Plutôt sceptique quant à la pertinence de la scène Metal espagnole qui propose à boire et à manger en la matière, (il en faut pour tous les goûts !), j’étais en droit de me demander à quoi allait bien pouvoir ressembler ce nouveau clan.
En mirant la photo du groupe dans le livret, je sentais plutôt un groupe marivaudant entre Grindcore et Gore Metal. Mais, que nenni !
Leur style est assez difficile à définir pour lui coller une étiquette ou le caser dans une catégorie de Metal! Bien au contraire, puisant leurs influences dans divers courants musicaux issus de la scène Metal, entremêlées d’ambiances tribales, Terroristars parvient à pondre un album de Crossover moderne bien barré ! Le chant vociféré en espagnol alternant parfois avec l’anglais apporte déjà une connotation sauvage et engagée, le tout s’imbriquant de façon correcte avec leur style parano-déjanté.
Les harmonies vocales paraissent intéressantes puisqu’on assiste à une alternance de chants clairs, de cris aigus et autres parties plus gutturales.
D’un point de vue strictement musical, les compositions mettent carrément en avant le groove et la tribalité. Les structures de l’ensemble des titres sont relativement élémentaires (mid-tempos ravageurs, riffs de guitares agressifs, plans de batterie frisant parfois avec les percussions sont les recours les plus utilisés). De même que les rythmiques basiques appliquées au chant du leader Ares font que les mélodies et les refrains se retiennent mécaniquement, tant et si bien que l’on se croirait plongé dans la selva suintante et étouffante d’une forêt tropical !
Le point fort irrécusable réside en la qualité de la production car l’album enregistré au Studio Fredman a été produit par Fredrik Nordstrom (In Flames, Arch Enemy, Dimmu Borgir) et mixé au Finnvox Studio par Mika Jussilla (Therion, Children Of Bodom et autres Nightwish). Ces gages de qualité rehaussent le niveau et font que si ce disque ne constitue pas l’album du siècle, il faut reconnaître que c’est bien fait avec une patte personnalisée et beaucoup de sueur ! Un premier acte qui se devra d’être confirmé.
Et si je vous invitais à reprendre un petit pichet de sangria histoire que cela se marie bien avec une énième réécoute de Terroristars ! Olé !