BASEMENT TORTURE KILLINGS (uk) - A Night Of Brutal Torture (2014)
Label : Grindscene Records
Sortie du Scud : 27 janvier 2014
Pays : Angleterre
Genre : Grind / Death Metal old-school
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 31 Mins
Le gout du sang est sur toutes les lèvres. Encore plus quand on s'appelle BASEMENT TORTURE KILLINGS. Il suffit de regarder la pochette du deuxième album de ces Londoniens pour avoir vent des arguments d'A Night Of Brutal Torture. Le grindhouse a fermé ses portes depuis des décennies, mais c'est comme si les fantômes des meilleurs films gores de série-B hantaient encore les lieux. Sur cette affiche de splatter-film détournée, une Micheline Strogoff en mauvaise posture, ligotée, yeux crevés, mangée du regard par les trois membres du groupes (Bertrand, Tarquin et The Fourth Killer) qui arborent chacun le faciès d'un monstre sacré du cinéma d'horreur. Sexe, barbarie, voyeurisme et bizarre sont étroitement liés, sous couvert d'un Death Metal d'un classicisme presque burlesque. Il n'en fallait pas plus pour penser à REVOLTING et son In Grisly Rapture. C'était sans compter sur ce trio et son sens sanglant de la démesure.
Premier symbole de dérangement : BTK. BTK pour BASEMENT TORTURE KILLINGS mais aussi (et surtout) pour "Bind, Torture & Kill", le surnom que s'est donné le tueur en série américain Dennis Rader. Décidément, le meurtre est omniprésent, et il s'inscrit de façon physique dans le concept de ces anglais, loin du trip tripes, zombies et mort-vivants. Dire que le disque n'a même pas encore commencé...
Sans le savoir, c'est ce qui va perturber l'écoute d'A Night Of Brutal Torture. BASEMENT TORTURE KILLINGS en a déjà trop dit. Torture & slashers sont une constante dans le Death Metal, un marronnier qu'on redécouvre au fil des saisons sans déplaisir mais avec la crainte permanente de l'écœurement. Il y a un rapport de proportionnalité entre le choc de l'image et le choc de la musique qui sied parfaitement à ce trio, lequel va nous débiter pendant une demi-heure plus qu'expéditive son Death / Grind puant le old-school, les sous-vêtements souillés par la peur et les samples d'un mauvais goût assumé (celui de "Basement Bitch" est savoureux). Le couac, c'est que si EXHUMED rencontrait GENERAL SURGERY, on aurait peu ou prou la même tambouille bruitiste. BASEMENT TORTURE KILLINGS marie la "gutturalité" du Death et la furie du Grind sans vraiment se soucier de savoir si leur musique baigne dans un peu de cohérence. D'autant que cet album mono-rythmique ne cadre pas avec les moyens graphiques déployés pour créer un univers glauque et savoureusement kitsch. Le trio respire la brutalité, la monotonie, certains diront l'authenticité. En vrai, c'est court et on se fait chier. Les voix caverneuses sont étouffées par une production qui l'est tout autant, les blasts soniques sont une sorte de credo ultime et les riffs de la paire Bertand / Tarquin font dans un sous-DEICIDE gazeux. Pas de basse (comme ça c'est dit), pas de groove, juste du super-méga-br00tal-Death grand-guignolesque qui fait tout au plus l'effet d'un saignement de nez dans un mauvais épisode des Contes de la Crypte. A Night Of Brutal Torture n'a d'efficace que le nom, et c'est une déception immense pour le fan de Cat III ou de Fulci que je suis. Je m'attendais à ce que ces anglais rivalisent de connaissances en matière de film gore et de perversions pour qu'on puisse discuter tranquillement de la meilleure façon de découper un homme-tronc. Au lieu de ça, j'ai l'impression d'une apologie musicale de Bad Taste. Inconsistant. Et pas un titre pour se détacher un minimum, qualitativement parlant, dans cet aggloméré de Death / Grind dépravé. Dans le genre, on a quand même déjà fait plus mémorable.
Attrayant par l'image, décevant pas le son, A Night Of Brutal Torture est un album fade dans un contenant superficiel, trahissant les espoirs que les fans de films d'horreurs placeront en lui. Car du Death Metal old-school (et stérile) zébré de samples dérangeants, ce n'est pas ce qui manque dans le milieu. On savait à l'avance que BASEMENT TORTURE KILLINGS n'inventerait pas l'eau tiède mais de là à refroidir ainsi nos ardeurs... En tout cas, j'en connais un qui va voir cet album d'un bon œil. Hein Killjoy ? Car ce n'est pas demain la veille que NECROPHAGIA craindra pour sa réputation.
Ajouté : Dimanche 09 Août 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Basement Torture Killings Website Hits: 5872
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