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AVATAR (se) - Johannes Eckerström et John Alfredsson (Mars-2014)


AVATAR un nom qui ne vous dit peut être rien pour l'instant car ils demeurent relativement inconnus en France mais cela ne saurait tarder. Rassurez-vous rien à voir avec James Cameron et son film bien que l'amalgame soit facile. Ici il s'agit d'un combo suédois qui s'est formé en 2001 et qui pratique un Death mélodique technique des plus efficaces. Bien que le gang ait déjà un long parcours derrière lui, il aura fallu attendre Black Waltz paru en 2012 pour que les choses s'accélèrent et leur permette d'atteindre un nouveau statut des plus enviables. Une évolution musicale saluée par la presse qui s'est aussi accompagnée d'un changement radical de look. Une véritable métamorphose qui semble leur réussir à merveille au vu de la qualité de leur deux derniers méfaits. L'idée de génie est d'avoir créé un personnage de clown malsain et glauque inspiré directement de l'univers du cirque et que l'on pourrait croire tout droit sorti du cultissime film américain Freaks. Un vrai must qui leur a permis de se démarquer et d'éviter d'être noyé au sein de la scène Death issus de Göteborg. Nos suédois conscient qu'ils ont trouvé un filon inépuisable n'hésite pas à mettre en scène ce monde noir et inquiétant grâce à des clips plus barré les uns que les autres comme "Hail To The Apocalyse" ou "Bloody Angel" filmé en noir et blanc histoire de rajouter un petit côté morbide à l'affaire, on n'est pas loin visuellement de Georges Méliès. Le clown au sourire machiavélique se taillant bien évidemment la part du lion. Cette nouvelle orientation visuelle et musicale leur a notamment permis d'ouvrir pour AVENGED SEVENFOLD aux côtés de FIVE FINGER DEATH PUNCH et de triompher au Zénith en novembre dernier. Après le succès de Black Waltz en Europe mais aussi aux Etats-Unis ou AVATAR a pu ainsi voir plusieurs de ses single se hisser dans les charts US, nos lascars sont partis en Thaïlande afin d'y enregistrer son digne successeur sous la houlette de leur producteur fétiche Tobias Lindell. On ne change pas une équipe qui gagne. Le résultat est à la hauteur de nos espérances et Hail To The Apocalypse s'avère être une véritable réussite tout en étant dans la continuité de son prédécesseur. La prise de risque est réelle, le combo n'hésitant pas à insérer des refrains plus pop et très accrocheurs allié à des rythmes Rock qui se fondent à merveille dans un moule typiquement Death Metal suédois, un pas de géant qui leur confère désormais une réelle originalité. Un défi réussi haut la main qui confirme qu'AVATAR est prêt à s'évader du carcan Metal extrême même si il risque de dérouter ses fans de la première heure. C'est lors de leur passage à Paris que votre serviteur a pu passer au grill les deux membres fondateur : Johannes Eckerström (le chanteur au masque de clown) et John Alfredsson qui officie derrière les futs. Entretien avec deux personnages sympathiques et détendus qui cette fois-ci se présentent sans masques et savourent le succès qui semble leur ouvrir les bras. Magnéto les gars, c'est à vous !

Line-up
: Johannes Michael Gustaf Eckerström (chant), John Alfredsson (batterie), Kungen (guitare), Tim Öhrstrom (guitare), Henrik Sandelin (basse)

Discographie : 4 Reason To Die Ep (2004), Black Waltz Ep (2011), Thoughts Of No Tomorrow (2006), Schlacht (2007), Avatar (2009), Black Waltz Ep (2011), Black Waltz (2012), Hail The Apocalyse (2014)

Traduction / Retranscription : Laurent Machabanski



Metal-Impact. Bonjour. Votre dernier concert a eu lieu au Zénith en première partie de AVENGED SEVENFOLD et FIVE FINGER DEATH PUNCH. Quel souvenir gardez-vous de ce show à Paris ?
Johannes Michael Gustaf Eckerström. C'est l'un des plus grands shows et l'une des meilleures tournées que nous avons faites. Je ne me souviens pas exactement de la dernière fois ou nous sommes venu, cela devait être en 2009. Cela fait déjà un bail que nous ne sommes pas revenu à Paris. Nous ne savions pas à quoi nous attendre cette fois. Le public a tout déchiré ! Dans la fosse, les gens surfaient sur le public... Ils étaient fous.

MI. Comment s'est passée la tournée européenne ?
John Alfredsson. Oui, génial. C'est notre première tournée Arena avec AVENGED SEVENFOLD et l'accueil a été au-delà de nos attentes.

MI. Est-ce que vous allez bientôt repartir en tournée européenne en special guest ?
Johannes. Nous sommes suédois. Pour le moment nous allons faire une tournée en tête d'affiche nous allons d'ailleurs jouer dans une ville près de Paris qui s'appelle Eragny-sur-oise. Les gens devront prendre un train pour venir nous voir.

MI. Vous pensez avoir pris des risques avec "Black Waltz" ?
John Oui, nous avons fait cet album comme si c'était le dernier car nous ne savions pas si nous allions continuer avec AVATAR. Le groupe était en pleine crise, pour des raisons personnelles propre à chacun. Par conséquent, nous avons fait exactement ce que nous voulions faire sur cet opus. Nous ne nous occupions pas de ce qui se passait ou de ce que les gens pouvaient dire à notre sujet. Nous avons pris des risques mais nous n'avons pas ressentis de pression. Tu dois toujours prendre des risques et ceci est valable pour chacun d'entre nous. Sinon tu ne fais jamais rien et tu ne t'amuses jamais dans la vie.

MI. Par rapport au premier album, il y a une vraie évolution. Qu'est-ce qui vous a poussé dans cette direction ?
Johannes. La première phase de cette évolution vient du fait que nous étions très jeunes quand nous avons commencé AVATAR et que notre premier album est sorti dans les bacs. Nous avons appris à jouer ensemble en tant que combo. J'avais 16 ans quand j'ai rejoint AVATAR. Nous étions des ados. Nous avons grandi comme un groupe à travers nos albums et dans la lumière des spots. Les changements se sont faits tout au long de notre évolution et en fonction de ce que nous voulions faire comme musique.

MI. C'est important pour toi ce changement par rapport à ce que tu as fait sur scène en Suède ?
John Oui, c'est un changement par rapport à ce que nous faisions avant. Nous voulions faire quelque chose de nouveau et de plus pertinent. Et pas seulement pour nous. C'est ce que nous retrouvons sur les albums comme Black Waltz et Hail the Apocalyspe.

MI. Hail the Apocalypse contient 11 titres avec des morceaux plus mélodiques et cool comme "Something in the Way et "The Tower". Des morceaux très différents que tu n'as pas typiquement l'habitude d'interpréter ?
Johannes. Oui, tout d'abord c'est bien de faire des chansons comme celles-ci et de les faire correctement. Cela signifie que nous sommes un vrai groupe, et que techniquement nous sommes capables de le faire. En trente ans de musique, tu commences à être un bon musicien en tant qu'individu et techniquement parlant... Tu deviens un bon musicien lorsque tu joues au sein d'une formation. Alors tu peux commencer à faire des choses complètement différentes par rapport au quotidien. Nous avons la possibilité d'avoir des défis et dans ce sens tu peux commencer à faire des reprises.

MI. Hail the Apocalypse est le premier titre de l'album, chanson typique d'Avatar. Tu as choisi d'en faire un clip avec un script très beau et sophistiqué. Qu'as-tu éprouvé en faisant ce clip ?
Johannes. C'était amusant de le faire. L'idée était de faire un film à l'ancienne. Tout est primitif et sans effets spéciaux. Rien de digital. Cela nous a beaucoup amusés.

MI. Comment t'es venu l'idée du scénario pour ce clip ?
Johannes. La vidéo est très drôle et c'est important pour nous d'y mettre un peu d'humour. Je suis fan des vidéos clips. Nous avons toujours voulu faire quelque chose de nouveau. C'est pourquoi le choix du morceau "Hail the Apocalypse" s'est imposé. Au départ, nous ne savions pas quoi faire comme clip. Et nous n'avions aucune idée. Nous en avons parlé pendant plus de neuf heures. Nous ne pouvions pas dormir et tout ça n'a mené à rien. Je n'arrivai pas à trouver le sommeil car nous nous pensions que nous n'y arriverions jamais. Au milieu de la nuit nous avons eu l'idée de faire un film de cette chanson. Au petit matin, j'ai appelé le manager pour lui parler de ça. Il m'a répondu : "ne me dis pas que je dois changer encore le concept". C'est ce que je me disais dans ma tête. Nous sommes cinq membres dans l'équipe et tout le monde doit travailler et participer. Nous aimons bien faire les choses nous-mêmes ; DOIY (Do It Yourself : fais le toi-même.).

MI. C'est une très belle réalisation et très impressionnante...
John Merci. Super sympa de ta part et nous en sommes très fier.

MI. Pourquoi avoir choisi "Hail the Apocalypse" comme premier titre ?
Johannes. Je pense que c'est un bon titre que l'on n'a pas l'habitude d'entendre. Je pense que c'est la chanson la plus hard de l'album et je pense qu'elle représente bien le Metal de 2014 et du futur.

MI. D'où vient l'idée de faire une chanson comme "Bloody Angel" ?
John Oui, c'est une des premières chansons sur lequel nous avons travaillés. Au départ, c'est parti d'une blague et quand Johannes Eckerström l'a écrite ; tout le monde fut impressionné. C'est le genre de morceau que tu réécris à chaque fois jusqu'à ce que tu le termines. Je joue du triangle sur cette chanson et je vais aussi jouer du triangle sur scène ! [Rires]

MI. Avec ce dernier album, il y a une nouvelle influence musicale et une nouvelle attitude sur scène. Comment t'es venu ce changement de créer un personnage imaginaire dans tes clips ?
Johannes. Oui, nous avions fini l'album Black Swatz nous avons eu la chance de travailler avec une équipe de cirque (un groupe américain) et nous voulions faire quelque chose ensemble. La première chose qui m'est venue, c'était de m'intégrer dans le concept en général. C'était quelque chose de cool pour cette musique avec le visage peint et je me suis regardé dans le miroir et j'ai adoré. Quelque chose s'est passée à ce moment-là et nous avons eu un déclic. Nous avons craqué sur ce personnage. Finalement, nous avons découvert le vrai visage d'AVATAR.

MI. Est-ce que tu vas toujours mettre ce maquillage dans le futur ?
Johannes. Non, je ne dirais pas pour toujours. C'est un peu comme le groupe KISS. En Suède, le Heavy Metal et le plastic rock sont partout. Tu te fais le maquillage quand tu es gamin et ça plait énormément.

MI. As-tu trouvé un nom pour le personnage ?
Johannes. Il ne nous la pas encore dit. Nous allons essayer de savoir ce que nous pourrons trouver dans le futur. Pourquoi pas Pascal ! (ndi: le prénom de votre serviteur) [Rires]

MI. Vous avez choisi d'aller enregistrer en Thaïlande au Karma Sound Studio. Pourquoi ce choix plutôt exotique ?
John Effectivement, ce n'est pas commun. C'est notre producteur qui a décidé d'enregistrer là-bas. Cela fait deux fois que nous enregistrons avec le même producteur et nous devions changer d'endroit pour que ce soit intéressant. La Thaïlande a été un grand changement pour nous et ça a été une belle expérience qui nous a permis de rester vigilants.

MI. C'était important de retravailler avec Tobias Lindell qui avait déjà produit Black Waltz ?
Johannes. Oui, c'est bien de se connaître car cela nous permet d'aller plus vite et il n'y a pas besoin de réapprendre à travailler ensemble. Depuis l'album Black Waltz, nous nous réalisons pleinement avec lui.

MI. Que vous apporte-t-il en terme de production ?
John Pour nous, il nous aide à trouver le bon son, le groove qu'il faut et il nous apporte aussi ce qui est nécessaire pour mettre en valeur les morceaux. Il nous fournit un support et le coté hollywoodien, c'est à dire le côté "commercial". Par exemple, il nous indique ce qu'il faut faire lorsqu'il veut une chanson plus longue, plus folle, ou si nous devons faire peur aux gens. Nous pouvons parler et discuter de ce que nous voulons faire pour chaque titre. On peut tout tester. Il est le meilleur et est très spontané par-dessus le marché. C'est évident !

MI. Ça a bien fonctionné, vous avez deux singles qui cartonnent aux USA et une tournée américaine...
Johannes. Nous avons fait quelques tournées européennes depuis l'album Black Waltz. Nous avons beaucoup de chances aux USA car nous sommes bien managés. Nous avons travaillés avec les gens qu'il fallait au bon moment. Nous avons une longueur d'avance depuis que nous avons fait la tournée. Nous nous sommes rattrapés depuis le temps.

MI. Comment trouves-tu les tournées américaines en tant que groupe suédois ?
Johannes. Je préfère la nourriture française en tournée [Rires] ... Subway, Taco bell... Le café ressemble à du thé et le thé au soda ! [Rires] ... Par contre l'ambiance et les shows ont été géniaux. De plus, les gens sont super avec nous.

MI. Pourquoi avoir choisi deux personnes en l'occurrence Paul Loomis et Jay Ruston pour mixé et masteriser Hail To Apocalypse ?
John Black Waltz avait été fait entièrement par Tobias le producteur. Cette fois-ci nous voulions que ce soit complètement différent. Même si il a été enregistré en Thaïlande, tu dois faire un truc nouveau, essayer de nouvelles choses pour avancer. Par conséquent, on voulait quelqu'un qui soit de l'ancienne école pour mixer au lieu d'utiliser des ordinateurs pour obtenir un son d'enregistrement en public. C'est pourquoi nous avons choisi Jay Ruston pour l'enregistrer sur le cd. C'est quelqu'un que je ne connaissais pas mais qui nous a été suggéré par nos managers et d'autres personnes se sont greffées dans l'aventure au fil du temps en studio et nous ont aussi apporté leur aide. Et il fallait un son nouveau pour mixer tout ça. Nous sommes un peu effrayés d'avoir fait un album européen très Heavy Metal pour les USA.

MI. Est-ce un choix délibéré de revenir à des méthodes traditionnelles d'enregistrement ?
Johannes. Non, ça été le pur hasard qui nous a amené à procéder de cette manière. Nous avions beaucoup de personnes en studio qui nous entouraient et qui nous indiquait comment mixer et capturer des morceaux de façon live. Nous voulions retrouver cet esprit de scène sur l'album. Nous avons bu quelques bières et nous avons décidé de le faire. Nous voulions enregistrer de cette manière et retrouver ce son live un peu comme sur les albums de LED ZEPPELIN. Tu joues comme en concert et c'est bien mieux que les opus d'ACE OF BASE ! [Rires] ... Tu n'as pas besoin de regarder tes pieds. C'est tellement plus groove et tellement plus intéressant de le faire ainsi. Le facteur humain est important. La musique ne doit pas être parfaite sinon tu la tues, elle doit contenir des erreurs et être vivante.

MI. Donc tu penses que les erreurs dans l'enregistrement font des superbes chansons ?
John Exactement ! C'est le facteur humain qui compte. C'est comme pour les albums de BLACK SABBATH qui ont un son vraiment unique par rapport aux autres. C'est hors du temps, c'est de la vraie énergie. Les gens se tuent à vouloir obtenir l'enregistrement parfait. Ils manquent vraiment quelque chose en faisant cela : l'essence même de la musique.

MI. Vous avez eu des problèmes avec votre guitariste Simon Anderson ?
Johannes. Plus maintenant car il a quitté le groupe il y a deux ans et demi déjà. Nous n'avons même pas fait d'audition pour en trouver un autre. Nous avons notre équipe qui nous suit depuis longtemps et nous connaissions notre nouveau guitariste depuis longtemps, c'est pour cela qu'il nous a rejoint. Nous avons donc Tim comme remplaçant de Simon depuis 2013.

MI. Est-ce que le facteur humain est déterminant dans le choix d'un nouveau musicien ?
John Absolument, c'est important de savoir que tu peux jouer plus vite et compter sur lui et que tu puisses partager des idées. Il y a une nouvelle énergie au sein du combo avec Tim Öhrström. Il est au même niveau que les autres membres du groupe depuis le départ. Nous avons aimé la façon dont il a abordé les choses car toutes les musiques se ressemblent et sont devenus standards aujourd'hui. Des standards ennuyeux et sans apports. Nous étions dans une période où nous devions innover. Tim est le nouveau guitariste et il a écrit la chanson Hail the Apocalypse. Nous avons beaucoup de respect pour lui. Nous avons toujours de bon rapport avec Simon. Mais Tim c'est juste la bonne personne de la situation. Il est très coopératif et nous pouvons partager et échanger des éléments sur la musique. Le facteur humain est donc très important pour nous.

MI. Pourquoi avoir choisi ce titre d'album Hail the Apocalypse ?
Johannes. C'est véritablement l'âme de l'album musicalement et lyriquement parlant. De nos jours, tout est obscur et sombre alors nous découvrons cet univers et l'explorons sous toutes ses formes. Quant au groupe, il le salue. C'est un constat musical.

MI. Est-ce que tu aimes être grimé et penses-tu que cela est important pour l'image d'AVATAR ?
Johannes. Oui, car nous souhaitons être un groupe de plus en plus connu et ne plus se cacher par la suite derrière un masque. Auparavant on a parlé de KISS et ils faisaient des shows étonnants en surprenant le public avec tout un tas d'artifice. Derrière tout ce show théâtral, il y a un vrai un groupe de rock et surtout ils ont réussi à instaurer une véritable communion avec le public. Tu peux savoir si tu as un fait un bon show rien qu'en regardant le public dans les yeux. Peu importe le nombre présent, qu'il soit deux cents ou moins.

MI. Comment te sens-tu maintenant que Hail To Apocalyse est prêt à sortir !
John Nous sommes confiants et nous espérons que les gens vont aimer cet album. Peu importe si ça marche ou pas, j'adore écouté cet album et c'est la chose la plus importante pour nous.

MI. Merci et espérant vous revoir à Paris...
Johannes. C'est sûr !


Ajouté :  Jeudi 28 Août 2014
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
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