SONIC VOMIT (usa) - Walker Told Me I Have Aids (2015)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 24 juin 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Vidéo Game Grind
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 46 Mins
Je ne sais pas... parfois j'en ai marre que les sirènes du port d'Alexandrie chantent encore la même mélodie... Et puis, ça fait naufrager les papillons de ma jeunesse en plus.
Rah...
Du coup, ça me donne plus d'appétit qu'un barracuda. Alors je cherche un truc à me mettre sous la dent, un truc vraiment différent, pas juste un peu en marge. Du massif qui cale, de l'intuitif, de la balle.... Et je finis toujours par trouver.
Le Grind, c'est cool en soi. Pas de prise de tête, la puissance et la vitesse comme motivations, et vogue la galère.
Alors aujourd'hui, je suis tombé sur un machin pas vraiment dans la norme, joué par des mecs un peu louches, à la limite du virtuel quand même.
Vous vous souvenez de ces jeux sur Megadrive ou NES? Si, vous n'avez pas pu oublier... Je ne vous parle pas du jeu en lui même en fait, mais plutôt de la bande son qui l'accompagnait. Un truc enregistré en midi, avec des notes accélérées qui rendaient fou.
Vous voyez ?
Exactement. Alors hier, je suis tombé sur trois images de synthèse se prétendant musiciens, qui justement s'amusent beaucoup à mélanger le Grind à ces arrangements synthétiques ludiques. Et visiblement, ils s'éclatent beaucoup avec ça.
Déjà, la théorie de base est bancale. Video Game Grind ? Oui, en effet y'a du potentiel... On sent déjà les mecs un peu instables, un peu potaches... En plus, ils en rajoutent. M'enfin... SONIC VOMIT ? Le ranger Walker m'a dit que j'avais le Sida ?
Une pochette genre fin de troisième de cancre irrécupérable, dessiné la main levée... De l'humour borderline, avec Chuck Norris portant sur ses genoux un Haley Joel Osment triste d'apprendre qu'il est malade ? Bon, why not, je ne suis pas contre l'humour noir au centième degré.
Mais lorsque le premier morceau heurte votre lecteur multimédia préféré, la consternation laisse place à la surprise, puis à une certaine forme d'admiration débile glissant vers l'extase...
Vous connaissez un peu les albums made in Tokyo de Marty Friedman ? Ces mélodies survitaminées et Manga jouées à une vitesse supersonique ? Ok, alors prenez ça, ajouter y une bonne louche de Grind, de Free Jazzcore, et un maximum de travail au synthé, genre bande son d'un jeu bien speed, et vous obtenez un mélange iconoclaste, aussi inclassable que drôle et...séduisant.
Oui, c'est possible. SONIC VOMIT, c'est un peu MÖRGBL et CARNIVAL IN COAL qui tentent de rivaliser en terme d'hystérie musicale avec une mélodie 16 bit(e)s schizophrène. Vous prenez les olibrius, vous leur faites gober quelques champignons bien séchés, et vous introduisez une vieille cartouche dans la console, en prenant bien soin de leur affirmer qu'ils sont incapables de jouer un truc pareil en version accélérée.
Alors le trio de Pueblo, Colorado ne s'embarrasse pas de présentations inutiles. Après une courte intro parlée, ça démarre sec avec une polka un peu bizarre. Barrett (guitare) tire une mélodie enfantine de son instrument, pendant qu' Anthony groove un peu tordu sur sa batterie. Et puis soudain, comme dans un tableau bonus, tout s'accélère grave, et les débats virent barges et incontrôlables. Et le pire, c'est que ça sonne VRAIMENT comme un jeu vidéo.
Ok, après une entame pareille, on reprend un crédit et on continue. Le trio ricain se réclame de Mr BUNGLE, et je dois leur concéder un humour assez proche de celui de Patton et Spruance.
Les titres s'enchaînent à une vitesse supersonique, et pas le temps de reprendre son souffle. Ce mélange de Grind, de codages en basique et d'avant garde ludique, c'est quelque chose... Mais au delà de la blague, le potentiel des musiciens est indéniable. Loin de la louche potache sans queue ni tête, leur truc tient la route, et ça déroule à tout berzingue, jusqu'à ce qu'une voix enfantine déformée nous informe que Walker dit des saloperies à un pauvre gamin.
Title track, "Walker Told Me I Have Aids", en plein milieu d'un combat avec un sale ninja enragé, tombe dans une mélodie à la Satriani, jouée calmement, un peu jazzy. Bon. Et puis ça repart, encore plus déstructuré et bordélique qu'avant. Rythmiquement, c'est une orgie digitale sans bornes. Un peu comme si votre cerveau était balancé sur le playground d'un flipper mal réglé, dont les bumpers ont tourné fou.
Même déroulement sur "Crystal Shit" (coucou Jim!), qui en son milieu instaure un genre de climat Metal lourd, pas désagréable du tout... Mais comme d'habitude, les trois flingués ruinent tout à grands coups de folie rythmique... Et Brian McCain, qui a sacrément la frite (désolé), se prend soudain pour Bach en caressant ses touches... Mélodie, harmonie...
Et bang, dans ta gueule, ça recommence, et ainsi de suite, jusqu'au boss final, "Pee-wee's Spankhouse" (mais qui a envie de se prendre une fessée par un mec qui se branlait dans les cinémas ???), pas facile à brouter, puisque lui aussi saute et virevolte dans tous les sens. Blanc, fin rigolote, Punk Rock, et le jeu est fini.
Bon ben finalement, les sirènes ont fermé leur gueule pendant quarante six minutes, se retrouvent avec la queue rouge sang, mais nagent encore plus vite qu'avant. Et bouffent tout ce qui passe à leur portée, mérous compris.
Le phare tourne à toute blinde, guide les bateaux vers les rochers, et on entend même au loin un vieux connard à puces qui rigole.
Ca vous tente comme délire ? Alors écoutez Walker Told Me I Have Aids, ou alors rachetez une vieille console, une boite à rythme et une guitare, et reconvertissez vous en Remy Bricka 32 bits.
Ajouté : Mardi 06 Octobre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Sonic Vomit Website Hits: 5800
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