IMPERIAL STATE ELECTRIC (se) - Honk Machine (2015)
Label : Psychout Records
Sortie du Scud : 21 août 2015
Pays : Suède
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 32 Mins
Qu'il est loin le temps ou Nicke Andersson agitait sa tignasse en cognant comme un âne sur les albums d'ENTOMBED... Bon, certes, il continue de s'amuser en faisant du bruit dans son projet annexe DEATH BREATH, mais voyez ça comme une récréation, un petit flashback au détour d'un revival 70's...
A la limite, et ce depuis très longtemps, Nicke est plus connu pour son boulot dans les HELLACOPTERS, suicidés en plein vol en 2008, mais qui durant leur carrière ont ramassé les honneurs dans leur pays natal, et sur les routes du monde entier...
Quel bonhomme, un genre de Dave Grohl de l'extrême, talentueux, sincère, attachent, en gros, un mec qui vit sa musique et se fout du reste. Et rien que pour ça, total respect.
Oui j'aime Nicke, j'aime ses groupes, sa voix, son jeu de batterie et de guitare, et par extension, j'aime donc IMPERIAL STATE ELECTRIC, sa nouvelle mue effectuée il y a cinq ans maintenant, et qui fête aujourd'hui son quatrième album.
Ce 21 août aura donc été bien chargé en nouveautés explosives...
La Suède encore, donc. Encore une fois. L'épicentre du Hard Rock moderne, quoi que cette catégorie ne puisse véritablement renfermer le bonhomme.
On connaissait son amour pour le Rock N'Roll, le vrai, il l'avait fait éclater à la face du monde avec les COPTERS, mais il faut admettre que la plus belle preuve qu'il en a donné reste les trois albums signés de sa main sous le nom de quatuor d'ISE, et cette preuve est en passe de devenir une épiphanie avec la quatrième livraison de son bébé, qu'il ne faut vraiment pas noyer avec l'eau du bain.
Mais plus que les 70's, c'est du côté des 60's qu'il est allé chercher cette fois-ci sa dose de grisant, et une fois de plus, quelle putain de claque !!
Sa discographie commence à ressembler au BA-B.A de l'auteur-compositeur-interprète de génie, tant il a accumulé les disques sans faille, mais cette fois ci, il s'est encore transcendé, pour aligner une grosse dizaine de tubes imparables.
Tout est compris dans le service, du son vintage, puissant, qui laisse la basse se balader sur son manche, la batterie cogner sans assourdir, le chant en avant mais noyé d'écho, et la guitare mordre à tout va, ou caresser selon l'ambiance du morceau. Le reste, j'y viens.
60's donc, et la preuve ultime en est cette fabuleuse reprise de Dionne "Velvet" Warwick, qui elle aussi joue sur du velours, et sonne aussi Soul que Rock. Une appropriation de "Walk On By", 1964, sublime, gorgée de feeling, qui se montre à la hauteur du reste des standards proposés sur Honk Machine. Parfois, les titres sonnent comme des classiques 60's perfusés par un son très 80's et Soft Rock, et sonnent comme la rencontre vers le futur/passé entre les ANIMALS et BOSTON ("Colder Down Here").
C'est d'ailleurs la tonalité générale de cet album, et rien que l'introduction à la batterie de "Let Me Throw My Life Way" le démontre en quelques secondes. Riffs chaleureux, voix posée, mélodies appuyées, tout est là pour restituer l'ambiance insouciante de la fin des 60's, et la transposer dans un cadre 80's, le tout pour être assimilé en 2015.
Honk Machine est bon de bout en bout, c'est un fait. Nicke a expurgé sa matière, n'en a retenu que l'essentiel, le meilleur, et a adopté les usages des années 60, timing compris. En une petite demie heure, il aligne les pièces d'anthologie, comme ce furieux "Guard Down", qui transpire d'une guitare précise et brillante, ce bondissant et léger "Maybe You're Right", ce très Pop Rock "Just Let Me Know" qui serre les mains des HOLLIES et de JET, ou ce "Another Armageddon" aux choeurs qui étincellent comme ceux de la Motown de légende.
Avec de multiples emprunts aux 60's, il était impossible de ne pas aborder le cas BEATLES, et c'est exactement ce que Nicke se permet sur le très délicat "All Over My Head" à l'acoustique très McCartney, posée sur une structure, un rythme, et des arrangements qui citent les EAGLES dans le texte, époque "Take It Easy". Une des meilleures pièces de ce quatrième album, Pop Country de premier choix, et qui porte le disque sur ses fragiles épaules.
Mais ISE n'en oublie pas pour autant le Rock pur et dur, et se lâche complètement sur un final d'anthologie, lorsque "It Ain't What You Think (It's What You Do)" balance les chevaux vapeur, mais toujours avec cette esthétique 60's, qui marque le chant de son emprunte délayée, et les choeurs légèrement en arrière plan. Mélodie simple mais attachante, rythmique qui dépote, sincérité instrumentale, c'est efficace, profond, mais en même temps suffisamment léger pour qu'on s'y attache sans y penser. Le tout, sans oublier l'intervention en solo qui lacère l'espace le temps de quelques secondes percutantes.
Je le répète, mais il est parfois important de marteler des évidences pour que tout le monde les saisisse au vol. Nicke Andersson, outre son côté jovial, excentrique et sympathique est un musicien surdoué, qui joue profil bas, mais qui depuis le début des années 90 mène une carrière sans failles, et qui se bonifie même en vieillissant. En tout cas, et pour rester simple et cadré, il vient encore de prouver qu'avec un simple side project fun (qui au départ ne devait être qu'un projet solo d'ailleurs), on peut délivrer des albums irréprochables, bien meilleurs que les travaux officiels de groupes reconnus. Et le tout, avec une régularité métronomique, et en ayant l'air de ne pas y toucher.
Alors si un bon revival 60's vous sied, jetez vous sur ce quatrième LP d'IMPERIAL STATE ELECTRIC, bourré à craquer de chansons qu'on chantonne sous la douche, de mélodies travaillées, et vous verrez, une fois le CD calé dans l'auto radio, et les airs incrustés dans la tête, vous aussi deviendrez une vraie machine à klaxonner.
Ajouté : Samedi 19 Décembre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Imperial State Electric Website Hits: 5968
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