Après le Heavy inspiré d'ASHES HEAD et les complaintes glaciales d'ARS MORIENDI, c'est au tour d'HEKSEN de nous montrer ce que la scène clermontoise a dans le ventre. Nous sommes ici en présence d'un groupe de Death qui n'est pas si juvénile que ça, puisque formé il y a maintenant 7 ans. Malgré un remaniement récent du line-up, ces gaillards savent où ils vont : en Suède. Au pays de BLOODBATH, ENTOMBED et autres DISMEMBER. C'est donc dans cette source sanglante que la formation a décidé de puiser son inspiration. Il est clair que le Swedish Death Metal, lorsqu'il est bien fait, peut s'avérer être une véritable tuerie. Cependant, il n'est pas chose aisée de marcher sur les traces de ces groupes, surtout pour une formation qui ne dispose que d'une démo à son actif. Et pourtant, Post Mortem Psychanalyse, premier album du groupe, est bien là dans l'intention de briser quelques mâchoires. On attendrait presque ça avec impatience !

Après une introduction dérangeante à souhait, on se fait marteler les tympans avec un "Behind The Mask" virulent, et qui nous montre d'emblée les capacités du combo. Nous disposons donc ici d'une batterie teigneuse, d'un chant d'écorché vif, et de tronçonneuses en guise de guitares. On constatera rapidement que les p'tit gars connaissent leur sujet. C'est sec, brut et ça ne passe pas par quatre chemins. Au moins, voilà qui est clair ! Que ce soit dans les rythmiques qui vous compresserons le crâne ou encore les solos inquiétants fort bien exécutés, ce disque respire le travail et la rigueur. Si on ne ressent pas directement l'aura scandinave sur cet opus, le petit côté old-school qui en émane le rend authentique et donc terriblement attachant. Bon, je vous l'accorde, "attachant" n'est peut-être pas le terme qui vient à l'esprit lorsqu'on écoute Post Mortem Psychanalyse. On parle quand même de Death là !

Malgré toute l'affection que je peux porter à ce genre d'effort, nous allons devoir pinailler comme le veut la coutume. Primo, ce visuel, bien que travaillé, ne fait pas vraiment envie. Si HEKSEN veut attirer les regards, il va falloir surprendre un minimum son public ! Je suis bien conscient qu'on est en présence d'un style qui exige de la barbaq', mais à l'heure actuelle, le sang et les zombies n'impressionnent plus grand monde. Secundo, on manque parfois sérieusement de puissance. Si les cordes s'en sortent vraiment bien avec cette âme sombre qui les enveloppent, la batterie ne sonne pas super. Bien qu'elle soit techniquement irréprochable ("From Victim To Executioner"), elle se marie parfois très moyennement avec le reste des instruments. Le chant granuleux de notre bon vieux Necro manque également d'intensité bien qu'il reste très propre. Tertio, ... ah ? Il semblerait que j'ai déjà terminé.

Nonobstant ces petits détails, HEKSEN s'en sort honorablement pour cette première offrande. Le tout respire la cohésion et l'envie d'en découdre. Et c'est tant mieux ! Car à l'heure actuelle, il est bien difficile de se faire une place au milieu de toutes ces formations. En tout cas, le plus gros du boulot est fait. Il ne manque plus que la scène à enchaîner et la force de frappe à améliorer. Une fois ces deux facteurs réunis, il y a fort à parier que le groupe trônera sur une pile de cadavres.