A THOUSAND SUFFERINGS (be) - Burden (2015)
Label : Satanath Records
Sortie du Scud : 23 décembre 2015
Pays : Belgique
Genre : Doom Metal
Type : Album
Playtime : 4 Titres - 34 Mins
Le temps, c'est très relatif. Une demi-heure, ça passe vite quand on s'amuse. Quand on s'ennuie, on dirait que chaque seconde dure une demi-heure... C'est l'effet que fait le debut album de A THOUSAND SUFFERINGS, un groupe qui a bien choisi et son nom et celui de son premier projet, Burden. Car en matière de fardeau, les quatre belges qui dissimulent à raison leur patronyme derrière des prénoms ou des initiales nous en servent un bien lourd et bien pénible. Pourtant ces loustics ne sont pas des perdreaux de l'année, ils ont tous les quatre plusieurs heures de vol au compteur et des participations dans de nombreux groupes... ainsi PJ (chant, guitare), ex-YCON, ex-VEX, ex-GAZIEL, Timo (batterie), ex-VERLOREN, ex-VEX, ex-XASTUR, Jurgen (guitare), ex-XASTUR et Nico (basse) ont déjà pas mal arpenté la scène underground mais pourtant, pour leur premier album, ils semblent avoir perdu la recette du bon disque. Car, ne nous voilons pas la face, ce Burden n'en est vraiment pas un. C'est un produit peu inspiré, un peu trop crade, chanté dans un anglais des plus approximatifs et qui n'a vraiment pas grand chose à offrir.
C'est bien dommage, c'est un petit gâchis auquel l'intro ne nous prépare pas. La première piste, sorte de dialogue mis en scène entre une victime et son démoniaque bourreau, dont la voix saturée déclame un texte inquiétant sur une composition à l'avenant, tout en grincements, frottements, craquements sinistres, nappes de clavier qui font froid dans le dos. Je ne suis pas assez féru de cinéma pour reconnaître l'extrait, mais vu l'accent anglais abominable de PJ sur la chanson suivante, il y a fort à parier que cette mise en bouche soit un dialogue tiré d'un film et, ma foi, fort bien agrémenté. Voila, ça dure 3 minutes et c'est le mieux que le groupe ait à nous offrir sur sa première galette. Pour le reste, les trois pistes 10 minutes portant chacune une couleur et une étape du passage de vie à trépas sont longues, très longues. Trop longues. Ce n'est pas forcément la faute de la guitare lead qui tire son épingle du jeu avec de jolies échappées. Il en va de même pour la batterie qui arrive à envoyer de petites séquences sympas quand on tend bien l'oreille. Mais ces rares initiatives sont noyées dans un océan de riffs banals à pleurer, eux-mêmes fondus dans un océan de vase et de saturation. La prod crade suinte le Blackened Doom, mais cette mise en son contraste si fort avec l'intro bien léchée qu'on en vient à se demander s'il s'agit d'un seul et même disque. Tous ces petits défauts ne sont rien comparé à LA tare de ce disque, le chant de son frontman, PJ. Un accent dégueulasse, une intonation de brute avinée et une absence totale de créativité, chacune des trois prestations du chanteur ressemblant comme une jumelle aux deux autres. Je n'arriverai jamais à comprendre qu'un groupe choisisse l'anglais quand il n'arrive pas à le chanter avec un accent correct. Et qu'on n'aille pas me dire que c'est la langue qui colle le mieux à la musique, car en l'occurrence avec Burden, même un disque instrumental aurait mieux valu que cette cacophonie en yaourt aviné dont le seul mérite est que les paroles sont parfaitement intelligibles, ce qui ne fait que souligner leur pauvreté.
En un mot comme en cent, un disque raté, malgré quelques bonnes idées ici et là. Mais dans une catégorie aussi saturée que le Doom actuel, ces petites perles ne suffisent pas à sauver de l'oubli un opus qui n'a pas grand chose à offrir.
Ajouté : Samedi 09 Avril 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: A Thousand Sufferings Website Hits: 6538
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