Pas vraiment convaincu par la carrière solo de Joey Tempest, ni par celle de John Norum et de ses déboires avec Don Dokken. Pas convaincu non plus par LAST AUTUMN’S DREAM qui regroupait le “reste des restes” de EUROPE. On était en droit de se méfier de cette reformation de circonstance. Et on avait raison de ce méfier.
L’orientation artistique de ce nouvel album est assez surprenante : ce n’est ni une redite du EUROPE des années 80, ni un groupe totalement nouveau. En fait, le groupe puise dans un registre qu’on ne lui connaissait pas et, surtout, auquel on ne savait pas qu’il était attaché. Une sorte de Hard Rock épuré et sombre qui correspond mal a l’idée que l’on s’était faite du groupe (vous vous souvenez des permanentes et des sourires Freedent ?).
Norum a un gros son, sans artifice, il privilégie les modes mineurs avec peu de reverb et Tempest opte pour un chant lascif et plaintif. Ce n’est donc pas la fête à la maison.
L’album est plutôt bon avec des titres de qualité. Mais l’ensemble colle tellement mal au groupe que l’on ne peut s’empêcher de se demander ce qui leur a pris, et cela gâche un peu l’écoute. Le problème c’est que si l’on s’imagine que c’est l’album d’un autre groupe, on doit admettre que ce n’est pas exceptionnel.
On ne prend guère de risque en prétendant que cet album marquera moins les esprits qu’un certain “Final Countdown”.