improviste une situation dramatique, celui qui surgirait de nulle part pour fluidifier les éléments. En sa qualité de groupe majeur pour cette scène, CARNIFEX peut prétendre à ce tour de passe-passe. Certes, on ne voit pas trop comment Die Without Hope pourrait bien s’y prendre pour (re)sacraliser un genre en perte de vitesse / inspiration / popularité (rayez la mention inutile) mais après tout, sur un malentendu, ça peut marcher. Je suis de ceux qui pensent que niveau Deathcore, les meilleurs albums ont déjà été écrits depuis (très) longtemps. Et pourquoi pas aller encore plus loin en suggérant l’idée qu’avec Dead In My Arms et son incontournable « Lie To My Face », les Californiens ont planté sans le vouloir un clou de leur propre cercueil ? Impossible d’évoquer tour à tour The Diseased And The Poisoned, Hell Choose Me et Until I Feel Nothing sans pointer du doigt les progrès réalisés en terme d’écriture. Ainsi, la mission divine (et perdue d’avance) de ce cinquième album se cantonne à l’excellence. CARNIFEX ne peut plus se permettre d’être simplement bon.
Dommage. Die Without Hope est bon. Vous me direz que c’est déjà pas mal, et comme vous aurez raison ! Mais ces américains sont une institution, et doit-on se satisfaire de quelques arrangements orchestraux entre deux breakdowns ? Probablement que oui, sinon se gargariser sur « A Grave To Blame » n’aurait eu aucun sens. C’est bien là le problème. On ne peut pas dire de cet opus qu’il tergiverse, qu’il réutilise certaines ficelles d’Until I Feel Nothing, car ce serait remettre en cause la pertinence de ce dernier au moment de sa sortie. Néanmoins, cette continuité, auréolée de quelques améliorations mais également de quelques imperfections, se ressent comme une forme de souveraineté incontestable. J’aime CARNIFEX quand il est un peu moins prévisible que sur l’étouffante « Hatred And Slaughter », quand la dureté apparente de « Rotten Souls » s’efface au profit de ce spasme technico-mélodique soudain, quand les pianos macabres et la diversité de « Dark Days » renvoient la balle façon single à « Dead But Dreaming », ce que ne fais absolument pas « Dragged Into The Grave », pourtant choisie pour le rôle. De l’ombre à la lumière, de trépas à renaissance, Die Without Hope s’engouffre dans cette singularité qui le rend finalement assez quelconque mais pas assez pour qu’on le remarque. Le coup de griffe laissé en souvenir par CARNIFEX a toujours autant de mal à cicatriser, mais c’est aussi l’unique responsabilité d’un Scott Lewis en forme olympique, lui qui est depuis toujours la voix du groupe et qui le restera à jamais, nonobstant la chelseagrinisation de certaines structures instrumentales, comme quand la vitesse supersonique de Condemned To Decay s’accoquine avec la poésie sinistre de MAKE THEM SUFFER. De cet océan de noirceur (car Die Without Hope est incontestablement un album très sombre) ne surnage finalement que la réputation de ces garçons, qui ont le mérite de rester fidèles à l’efficacité crasse leur ayant permis d’éclore convenablement. Tout ce qui se greffe autour de ça relève aujourd’hui du détail.
Pas le meilleur, pas le pire, que représente alors Die Without Hope dans la carrière de CARNIFEX ? Surement pas un disque charnière, encore moins une pierre angulaire. Cependant, à l’inverse d’un WHITECHAPEL qui nous fait toujours le coup du besoin vital de se renouveler mais qui pond inlassablement le même œuf, CARNIFEX vit caché la nuit et tue à découvert le jour. Gageons que la mort sera un repos bien mérité pour des garçons qui n’auront jamais vraiment pris le temps de décevoir.
Ajouté : Lundi 25 Août 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Carniflex Website Hits: 8640
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