Une intro comme "Orden Ogan", épique et cérémoniale à souhait, résonne dans nos enceintes et d'emblée, on sait que l'on va passer un grand moment. Un putain de grand moment, même. Présenté depuis quelques années comme les héritiers naturels de leurs compatriotes BLIND GUARDIAN, les gars d'ORDEN OGAN ont su, avec le temps, se forger leur propre identité. Au point, d'ailleurs, de devenir l'un des groupes les plus intéressants en matière de Heavy Metal. Preuve en est avec ce cinquième album intitulé Ravenhead.

A mi-chemin entre Power Metal fédérateur et Heavy Metal plus incisif, Ravenhead s'affiche comme le digne successeur de To The End (2012) : des rythmiques trempées dans l'acier ("Deaf Among The Blind", "Ravenhead"), des chœurs monstrueux dignes de leurs glorieux ainés (les chœurs de "The Lake" et "Here At The End Of The World" sentent le BLIND GUARDIAN à plein nez), et un hommage respectueux à ses aspirations passées (les sonorités celtiques de "Evil Eyes In Every Man", l'intro Folk de "A Reason To Folk", et même les cornemuses de "F.EV.E.R"). Son leader – le guitariste chanteur Seeb Leverman – possède un timbre réellement atypique et un charisme évident, tandis que la lead guitare de Tobi Kersting chantonne les mélodies d'ORDEN OGAN à la façon d'un André Ollbrich... et ravira les fans de soli d'enfer. Qu'il est difficile de trouver un quelconque défaut à cet album abouti, peut-être dira-t-on que "Evil Lies In Every Man" finit par être répétitif... Certes.

La qualité des invités sur Ravenhead en dit long sur la nouvelle marche qu'ORDEN OGAN vient de gravir. Joacim Cans (HAMMERFALL) apporte son soutien sur le plus traditionnel "Sorrow Is Your Tale", un titre qui lui va comme un gant : sa complémentarité avec Seeb Leverman fait plaisir à entendre. Quant à Chris Boldenthal – chanteur légendaire de GRAVE DIGGER – il vient taper le duo pendant le tout aussi approprié "Here At The End Of The World". De là à penser que ORDEN OGAN avait joué les fayots de service en chantant "We Are Pirates" sur Easton Hope (2010)...

Et puis, là où ORDEN OGAN fait fort, c'est qu'il a toujours su nous offrir des hymnes à la pelle, un "The Things We Believe In" ayant marqué les esprits sur To The End. Avec Ravenhead, chaque titre est doté d'un fort potentiel pour devenir un classique incontournable (sauf "Evil Lies In Every Man" donc...). On pourrait citer le single "F.E.V.E.R", évidemment, mais ce serait trop facile et réducteur. Et on ne peut pas critiquer gratuitement un opus qui se termine par la magnifique ballade "Too Soon". Un point c'est tout.

Pour les fans et même ceux qui veulent découvrir ORDEN OGAN lors de ses brillantes prestations scéniques, on leur conseillera d'acquérir Ravenhead au format Digipack, avec en bonus le DVD de leur concert donné au Summer Breeze de 2013. Avec bien sûr, "The Things We Believe In" joué devant un parterre de Metalleux ravis comme tout.