Si 6:33 n'a que cinq ans d'activités, son passé s'avère déjà très riche en expériences et fructueux à tous les niveaux. Formé en 2010 à l'initiative de Nico (le guitariste), la formation développe un Metal fusion atypique intégrant de nombreux styles qui leur donne un côté barré attachant qui parfois surprend mais ne laisse jamais indifférent ! On n'est pas loin de MR BUNGLE ou FAITH NO MORE version sur-vitaminé ! Fortement influencé par Devin Townsend, un de leur maître spirituel et artistique, le combo a su développer au fil des années un univers bien à eux que ce soit musicalement ou visuellement qui leur sied à merveille et leur permet de se démarquer aisément des autres gangs de l'hexagone. 6 :33 est unique et est doté d'une ouverture d'esprit qui leur permet d'aller toujours plus loin dans la créativité sans jamais renier ses racines ! Leur collaboration avec Arno Strobl (CARNIVAL IN COAL) à partir de 2012 sur l'Ep Giggles, Garlands and Gallows et l'album The Strench The Swelling leur a permis de passer un cap et leur a ouvert de nouvelles perspectives au vu de la qualité des deux méfaits qui s'ouvrent sur une nouvelle dimension. C'est évident, 6:33 est là pour s'imposer durablement sur la scène française et internationale ! Cette fois-ci, 6:33 revient avec Deadly Scenes. Une pépite musicalement très complexe et copieuse qui développe sur neuf titres un concept basé sur les sept péchés capitaux. Un thème récurant dans le Metal qu'ils ont su aborder d'une manière original et très décalé ! Deadly Scenes leur a permis de mettre en avant un coté théâtral et cinématique qui fait de cette galette un ovni très efficace qu'il faut déguster en prenant tout son temps pour en découvrir toutes les subtilités ! Ce disque s'adresse aux fins gourmets qui ne sont jamais rassasiés. Il n'en fallait pas plus pour que MI décide de soumettre à la question Howahkan Ituha afin de connaitre un peu plus ce combo venu d'une autre galaxie ! Entretien avec un musicien passionné et sympathique. Magnéto Howahkan Ituha, c'est à toi !
Metal-Impact. Pour commencer, peux-tu me dire comment s'est déroulé votre concert au Gibus ? Howahkan Ituha. Cela s'est super bien passé, on voulait faire un concert qui serait un peu une pré release party sur Paris pour fêter la sortie de l'album. La salle était pleine et on a eu un super accueil. On a joué avec de bons groupes et l'organisation était ravie. Nous aussi d'ailleurs. Pour un premier concert de sortie d'album, on ne pouvait pas rêver mieux.
MI. C'est une salle que vous connaissiez bien ? Howahkan Ituha. Pas du tout. En fait, c'était le Gibus Café, cela appartient au Gibus mais c'est un autre espace qui a été rénové il y a un an et demie. C'est la première fois que j'y mettais les pieds et c'était vraiment cool, c'est une belle salle avec un bon son.
MI. Vous étiez dans un état d'esprit particulier avant ce show ? Howahkan Ituha. Oui parce que forcément même si l'album vient de sortir, c'est sur scène qu'on le fait découvrir aux gens, c'est un truc particulier ce n'est pas la même approche que sur cd. C'est un petit stress qui est positif. On a vraiment bossé notre truc et c'est l'enthousiasme qui prime sur tout le reste.
MI. Deux ans après, quel regard portes-tu sur The Stench From The Swelling ? Howahkan Ituha. Il est sorti fin avril 2013, je suis toujours super content de cet album. C'était la rencontre avec Arno Strobl puisque c'était une collaboration entre lui et 6:33. Il nous a fait connaitre et a permis de bien établir les bases musicales de l'entité 6:33. Après, c'était un one shot avec Arno, on savait que c'était une collaboration qui arrivait à son terme.
MI. Arno a déclaré que pour lui il s'était passé quelque chose d'exceptionnel sur cet opus, avez-vous eu la même sensation ? Howahkan Ituha. Oui, carrément. Pour faire un petit rappel Arno avait déjà participé a un titre de notre tout premier album Orphan Of Good Manners qui est sorti en 2011. Cette fois-là, on avait bossé uniquement à distance, on ne l'avait jamais rencontré. Et quand on s'est retrouvé pour enregistrer l'EP qui est par la suite sorti en version longue sous la forme de cet album The Stench From The Swelling, c'était la première fois qu'on le voyait et c'est clair que l'entente a vraiment été mortel. Il s'est passé un truc très très fort.
MI. Vous envisagez de retravailler avec lui dans le futur ? Howahkan Ituha. Oui, je ne sais pas si cela se fera dans le cadre de 6:33 mais on est toujours de très bon amis et on fait encore des trucs ensemble. Il m'a invité pour la reformation live de CARNIVAL IN COAL, son groupe et j'ai assuré les synthés sur les concerts. On reste très proche musicalement.
MI. Quel est ton état d'esprit trois jours après la sortie de Deadly Scenes ? Howahkan Ituha. Comme au moment de donner ses premiers concerts pour un nouvel album, c'est-à-dire du stress mais positif. Cela fait longtemps qu'on a l'album dans les pattes, le mastering a été fait au mois d'aout et depuis on attend, on ronge notre frein ! On avait envie de le faire écouter aux gens. Là, il sort et c'est pour nous un énorme soulagement, on commence à avoir le retour des médias.
MI. Est-ce que les retours sont importants pour vous ? Howahkan Ituha. Oui, on les suit vraiment bien et le label aussi. Dès qu'il y a une nouvelle chronique qui est postée sur le net ou qu'il y a un encart dans un magazine ; on est au courant très vite en général. On surveille vraiment le truc. A nos débuts, on avait une véritable angoisse à l'idée que quelqu'un puisse ne pas aimer ou faire une mauvaise chronique, qu'il descende le groupe. C'était quelque chose qui moi me touchait personnellement alors qu'il n'y a aucune raison d'être touché de la sorte. C'est de la musique rien de plus, rien de moins. Maintenant on aborde cela de manière beaucoup plus détendu, on a plus de recul, on est vraiment content de ce que l'on a fait et puis les retours sont vraiment excellents dans l'ensemble. Quand il y a des chroniques moins enthousiastes, on se dit que c'est la vie, on ne peut pas plaire à tout le monde. Il y a une espèce de sérénité que l'on n'avait pas avant.
MI. Vous avez été très vite pour composer ce nouvel opus, c'est venu naturellement ? Howahkan Ituha. Oui, il y a deux choses qui se sont passé en parallèle. Après la sortie de The Stench From The Swelling avec Arno forcément, on avait envie de le défendre sur scène. On s'est rendu compte que dans la pratique ce n'était pas simple. Du fait de l'éloignement géographique, on avait des difficultés pour répéter ensemble. Et puis Arno était impliqué de son côté dans plein de projets. Il faut dire qu'au final on n'a pas fait autant de dates qu'on aurait voulu. On s'est dit que plutôt que de tourner sans lui ce qui ne semblait pas rendre justice à son truc, on a décidé de repartir sur autre chose.
MI. Vous étiez bloqué par Arno pour les concerts ? Howahkan Ituha. Oui mais ce n'est pas que du fait d'Arno. On est tous quasi voisins, on se voit tout le temps. C'était pour nous quelque chose d'assez nouveau pour le coup de collaborer avec quelqu'un qui n'était pas à côté. C'était une organisation différente. Après c'est quelque chose que l'on ne s'est pas forcé à faire. On l'a aussi fait parce qu'on était dans une super bonne dynamique du coup on était très inspiré pour composer. L'album est sorti début mai 2013, en juillet on est parti ensemble en vacances et on avait déjà trois quatre morceaux maquettés, cela a été rapide.
MI. Vous n'avez pas ressenti de pression ? Howahkan Ituha. Non, on se disait qu'on était chaud et il fallait s'y remettre. Et surtout encore une fois ce n'est pas quelque chose que l'on s'est forcé à faire. On trouvait que ça tombait bien et en plus ça bastonnait dur, on pouvait en dire plus rapidement.
MI. Que signifie Deadly Scenes pour vous ? Howahkan Ituha. En fait, le titre vient d'un jeu de mot tout bête. C'est un concept album sur les sept péchés capitaux qui se dit Deadly Sins en anglais. Nous on l'a appelé Deadly Scenes parce qu'on a voulu articuler ce concept autour de petites scénettes, de petites histoires. On n'a pas voulu l'aborder de manière trop sombre, trop grave en mettant l'accent sur l'aspect religieux, un peu dramatique. On l'a fait à la sauce 6:33. Il y a neuf morceaux, un prologue, un épilogue et les sept pêchers capitaux qui sont représenté par un titre par pêcher ce qui est très classique dans l'approche, le concept est aussi très classique en soi. Mais on l'a approfondi en proposant des petites histoires farfelues.
MI. C'est un concept qui a été énormément abordé par les combos de Metal ! Howahkan Ituha. Oui, carrément. Mais c'est une approche du concept qui nous plaisait. Il est vu et revu on peut le dire mais on voulait l'aborder d'une autre manière.
MI. "Hellalujah" a un côté très religieux avec une approche très QUEEN au niveau des chœurs ! Howahkan Ituha. C'est le morceau qui est sensé introduire le concept. Il se prêtait bien à ce genre d'ambiance, il devait un peu poser l'atmosphère de l'album, permettre de comprendre ce qui allait être traité par la suite pendant quasi une heure. On a amplifié ce truc là en enregistrant avec une chorale de dix personnes qui bossent tout le long du titre et un peu après sur le reste de l'opus. Mais surtout sur "Hellalujah", on voulait donner un petit côté gospel.
MI. Comment as-tu apprécié cette expérience ? Howahkan Ituha. C'était une bonne expérience. On a travaillé avec des gens qu'on connaissait, des amis à nous. On a essayé de faire gaffe de prendre des amis qui avaient une bonne voix quand même. On voulait des personnes qui savaient chanter et qui étaient musiciens. D'une part la pratique était nouvelle et vraiment c'est un opus et j'espère que cela se ressent comme ça ou on a mis l'accent sur les voix, le travail des chœurs pour obtenir ce côté musicale, "Queenesque" si je peux m'autoriser le terme.
MI. Comment avez-vous conçu ce titre de treize minutes Deadly Scenes ? Howahkan Ituha. C'est un morceau un peu particulier. Déjà les chansons longues, les espèces de gros pavés comme ça de plus de dix minutes, c'est un format qui nous plait dans lequel on se sent à l'aise. Dans l'EP et l'opus précédent, il y avait ces deux gros morceaux "Giggles, Galand & Gallows" part 1 & 2 qui faisaient déjà plus de dix minutes. Mais c'est abordé de manière très cinématique, je ne sais pas si on peut dire cela, c'est traité et composé comme une BO d'un film imaginaire. Il y a des scènes et différentes ambiances. Deadly Scenes est un peu dans ces règles là mais il est encore plus particulier car il est séparé en trois parties. C'est une chanson qui aborde le thème du libre arbitre. Du coup, il est articulé autour de trois passages qui illustrent trois situations ou chaque fois c'est un protagoniste différent qui a une décision à prendre et cela provoque une discussion entre sa bonne et mauvaise conscience.
MI. Qui est le vainqueur au final ? Howahkan Ituha. Ca dépend. Les interprétations sont libres. Ce morceau est particulier c'est un pavé qui est un assemblage de trois parties mais qui est sensé garder une fluidité du début à la fin.
MI. Il y a un titre en hommage à Ennio Morricone. Qu'appréciez-vous : les films ou la musique ? Howahkan Ituha. Les films, on va dire que c'est un peu notre enfance. Je ne suis pas spécialement passionné de western mais Sergio Leone c'est une forme de western particulier avec que des sales gueules dedans. Il y a une espèce de lenteur que je trouve mortelle. Pour Ennio Morricone, c'est son côté ultra atypique que j'adore. Il a un style bien à lui. On peut aussi parler de Danny Elfman qui est compositeur et qui a fait toutes les BO de Tim Burton même si maintenant il en fait moins. On est fan plus des débuts que de la fin. On aime tous le cinéma mais comme tout le monde j'ai envie de dire, on n'est pas des cinéphiles avertis. La musique de films est quelque chose qui me passionne. Nico, le compositeur, est vraiment très branché la dessus lui aussi. Je pense que cela se ressent forcément sur certaines ambiances de 6:33.
MI. Pourquoi avoir choisi comme single "Black Widow", un morceau qui fait tout de même 8'33 ! Howahkan Ituha. Encore une fois, c'est un peu particulier. Le morceau est plus court sur l'album mais le clip est plus long parce qu'on l'a tourné comme un petit court métrage. Il y a une longue intro et des dialogues qui servent un peu à se plonger dans l'ambiance, le titre en lui-même fait seulement 6'30. C'est un des derniers morceaux qui a été composé pour Deadly Scenes et il nous semble bien représenter les différentes facettes du groupe. Il a aussi une approche facile avec plusieurs niveaux de lecture qu'on aime bien. Cela permet un peu d'être saisi par plusieurs ambiances différentes. On pense que c'est un bon point d'entrer dans notre univers. "Black Widow" est une chanson qui parle de la veuve noire. On aime bien cet univers-là, on a des petites idées qui fourmillent.
MI. Avec quel réalisateur avez-vous travaillé ? Howahkan Ituha. En fait, c'est un mec qu'on a rencontré et qui s'appelle Rusty J. Matalou. C'est un jeune réalisateur qui a pas mal bossé dans le milieu du court métrage et de l'animation. Ce côté animation, c'est quelque chose qui nous tenait à cœur depuis le départ. Quand on a rencontré ce type là et qu'on a vu que d'une part son univers était très proche du notre et que d'autre part il maitrisait un peu ce genre hybride d'intégrer de vrais acteurs dans des décors animés. On s'est dit que c'était mortel et qu'il fallait que l'on fasse ce clip avec lui. Du coup, dans le clip tous les personnages sont de vrais acteurs qui ont été filmé derrière un drap blanc avec un gros éclairage pour avoir des silhouettes. Ensuite elles ont été intégrées dans ces décors d'animations qui ont été entièrement dessinées et retouchées sur ordinateur par ce réalisateur.
MI. Comment se fait-il que votre site soit moins complet que votre page Facebook ? Howahkan Ituha. Je pense qu'on essayera de le faire évoluer par la suite. Avec le site on a voulu faire en sorte de ne pas trop dissiper le truc, on voulait que ce soit une espèce de vitrine générale ou on retrouve les infos que tu peux avoir un peu partout. Il te permet de voir des photos, les dernières vidéos qu'on a postées ainsi que les derniers morceaux mp3, voir les dates de concerts et point barre. On n'a pas voulu étendre le truc, c'est juste une page pour suivre l'actu du groupe. C'est vrai que l'on tient plus à jour notre page Facebook.
MI. Comment avez-vous travaillé avec Dehn Sora pour élaborer la pochette ? Howahkan Ituha. Déjà, c'est quelqu'un avec qui on bosse depuis un bon bout de temps. Il avait déjà fait la pochette de notre EP en 2012 et il a aussi fait l'artwork de The Stench From The Swelling (A True Story) le deuxième opus qui est sorti en 2013. On adore vraiment son style justement parce qu'il a ce côté affiche de film qui nous plait vraiment. Il a bossé dans le milieu des magazines, des affiches de modes, il a ce style très inspiré qui nous plait vraiment. C'est efficace, j'aime bien ses pochettes. Elles sont sobres et en même temps tu as toujours plein de petits détails qui te saute à la gueule. C'est Nico qui a la base a eu cette idée de berceau.
MI. Sur le cd il y a un bébé qui tiens une grenade, c'est un symbole ? Howahkan Ituha. On est pas BHL non plus, on ne va pas faire de la grande philosophie. Mais la question soulevé par la pochette c'est en gros : "Est-ce que lorsque l'on nait on est vierge de tout péché ou est-ce que l'on nait avec ?". Quelle est l'influence du monde sur nous ? C'est un peu tout ça ! Après pour la forme on avait cette idée du bébé dans le berceau et on a dit à Dehn Sora : "Voilà essaie de nous faire un truc style type d'affiche de film qui nous fasse penser à la famille Adam's ou à Rosemary's Baby. On voulait des références de films dans cet esprit-là. Il a digéré tout ça et voilà.
MI. Vous avez aussi développé au niveau scénique un univers visuel très particulier, c'est l'effet SLIPKNOT ? Howahkan Ituha. Oui, forcément on pense à ça parce que c'est le premier groupe masqué auquel on pense. Après nous on voit le truc assez librement par rapport aux masques et aux pseudos, c'est un accessoire de scène c'est tout. C'est visuel dans le clip de "Black Widow" on se montre sans nos masques, on les met juste à la fin. De même sur "I like It" la vidéo de l'opus précédent, on était complètement démasqué dans un univers très seventies genre Top Of The Pop, le masque c'est un accessoire.
MI. Chacun à un personnage qui détient une arme, c'est représentatif de chaque individualité ? Howahkan Ituha. Chacun a choisi une arme qui le faisait marrer. Ce n'est pas trop réfléchi, on voulait avoir un peu ce côté Bad Boy Yakusa masqué. C'est des photos qu'on avait fait avec Arno sur l'opus précédent. Là on est plus sage, on en a refait d'autres masqués. Il y en a une ou on est pendu, je ne sais pas trop pourquoi on a eu cette idée là mais on l'a fait. Il y en a une ou on est avec des petits fantômes.
MI. Vous avez ouvert pour SHAKA PONK, c'est un bon souvenir ? Howahkan Ituha. Oui, ça c'est fait en 2012. C'est un super souvenir parce que SHAKA PONK est un groupe très grand public et on ne savait pas trop à quelle sauce on allait être mangé. Mais on avait ce sentiment que malgré la complexité des morceaux, ils ont une approche assez immédiate. Tu as des refrains que tu peux retenir facilement. En concert, on essaye de se défoncer pour que ce soit pêchu et agréable à regarder. On a joué à Bordeaux avec eux devant 2400 personnes et le public était à fond avec nous, il devait y avoir dix personnes qui nous connaissaient mais ça a super bien marché. On a vendu pas mal de skeud derrière, c'était vraiment super bien.
MI. Vous sentez-vous proche de l'univers de SHAKA PONK qui est un peu barré ? Howahkan Ituha. Disons que si tu écoutes les débuts du groupe, ils ont ce côté fusion et on aime bien, tu sens qu'il y a un peu de FAITH NO MORE derrière. Après c'est un groupe qui a évolué comme toute formation. Maintenant il y a ce côté un peu Rock Electro Pop qui marche bien aussi, ils ont jamais autant cartonné que maintenant. C'est un combo dont je me sens proche visuellement, j'adore aussi l'énergie qu'ils dégagent sur scène. SHAKA PONK c'est super impressionnant et j'ai énormément de respect pour la démarche du groupe, leur côté débrouillard, Do It Yourself. Maintenant ils ont des moyens pour plein de trucs mais c'est un groupe qui s'est construit tout seul. Frah le chanteur il compose, il fait ses vidéos, c'est une formation qui s'autogère énormément et je suis très admiratif et très respectueux de cette démarche.
MI. Vous avez aussi ouvert pour Devin Townsend, il vous a beaucoup influencé... Howahkan Ituha. Oui, plus dans cet album là que dans le précédent. C'est un artiste qui nous plait énormément. Encore une fois c'est comme Mike Patton, on se sent proche de ces artistes là ce sont des grosses influences pour nous et c'est surtout une démarche artistique ouverte et décomplexé qu'on adore. Devin il ose faire plein de trucs, il peut faire des albums super différents. La série de quatre cd qu'il a sorti il y a quelques années c'était super impressionnant, il ose tout et on le retrouve dans tout. On n'a jamais l'impression que c'est forcé, il a son identité dans chacun de ces genres-là.
MI. Est-ce que c'était une belle rencontre ? Howahkan Ituha. C'était une très belle rencontre. C'était très marrant. A l'époque c'est un concert qu'on a fait sans Arno, on venait de sortir l'EP. On a rencontré Devin juste avant le concert et on a discuté fromage Français, c'est un fin gourmet le bonhomme et il a un bon coup de fourchette Mr Townsend. On lui a donné un EP en lui disant que c'était un disque qu'on avait fait avec Arno Strobl de CARNIVAL IN COAL. Et là surprise générale, il nous répond ah oui CARNIVAL IN COAL et il a commencé à nous citer des morceaux, il connaissait bien le groupe. J'ai l'impression que c'est quelqu'un de très curieux musicalement. C'est un mec adorable, un chic type en plus d'être un putain de génie ! J'aime bien les musiciens comme ça. J'adore le Metal mais ça fait plaisir de tomber sur des mecs souriants avec une énergie positive.
MI. C'est un opus qui donne la pêche ? Howahkan Ituha. C'est assez varié, il y a des morceaux qui ont une teinte un peu plus sombre que d'autre. Mais dans l'ensemble, je ne vais pas dire que c'est léger comme musique. Le but c'est que l'on passe aussi par des émotions différentes. Des fois c'est un peu hostile, d'autres fois t'as un peu envie de bouger ton cul parfois j'espère que c'est beau avec un côté un peu émouvant.
MI. Il y a aussi une influence progressive ! Howahkan Ituha. Oui, Nico a un background progressif avec Sam notre bassiste. Il faisait partie de MIHYBRIS. Mais on est tous branché par ce truc-là. Moi j'ai découvert ce style un peu tard même si je connaissais un peu avant et là je m'y replonge vraiment. Je suis a fond dans les premier YES, KING CRIMSON.
MI. Quels sont les groupes qui t'ont donné goût à la musique ? Howahkan Ituha. Moi c'est Mickael Jackson. J'étais à fond la dedans à la limite de l'autisme, j'écoutais que ça jusqu'à treize quatorze ans. Ma musique c'était Mickael Jackson il n'y avait rien d'autre qui existait ah si il y avait Chantal Goya mais on s'en branle maintenant ! [Rires]
MI. Le Metal c'est venu bien après ? Howahkan Ituha. Oui, c'est arrivé assez tard ! Et maintenant encore j'en écoute, j'adore çà. Je suis très fan de TOTO, de plein de trucs, j'aime la bonne musique. Dans chaque style, il y a des pépites et des grosses bouses. Il faut faire le tri.
MI. Je vous ai vu en photo avec VULCAIN, c'est un groupe que vous appréciez ? Howahkan Ituha. Je vais être honnête avec toi, le seul morceau que je connaissais d'eux au moment où je les ai rencontrés c'était leur reprise de "La Digue Du Cul" ! C'était une super rencontre, ils sont vraiment cool. On les a rencontrés pendant la promo de l'album précédent. On a fait un petit passage dans une émission sur France Inter qui se nomme : Sous Les Etoiles Exactement et ils étaient invités en même temps que nous. On a fait connaissance, ils ont joué des titres en acoustiques, c'était cool. Encore un exemple d'un combo avec qui on n'a pas grand-chose en commun musicalement mais tu sens que c'est des mecs biens !
MI. Ça vous impressionne le fait qu'ils aient trente-cinq ans de carrière à leur actif ? Howahkan Ituha. Oui, c'est clair ! C'est un bel exemple.
MI. C'est un objectif de perdurer dans le temps ? Howahkan Ituha. Tu vois la formation existe depuis 2010, on arrive tout juste en 2015 et quand les gens nous demandent depuis combien de temps on existe, on leur répond et ils sont surpris. On commence à avoir une belle longévité. Mais c'est que dalle par rapport à des gangs qui ont ce bagage-là. Mais j'ai l'impression qu'aujourd'hui les combos vont et viennent, ils se créent et disparaissent. Donc cinq ans, ça commence à faire finalement.
MI. MI. Vous visez les dix ans ! Howahkan Ituha. Oui, le blue ray pour les dix ans, le Best Of dans quinze ans et le live pour la reformation ! [Rires] ... Il faudrait la mort d'un des membres du groupe, la dislocation et la reformation après ! Puis le Stade De France, c'est l'aboutissement ! [Rires]
MI. Pour le mastering, vous avez fait appel à Bruno Gruel ! Howahkan Ituha. Oui, moi j'ai mon studio d'enregistrement qui s'appelle le White Home Land. Le premier album n'a pas été enregistré ici mais les deux derniers et l'EP ont été enregistré et mixé dans mon studio par mes soins. Nico m'a assisté pour le mixage parce qu'il a une idée assez précise de ce qu'il veut et moi aussi. Donc parfois, on se foutait sur la gueule mais la plupart du temps ça se passait très bien ! Après, c'est un opus qui est super complexe au niveau du mixage. On a fait un petit compte rapide pour se marrer et sur les neufs morceaux on arrive à un total de 1800 pistes. Il y a 200 pistes par titre !
MI. C'est un travail phénoménal pour un producteur ! Howahkan Ituha. Oui, c'est pour ça qu'on a fait appel à quelqu'un d'autre pour le mastering. C'est un gros pavé, on a réussi à mixer l'album sans trop de problèmes et assez vite comparativement à la masse de boulot qu'il y avait. Mais une fois qu'on avait fini le mix, on s'est dit qu'on avait un peu les oreilles rincées et que l'on avait plus aucun recul ! On a donné le bébé à quelqu'un d'autre qui a abordé cela avec une nouvelle oreille pour donner la touche finale. On s'est dit, on fait confiance à ce mec là et ça va le faire.
MI. Qu'as-tu envie de rajouter qui te semble important ? Howahkan Ituha. J'ai envie de dire qu'on est vraiment très content de ce que l'on a fait. Je pense plus que jamais que c'est un opus assez dense et de mon point de vue, il faut plusieurs écoutes pour vraiment l'apprécier à fond car il fourmille de détails. Si vous choper le cd et que vous commencez à le faire tourner, prenez le temps de rentrer dedans. C'est comme ça que 6:33 s'écoute. Tu as une approche directe, il y a des trucs qui vont te plaire et d'autres non mais plus tu vas manger ce disque, plus tu vas découvrir des éléments que t'avais pas entendu au départ. On est attaché à cela. C'est un opus qui se déguste, donc dégustez le sans modération. On a eu énormément de plaisir à le faire et on espère que vous aurez énormément de plaisir à l'écouter et que vous viendrez nous voir en concert.
MI. Merci beaucoup ! Howahkan Ituha. Merci à toi et à bientôt pour le prochain album.
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