MAXXWELL (ch) - Tabula Rasa (2014)
Label : Fastball Music
Sortie du Scud : 3 octobre 2014
Pays : Suisse
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 59 Mins
En 2011, j'étais tombé sous le charme de la musique de ces Suisses. Un Hard Rock direct, sans fioritures, mais travaillé, à l'approche moderne. Depuis, trois ans se sont écoulés, je les avais un peu perdus de vue (ils ont depuis sorti deux albums), mais je les retrouve avec bonheur aujourd'hui, et je constate qu'ils n'ont pas changé.
Enfin, si, de vocaliste pour être plus précis. Welcome Gilberto Meléndez, et sa voix puissante et veloutée qui sied à merveille aux compositions proposées sur ce Tabula Rasa.
Ce titre n'a d'ailleurs pas été choisi par hasard. Les membres de MAXXWELL ont été clairs, il fallait faire le ménage, repartir de zéro, pour mieux reconstruire. Après, chacun jugera de la transformation effectuée de lui même, je n'ai moi même pas été frappé par les différences musicales qui sont censées séparer Tabula Rasa de All In. Toujours ce très bon Hard Rock contemporain aux mélodies alléchantes, joué avec conviction, par des musiciens très capables, qui ne laisse que peu d'instants de répit. Et c'est très bien comme ça.
Et comme le dit si bien Gilberto sur "Man of Steel" (qui n'a rien à voir avec MANOWAR ceci dit en passant, heureusement...), "It will kick your ass!". Sont-ils pour autant des "superheroes" ? Quelque part, oui.
Car on devient toujours le super héros de quelqu'un en jouant une musique pareille. Avec ses influences vastes, qui couvrent un spectre musical allant d'AC/DC pour la plus évidente à ALICE IN CHAINS pour certaines inflexions plus sombres, comme cette ballade douce amère "Never Let You Go", MAXXWELL se pose presque en groupe synthèse de trente ans de Hard Rock sans le vouloir, tant leurs chansons respirent les différents courants ayant balayé notre musique préférée. On peut appeler ça de l'ouverture d'esprit, si tant est que le processus soit volontaire, je parlerais plutôt d'un groupe qui n'a pas oublié ses racines, qui les a adaptées à l'air du temps sans opportunisme, et qui joue avec le coeur et les tripes.
Du coup, difficile de ne pas manger à sa fin sur cette table rase. Car nos hôtes y ont déposé de quoi faire ripaille des semaines durant. Et ils savent recevoir, mais d'ailleurs ils l'affirment eux mêmes sans rougir dès le premier morceau puisqu'ils s'auto proclament "Partykings"! Et de commencer la fête sur un tempo bien Heavy, digne héritage des frères Young, avec une pointe du KIX de la grande époque, traité à la HAREM SCAREM. Le menu s'annonce plutôt pas mal non ? Mais cette entrée aussi délicieuse soit elle n'est qu'une mise en bouche...
Et le bien saignant "Fuck It!" qui ne prend pas de gants avec son intro rapide et grasse de le prouver. Heavy dru, charge contre cette célèbre chaîne "musicale" américaine en guise de discours de bienvenue, et Gilberto qui ne manque pas d'affirmer qu'ils sont avant tout un "Rocking Band", comme l'auraient dit nos JINX dans les années 80. Comment en douter? Car même lorsque les Suisses s'amusent avec un invité qu'on aurait pas forcément attendu là (Polemikk, qui comme son pseudo l'indique...rappe), et se jouent des frontières entre les styles, ça fonctionne et ça reste foncièrement puissant et Rock.
Mais on le sait, les rockeurs ont le coeur tendre, coeur qui saigne parfois. Alors dans ces cas là, la recette de la balade magique fait toujours effet, et deux nous sont offertes sur un plateau. La première, "Gone Forever", juxtapose falsetto et basse ronde et douce comme un bonbon sucré sur les couplets, puis guitares grondantes et vocalises puissantes sur le refrain. Un peu SKIDROW dans l'esprit, c'est un petit plaisir coupable qu'on assume
totalement.
La seconde, plus consistante, se situe un peu au croisement des errances de BLACK COUNTRY COMMUNION et Jerry CANTRELL. Fabuleuse power ballad de plus de six minutes au refrain vraiment superbe, c'est un dessert feu d'artifices qui le met aux poudres. Gilberto donne tout ce qu'il a dans le ventre, et fait montre de très grandes qualités, s'ouvrant les tripes pour donner encore plus de relief au tissu de riffs tressé par les guitaristes en arrière plan. Magique !
Mais on le sait, ce qui sied le mieux à ce groupe décidemment si sympathique, ce sont ces ruades Heavy bien mélodiques, genre dans lequel ils excellent définitivement. Ils ajoutent à leur tableau de chasse déjà bien fourni un "Fallin' Down" qui alterne couplets grondants et refrain franc, un "Turn Me On" en final décapant, dont le riff d'intro se déguise façon "Sex Type Thing" des STONE TEMPLE PILOTS, un "On Your Face" médium bien saignant, et "Cause I'm Lovin' It", une tuerie au riff groovy qui sonne comme une philosophie de jeu, tant son "Sing the songs I like, simply cause I'm lovin' it" respire la sincérité et le bonheur de jouer.
Le reste ? De la nuance, beaucoup de nuance, à l'image de "Nothing Changes My Mind", alternatif et vénéneux, mais ne vous inquiétez pas, je vous laisse le plaisir de la découverte et je m'arrêterai là dans la description... Après tout, on ne va pas gâcher la fête en balançant tout le programme avant qu'elle ne commence!
Je reste donc sur l'avis que j'avais formulé lors de la sortie de All In, à savoir que MAXXWELL est un groupe attachant, qui sait aussi bien être efficace que fin. Un groupe qui propose une heure de musique sans jamais faire de remplissage, qui alterne les humeurs, pour au final apparaître suffisamment varié pour satisfaire tout le monde. Impossible de critiquer par la négative le moindre élément, tant Tabula Rasa est un très bon album de Hard Rock moderne, sans complexes, bourré à craquer de chansons à reprendre à tue tête et de mélodies séduisantes.
Ils ont peut être fait table rase, mais il n'ont en aucun cas jeté leur talent à la poubelle ! Vite les gars, un concert, j'ai faim !
Ajouté : Lundi 02 Février 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Maxxwell Website Hits: 5584
|