Le noumène est un terme de philosophie qui, d’après le kantisme expose des faits qui se passent dans notre âme elle-même et qui nous sont révélés par la conscience. On l'oppose à phénomène.
Noumena, le groupe, n’est pas un phénomène, à l’écoute de leur second opus Absence, faisant suite à plusieurs démos et à un premier album Pride / Fall édité en 2002.
La qualité de l’école Death Metal mélodique fino-suédoise n’est plus à prouver, avec des groupes de la trempe d’ At The Gates, Dark Tranquillity, In Flames ou bien Children Of Bodom !
Noumena s’est engouffré dans la brèche voilà quelques temps pour évoluer dans une scène Death mélodique déjà très saturée!
Mais Noumena n’en a que faire et, à ce titre, les canons du genre sont scrupuleusement respectés, une sorte de marquage à la culotte ! On ne peut pas faire plus assidu : des vocaux gutturaux avec l’apport de passages cleans, des leads de guitares mélodiques ubiquitaires, et quelques parties acoustiques parfois à la limite folk ! On y additionne une petite gorgée de Prog’ et voilà, toutes les conditions sont réunies pour offrir un pur groupe de Death mélodique à la scandinave !
« The End Of The Century » est le morceau qui ouvre le bal avec sa ligne mélodique bien trouvée et plutôt enivrante. Dès le premier titre, la voix de Antti Haapanen me rappelle modérément la façon de « chanter » de Seth (feu Septic Flesh), et se prête assez bien à l’ambiance générale de l’album, bien que la voix ait été mixée de façon brouillonne. Rien à redire sur la production, excepté la voix qui lorsque les compositions se veulent nerveuses et puissantes, celle-ci soit en retrait.
L’apport du chant clean et de la voix féminine viennent oxygéner les morceaux, notamment sur « Everlasting Ward », « Slain Memories », et la magnifique dernière plage « The Great Anonymous Doom » !
Vous l’aurez donc compris, Noumena n’est pas une révélation, le groupe se contentant de brasser ses influences en un magma et d’essayer d’en extraire l’essence d’un Death mélodique carré et agréable à l’oreille, certes, mais cruellement académique et conventionnel !
En pariant que Noumena en prendra conscience et qu’ils nous façonnent un « phénouménal » troisième album, qui sait ?!