ROCK DEGLINGUE : Sexe, Drogues, Morts Violentes Et Tutti Frutti (2010)
Auteur : Daniel Lesueur
Langue : Français
Parution : 1er juillet 2010
Maison d'édition : Camion Blanc
Nombre de pages : 378
Genre : Cœur(s) de Rockeur(s)
Dimension : 15 x 21 cm
ISBN-10 : 2357790776
ISBN-13 : 9782357790773
Après les BEATLES, les stars du porno Traci LORDS, Jenna JAMESON et John HOLMES, et le serial killer John Wayne GACY, Daniel LESUEUR s’attaque à une entreprise beaucoup plus vaste.
On pourrait concevoir son ouvrage comme un High School Yearbook du morbide et du nihilisme, tant il se plait à recenser les cas les plus fameux des destins funestes du Rock.
Alors bien évidemment, ce livre ne se veut pas exhaustif, et d’ailleurs comment pourrait il l’être ?
Et puis, là n’est pas le but de l’entreprise.
Le Rock, c’est la spontanéité, la légèreté, l’excessif à tout point de vue. L’anecdotique érigé en tant que primordial. Et force est d’admettre qu’une fois de plus, la plume de Daniel fait mouche.
Je dois l’avouer, j’aime son style. Cette dichotomie quasi volontaire entre le caractère passionné de la recherche et le détachement presque cynique dans la description, je suis fan.
En même temps, les vies dont il parle, abondamment dans certains cas, ou très superficiellement dans d’autres, sont aussi empruntes de paradoxes parfois inextricables.
Prévenons de suite le lecteur lambda. Il est question de Rock ici, peu de Metal. Néanmoins, en partant du postulat que bien des artistes cités dans ce livre ont eu une considérable influence sur nos groupes favoris, il n’est pas superflu d’aborder leur cas.
Car en effet, sans les WHO, HENDRIX, STONES et autres cadors, le Rock « dur » n’aurait sans doute jamais existé.
Et il faut aussi faire preuve d’un minimum de projection. Car les débordements décrits dans ces pages ont aussi concerné un jour nos vedettes préférées. Les vies de Brian JONES ou celle de Janis JOPLIN ressemblent à s’y méprendre à celles de certains de nos ténors, d’Ozzy à Nikki SIXX, en passant par Layne STALEY, et j’en oublie.
Rock ou Hard-Rock, je serais tenté de dire, peu importe.
Alors ils sont (presque) tous là. Les destroy, les flingués, les malchanceux, les losers, les camés, les enfoirés. Tous différents, et pourtant tous partagent un point commun. La musique.
Cette musique qu’ils ont ressentie au plus profond de leur être, et qui finalement, leur a été fatale.
Vous trouverez au gré des pages, les pérégrinations éthyliques et narcotiques d’Elvis bien sur, de Janis, de Jim, de Jimi, de Marc BOLAN, de Sid, Kurt, Brian JONES, et bien d’autres encore. Outre une sensibilité à fleur de peau et un mal de vivre évident, ils partageaient tous une autre composante mortelle, celle d’avoir été très mal entourés. Et ce sont souvent ces mauvaises fréquentations qui les ont poussés dans la tombe. Comment douter encore du rôle évident de Courtney LOVE dans le « suicide » de COBAIN, comment ne pas être persuadé que l’avidité du Colonel PARKER a eu raison de la santé physique et morale d’ELVIS, et que Nancy en faisant tomber Sid dans l’héroïne a joué un peu trop son rôle de groupie mortelle ?
Les artistes ont bien trop souvent confondu l’aiguille du tourne disques avec celle de la seringue…Et leur existence a tourné bien plus vite qu’à 45 tours minute…
Mais il y aussi les malchanceux, ceux qui sont tombés au front alors qu’ils n’avaient rien demandé…
Big Bopper, Ritchie Valens et Buddy Holly auraient certainement préféré rester encore un peu…Mais les problèmes d’argent de Holly le poussant à honorer tous ses concerts ont eu raison de leur gloire, fauchés en plein vol, c’est le cas de le dire. The day the music died chanteraient certains…
Je ne vais pas me livrer à une description trop poussée, rassurez vous, je ne tiens pas à vous gâcher le plaisir de la lecture. Car lire Rock Déglingue est un plaisir. On peut le faire d’une traite tant il est fluide et écrit avec une verve dont on se délecte, ou au contraire le faire durer, revenir sur des chapitres, pour le déguster plus longtemps.
Il est en même temps The Dark Side Of The Moon de PINK FLOYD et « The Letter » des BOX TOPS. Conceptuel et immédiat. Punk et Pop. Pavé dans la tronche et friandise sucrée. Indispensable et anecdotique.
Rock en fin de compte !
Ajouté : Mardi 31 Août 2010 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Camion Blanc Website Hits: 62456
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