CHIRAW (nl) - Dark Frequencies (2008)
Label : Rusty Cage Records
Sortie du Scud : 15 octobre 2008
Pays : Pays-Bas
Genre : Metal Moderne
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 46 Mins
Ca ne partait pourtant pas si mal. 2006, première lumière, premiers succès. Après seulement quelques petits mois d'existence, CHIRAW marque son territoire de la plus belle des manières en remportant la Aardschok / Jägermeister Metal Bash Competition. Jeunes prodiges en devenir, les Néerlandais enchaînent alors avec un premier EP paradoxalement nommé Resurrection. L'histoire ne dit pas si ces garçons revenaient à l'époque d'entre les morts, mais elle dit par contre qu'à l'heure où j'écris ces lignes tardives (avril 2014), CHIRAW fait bel et bien partie du cimetière. Pas tant celui des éléphants que celui des promesses non tenues, puisque le groupe s'est séparé en 2013, laissant derrière lui deux albums au contenu énigmatique : Dark Frequencies en 2008 (dont il sera ici question) et Scarecrows & Lullabys trois ans plus tard.
A en croire ce premier effort, l'inspiration de CHIRAW était plutôt du genre épisodique. Alors que ceux qui partent le mieux empruntent souvent une trajectoire exponentielle, eux ont très vite fait preuve de certaines limites, à ne pas confondre avec erreurs de jeunesse. En cause, évidement, leur Metal frontalier : ni trop bon, ni trop mauvais. Passable. Dans l'ère du temps. Autant de qualificatifs approximatifs qui lui collent si bien à la peau. Car entre Groove Metal, Modern Metal, Death mélodique göteborgien et Neo Metal sautillant à la PAPA ROACH, il y a différents précipices où sombrer. Et Dark Frequencies se maintiendra juste au-dessus de la ligne de flottaison grâce surtout à cette débauche d'énergie teintée de samples futuriste qui feront la maigre différence. Mais c'est bien peu, surtout qu'on ne sait pas trop à qui cet album pourrait bien convenir. D'accélérations brutales en décélérations timides, de râles grognons en chant clair pas très limpide, de Metal synthétique en Scylla, cet opus accumules les choix hasardeux, masqués à la sauve qui peut par la production bétonnée de Jochem Jacobs (TEXTURES). Certains titres sont plaisants, agréables ("Dominion" ou encore "Vacant" sur laquelle j'ai eu un petit coup de cœur), d'autres traversent l'œuvre comme des âmes égarées. Deux cerveaux dans les bras et un muscle dans la tête, c'est vrai que c'est pas très pratique pour miser sur la performance. Physiquement, CHIRAW tient bien la route. Le riffing est costaud, les rythmiques auréolées de modernisme. Il ne manque finalement que les "jump jump jump" sur l'intro de "3AM" pour nous entraîner dans une folle farandole. Mais passées de premières minutes endiablés, l'euphorie du gros son retombe, car on réalise que toutes les chansons se ressemblent, pas aidées par la linéarité de la voix rageuse de Robin. Des morceaux comme "Revolve", "Insomnia" ou "Final Solution" manquent cruellement d'une profondeur qu'ils espéraient surement nuancée par une justesse technique de tous les instants.
Oui, Dark Frequencies est un album propre, mais sans folie, sans spontanéité, sans mots d'esprit. Il lui manque à peu près tout ce qui fait la différence entre un opus sympathique et un bon opus. La carapace peut être aussi solide que possible, s'il n'y a rien dessous, l'expérience est tronquée d'une bonne partie de son intérêt. Et dans le cas présent, ce full-lenght n'a pas cette personnalité atypique qu'on aime approfondir écoute après écoute. Une seule suffira pour comprendre.
Ajouté : Vendredi 20 Mars 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Chiraw Website Hits: 5338
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