THUNDERSTONE (fi) - Apocalypse Again (2016)
Label : AFM Records
Sortie du Scud : 1er avril 2016
Pays : Finlande
Genre : Power Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 43 Mins
THUNDERSTONE. Plus cliché comme nom, y a pas ! Evidemment, lorsqu'on cherche l'inspiration dans un dico, il ne faut pas s'attendre à une grande originalité. Véridique, l'anecdote date d'une interview du fondateur Nino Laurenne en 2003, lorsque le public français entend pour la première fois parler de ce quintet finlandais, alors distribué par NTS.
Cette année-là, le power Metal sauce gravlax est à son apogée, STRATOVARIUS fait un carton avec Elements et squatte le Zénith avec SYMPHONY X, SONATA ARCTICA est en tête d'affiche à l'Elysée Montmartre et toute une ribambelle de groupes du cru envahit les bacs de Gibert et Virgin. THUNDERSTONE va se démarquer avec un premier opus de qualité (Let The Demon Free, 2002) et une tournée en première partie de la bande Tolkki. L'année suivante, The Burning (2004) confirme les bonnes impressions initiales : des mélodies accrocheuses, une super voix, une production de haute volée. Sur Tools Of Destruction (2005) et Evolution 4.0 (2007), l'approche est plus mature et les finlandais connaissent même leur moment de gloire avec une deuxième place aux sélections nationales pour l'Eurovision. C'est ensuite que ça se gâte, les changements de line-up, en particulier le départ de Pasi Rantanen (chant), ont raison de la belle dynamique, et Dirt Metal (2009) plus quelques mois de galère marquent la fin de l'aventure. Normal, y a trop de groupes de power Metal de toute façon.
Il aura fallu une apocalypse pour que THUNDERSTONE renaisse de ses cendres : Apocalypse Again, sixième album studio avec, cerise sur le gâteau, le retour de Rantanen au chant. Une apocalypse et un miracle donc. Certainement trop heureux de se retrouver par hasard en 2012, Nino (guitare) et Pasi (chant) ont déterré les vieilles recettes, rappelé Titus Hjelm (basse) et Jukka Karinen (claviers), engagé un obscure batteur finnois et se sont enfermés quelques semaines dans une cabane au fond des bois. Le résultat : un album dans l'exacte lignée des premiers opus, mais avoir une densité et une inspiration qui donnent à ce disque une vraie force sur laquelle le quintet pourra s'appuyer pour l'avenir.
"Veterans Of The Apocalypse" possède tout ce que l'on attend d'un titre inaugural, une mélodie savoureuse, une guitare affutée et des claviers enrobant, et même des chœurs vaguement vikings pour finir. "The Path" surprend avec ses complets sombres et rêches et son refrain sucré, dans la lignée de Tools Of Destruction qui entretenait à merveille cet habile contraste. Sur le même rythme speed, "Wounds" qui appuie où ça fait mal à grands coups de riffs assassins et de soli inspirés. S'il contient beaucoup des poncifs que le genre traîne derrière lui, il se laisse écouter avec plaisir et devrait cartonner en live, un domaine où le groupe excelle.
THUNDERSTONE sait aussi lever le pied et c'est presque là qu'ils sont les plus forts. "Fire And Ice", banale de prime abord, s'avère au fil des écoutes un pilier de l'album, avec la lente construction de son refrain et la pertinence des paroles sur l'ambivalence émotionnelle des relations humaines. "Through The Pain", porte bien la marque du combo, avec un rythme de marche militaire, une délicieuse progression du gentillet au Heavy et un refrain traditionnel. De changements de rythmes il en est aussi question sur "Walk Away Free", qui commence à fond la caisse, avant de calmer le jeu, et ne remettre les gaz qu'après le refrain. Le face à face qui s'ensuit, guitare-clavier, vaut le détour. Sur "Higher", l'intro hyper groovy avec un orgue insistant, et le petit son de clavier hyper net pour booster comme il faut le morceau, compensent le classicisme du refrain. "Days of our Lives" a du SABATON dans son intro, et une atmosphère dramatique portée par la lourdeur de la guitare sur le couplet, et la profondeur des claviers sur le refrain.
Les lignes de chant sont très bien ficelées, conçues sur mesure pour la voix éraillée mais expressive de Rantanen, et archi-musicale de bout en bout. Ce n'est qu'un des atouts de "Apocalypse Again", mais pour les amateurs de ce type de voix et d'approche mélodique, c'est un argument de poids. L'album se termine (hors bonus) sur "Barren Land", le morceau le plus prog de l'album, il approche les 8 minutes et varie à merveille les ambiances. Une belle maîtrise de l'exercice déjà entrevue à partir de The Burning. Pour appuyer le thème de la recherche de sens et du salut, une citation de "Frankenstein" ponctue très justement le titre.
Voilà un come-back qui fait plaisir, un retour sur la pointe des pieds qui pourrait faire plus de bruit dans les mois qui viennent. Espérons que THUNDERSTONE puisse s'inscrire sur la durée et donner une suite à ce bel album que vous auriez tort de négliger !
Ajouté : Mardi 05 Avril 2016 Chroniqueur : JB Score : Lien en relation: Thunderstone Website Hits: 5600
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