DIES IRAE (pl) - The Art Of An Endless Creation (2009)
Label : Metal Mind Productions
Sortie du DVD : 26 janvier 2009
Pays : Pologne
Genre : Death Metal
Si vous avez encore faim après cette orgie de Death Metal proposée par DIES IRAE, c’est que vraiment, votre estomac était profondément enfoui dans vos talons. Pour les moins initiés d’entre nous, il est toujours de bon ton de rappeler que ce groupe polonais est actif depuis 1992 et qu’ils ne jurent que par le gros Death Metal qui tâche votre chemise comme en diner en tête-à-tête avec Shyla Stylez tâcherait vos sous-vêtements. Les miens ainsi que ceux de mon précieux confident et collègue NicoTheSpur, irrécupérables, ont récemment été déposés au pressing. Tout ça pour dire que, mine de rien, nos amis de l’Est n’en sont pas à leur premier coup d’essai et ont su s’imposer avec manière dans le paysage extrême polonais, se frayant avec courage un chemin entre TRAUMA, BEHEMOTH, VADER et DECAPITATED. Trois albums plus tard et un nombre incalculable de scènes foulées, nos affreux jojos s’essayent à l’expérience DVD avec The Art Of An Endless Creation.
Nous ne sommes pas encore au courant mais cette sortie pourrait sans problèmes être qualifiée de « DVD best-of », tant son contenu est riche et copieux. Reprenant l’artwork de Sculpture Of Stone pour une raison tout à fait logique qui est la présence de ce même opus à l’intérieur du boitier en tant que support audio, le jet démarre avec une première galette contenant un concert filmé d’une trentaine de minutes ainsi que des bonus visuels (deux vidéos clips et un bootleg live) et auditifs (deux titres inédits et l’intégralité de leur démo Fear Of God datant de 1996). A la lecture de ce menu, le repas s’annonce clairement chargé en protéines et vitamine. De la chair, du lard et de l’énergie à revendre, voilà la base du petit plat mitonné par les chefs d’un soir pour leur « DVD presque parfait ». Le plat de résistance nous est servi franco, sans mise en bouche, puisqu’il consiste en un live enregistré en 2005, lors d’une prestation au Metalmania Festival à Katowice. La longue introduction, sous forme de percussions folkloriques tribales ou aborigène mets les fans en haleine. Le public est venu visiblement en nombre pour s’arracher les cervicales avec les acteurs du concert. Nos artistes montent alors sur les planches et, après un moment de profonde concentration surjoué, entament la tracklist avec « The Hunger », issu de leur dernière offrande. Il n’y a pas grand-chose à redire, DIES IRAE semble connaître la scène comme sa poche et fait preuve d’un grand professionnalisme sous l’œil attentif des caméras. Les images défilent parfois un peu vite et ne nous laissent pas le temps de nous immerger dans le show. Il faut aussi dire que la vitesse d’exécution des plages est impressionnante. Novy (chant et basse) connaît, comme ses petits copains, son répertoire par cœur. Son chant est d’une intensité relativement élevée. C’est d’ailleurs lui qui a l’air le plus concerné par ce show, ne cessant de bouger, headbanger, sauter, zigzaguer. Les autres font preuve d’un mutisme parfois déconcertant, se cachant derrière leurs longues tignasses pour ne pas croiser les regards de ceux qui pourraient leur reprocher d’en faire le moins possible. Techniquement, DIES IRAE boxe dans la catégorie des poids-lourds. Si leur Death en lui-même n’est pas le plus imaginatif qui soit, il demeure néanmoins un exemple pour la génération à venir. Le combo n’est présent qu’une petite demi-heure sur scène du fait du caractère « festivalier » de leur apparition, mais c’est de loin suffisant. Peut-être même qu’une minute de plus aurait été une minute de trop. Le son et l’image semblent retranscrits au plus près de la réalité. On se plonge sans trop de difficultés dans l’ambiance de qu’a pu être cette soirée. Les polish’s jouent aussi beaucoup avec les lumières, mais ne proposent hélas, aucune mise en scène par rapport aux thèmes relativement explicites abordés dans leurs chansons (l’antichristianisme, la mort, le blasphème, la suprématie du Mal…). Le seul effort qu’on peut constater est vestimentaire. Et encore, le défunt Doc (batterie) n’a daigné se vêtir que d’un short et d’un de ces T-shirt’s délavés qu’on vous offre dans les stations service en échange de points et que vous ne sortez du placard qu’au moment d’aller tondre la pelouse. C’est vraiment la seule chose qu’on pourrait oser lui faire remarquer s’il était encore là pour l’entendre. Sa partition derrière les fûts nous rappelle qu’on avait affaire à un batteur de talent, authentique, qui maitrisait parfaitement ses baguettes. VADER comme DIES IRAE doivent le regretter. Sa place est encore vacante chez les derniers cités. Dans sa globalité, on se retrouve en face d’un show live intéressant, très bien encadré et exécuté avec brio. Je n’avais encore jamais prêté oreille à cette formation malgré la connaissance de son existence. Et j’avoue être passé à côté de pionniers. Les bonus vidéo ne sont guère enrichissants. Le premier est un clip de « Lion Of Knowlegde » issu d’Immolated (2000) où se côtoient des images du gig de l’Empire Tour Invasion 2004 (présent en grand format un peu plus loin), quelques montages qui mettent en scène des insectes (vers, cafards…) et des parties filmées sous forme de vidéo-amateur illustrant une ballade dans un cimetière. La seconde est un autre clip, de « The Art Of An Endless Creation » plus précisément (Sculpture Of Stone – 2004) mais totalement inintéressant puisque montrant les membres du groupe en train de parfaire leurs gammes dans des nuages de fumées, et rien d’autre. Le troisième est un… nouveau concert ! Intitulé « live bootleg » pour le fun, il est encore plus long (de dix minutes) que le live de Katowice. Enregistré à l’occasion de l’Empire Invasion Tour 2004, il n’apporte rien de bien substantiel et s’avère même dispensable. La qualité désastreuse du son ainsi que l’image indigne de caméras professionnelles en sont sans doute pour beaucoup. On est rapidement tenté de passer son chemin et on se demande la raison de la présence de cette vidéo au rendu underground qui fait passer DIES IRAE pour un groupe de caves obscures. Mais cette rondelle est loin d’être finie. Les slaves nous offrent ensuite avec leur rubrique « bonus audio » quelques sucreries. Il était vraiment très difficile d’avoir un rendu impeccable et un avis complètement objectif sur ce complément sans avoir observé une période de repos bien méritée. Ainsi, afin de répondre au mieux aux exigences que demandent une DVD review et de ne pas fausser mon regard final (et par conséquent, ma notation) sur cette sortie, je vous propose de lire la « review dans la review » de Fear Of God, démo datant de 1996 et servie en annexe de leur concert filmé. Ce compact-disc s’achève enfin, non sans livrer son lot final de surprises comme une galerie photo, une biographie et discographie détaillées, et d’autres mignardises comme des fonds d’écrans, des logos de la horde et une sélection de lien pour tout savoir sur eux, si ce n’est déjà fait.<br<
Puis intervient à présent le deuxième palet de ce The Art Of An Endless Creation. Et à la question « quelles nouvelles péripéties va-t-on découvrir ? », la réponse est claire : aucunes. Ce skeud n’est ni plus ni moins l’album Sculpture Of Stone, que vous pouvez vous procurer depuis 2004 chez tous les marchands de gros son. Pas un titre de plus, pas un inédit, rien ! Auraient-ils eu des difficultés à écouler toutes leurs copies ou veulent-ils exercer un lavage de cerveau massif ? Ce choix était-il pertinent et qu’en est-il du contenu ? Pour y répondre, j’ai là encore, jugé intéressant d’effectuer une review complète de Sculpture Of Stone pour évaluer l’utilité de la présence de ce qui, au final, n’est pas quelque chose d’exclusif. Vous comprendrez également qu’il était inhumain de m’enfiler plus de deux heures et demi de DIES IRAE d’un coup.
Il n’y a donc pas de gêne à avoir, cette chronique s’étale dans l’espace temps sur plusieurs jours. Par conséquent, vous pouvez être sûr d’être en présence de quelque chose de totalement impartial. Les polonais célèbrent avec The Art Of An Endless Creation leurs seize ans de carrière. Néanmoins, ce DVD s’adresse bien plus aux fans qu’aux néophytes qui ne trouveront que peu de plaisir à regarder un live enregistré dans des conditions précaires ou à écouter des raretés trop banales. A contrario, le plaisir de découvrir la formation au Metalmania ainsi que sur Fear Of God a été total et l’initiation à Sculpture Of Stone riche d’enseignements. DIES IRAE est une fondation pour le Metal en Pologne et il serait dommage de passer à côté. Je reste tout de même persuadé que The Art Of An Endless Creation n’est peut-être pas la meilleure des solutions pour déchiffrer tous les mystères de nos amis slaves et que finalement, seuls ceux qui sont concernés depuis le début par l’évolution de la bande y trouveront un intérêt.
Discographie de DIES IRAE :
Fear Of God (Demo - 1996),
Sculpture Of Stone (Album - 2004),
The Art Of An Endless Creation (DVD - 2009)
Ajouté : Mardi 24 Mars 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Dies Irae Website Hits: 40291
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