PSYCHO INDUSTRY (FRA) - Marc Dumont (Avril-2004)
A la croisé du Metal et de l'Electro, Psycho Industry dégage quelque chose d'intéressant. A la base, c'est un one man band mais il vient de recruter des musiciens pour faire des dates live. Nous avons donc décidé de donner la parole au fondateur et homme à tout faire de ce groupe, Marc Dumont...
Line-up : Marc Dumont (guitare et chant), Julien Nicolas (batterie), Gilles Candy (basse)
Dicographie : Crushing The Individual (Album - 1999), Psycho Industry (Album - 2003)
Metal-Impact. Peux-tu présenter ton projet pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Marc Dumont. J’ai fondé Psycho Industry au cours de l’année 1997. Psycho Industry est un univers musical assez torturé, donnant vie aux pensées, concepts, en tous genres qui se bousculent dans ma tête. C’est un réel moyen d’expression, quasi vital pour moi. Psycho Industry s’est récemment agrandi avec l’arrivée de Julien Nicolas, batteur de Furia, et de Gilles Candy (basse), complétant une formation live.
MI. Pourquoi avoir abandonné le groupe Autonomes, tu aurais pu mener les deux de front et faire de Psycho Industry un side project ?
Marc. Dans Autonomes, nous étions trois. Les deux autres musicos (batteur et bassiste) étaient des puristes métalliques alors que moi j’écoutais de plus en plus d’indus-techno. J’avais envie d’intégrer des éléments électroniques dans notre musique, eux y étaient hostiles, le split en découla. Vu que c’est moi qui composait, Autonomes a donc cessé d’exister. De plus, ce sont des personnes qui, outre leurs compétences et l’amitié qui existait entre nous, n’auraient jamais dépassé le simple stade « régional », alors que moi j’avais davantage d’ambition dans la musique.
MI. Tu as sorti il y a quelques mois ton deuxième album (éponyme). Pourquoi avoir attendu 4 ans pour le sortir et pourquoi ne lui as-tu pas donné de nom ?
Marc. Je n’ai pas vraiment « attendu 4 ans ». Il y a eu le suivi du premier album durant 1 an et demi, puis j’ai acquis du matériel home studio plus performant et j’ai commencé à composer en mai 2001. Plusieurs facteurs ont ralenti mon travail -déménagement, travaux, problèmes informatiques, lourdeur de gestion de toutes les tâches en solo…- si bien que l’album n’est sorti qu’en novembre 2003.
Il devait s’appeler « All Prisoners ». J’avais une idée assez précise de la pochette, exprimant cette idée. Une fois conçue, la photocomposition ne me parlait plus vraiment. J’ai préféré utiliser une des nombreuses photos que nous avons réalisées, avec Olivier Josserand. Cependant cette photo n’exprimait plus vraiment la même idée, elle laissait plus place à la subjectivité. Sur cette photo, il a un centre névralgique, que j’ai fait coïncider avec le « O » de Psycho, quasiment au centre de la photo. Dès lors, l’ensemble avait une cohérence telle que rajouter un titre était fortuit. De plus, la photo n’exprimant plus l’idée de « All Prisoners », l’absence de titre en découla.
MI. Comment définirais-tu ta musique ?
Marc. Question difficile… musique hybride aux influences variées, parmi lesquelles le Metal, l’indus, la techno, le gothique et autres. Musique violente, parfois étrange, parfois émouvante, souvent dérangeante.
MI. Ta musique est riche de diversité, n'as-tu pas peur de perdre l'auditeur ?
Marc. C’est le reproche que me font certains critiques. Je m’en fous, je ne fais pas de la musique pour plaire à l’auditeur. J’aime être libre et entend le rester.
MI. Présente nous cet album, il me semble que tu as conceptualisé chaque morceau ?
Marc. Le notion de concept est indispensable pour moi. Chaque morceau doit ouvrir sur un univers particulier, il doit te transporter ailleurs, et pas forcément au même endroit que le morceau de la plage précédente.
D’un ordre général, les univers créés sont sombres, violents, étranges, mettant parfois mal à l’aise.
Cet album est beaucoup plus personnel que « Crushing The Individual ». Cela se ressent au niveau des textes, que chacun peut interpréter à sa manière et rapporter à un certain vécu. Il est moins complexe au niveau des structures, donc plus accessible, et je pense qu’il fait davantage voyager.
Certains passages de l’album sont très « profonds », je les ressens avec beaucoup d’émotion, et j’espère qu’il en est de même pour les auditeurs -la partie mélodique de « Killing The Lies », « Je Suis », « The Angel »,…-. Cette dimension émotionnelle n’existait pas sur l’album précédent.
Cependant, la violence est toujours au rendez-vous, poussée à son paroxysme dans « La Chanson Des Enfants Hurlants ».
Un album très complet, les mauvaises langues diront « trop ».
MI. En général, le métalleux est assez fermé à ton style musical ou tout simplement à tout ce qui est electro. Que lui dirais-tu ?
Marc. D’être moins obtus.
MI. Es-tu plus proche du monde Metal ou Electro ?
Marc. Je suis issu du Metal. J’ai été énormément influencé par Metallica première période -années 80-. Mais le Metal seul ne me satisfait plus et ce depuis dix ans environ. Je me sens très éloigné du Metal actuel, que je trouve kitsch, inintéressant, parodiant les groupes des années 80. Quand j’entends certains groupes Metal actuels -qui cartonnent pourtant- ça me fait vraiment marrer. J’aime les groupes qui marient les styles tout en dégageant une personnalité propre.
Bref, même si je suis issu du Metal, je ne m’en sens pas plus proche que du milieu electro. Je suis à mi-chemin entre les deux.
MI. Que réponds-tu aux personnes qui disent que tu n'es qu'une pale copie de Rammstein ?
Marc. Qu’ils n’ont rien compris à Psycho Industry.
MI. Tu as déjà trouvé un batteur, ou en es-tu dans tes recherches de musiciens ? As-tu déjà des dates de prévues ?
Marc. [voir plus haut, première question]. Une date confirmée : 5 juin 2004 à Mâcon (La Cave à musique). On est en pleine recherche de tourneurs/managers et de dates. Avis aux personnes intéressés ! On a les dents longues et on va vraiment cartonner sur scène !
MI. Que penses-tu des MP3, du gravage, des webzines, etc... ?
Marc. Ben, j’espère que les gars ne piratent pas des « petits » groupes indépendants tels Psycho Industry. Pour les gros, c’est plus compréhensible. Personnellement, je télécharge parfois, mais pas énormément. J’aime acheter le CD quand j’apprécie vraiment un artiste.
Les webzines, c’est cool, cependant je n’en suis pas un fidèle lecteur. Je pense qu’un magazine est irremplaçable par certains aspetcs : tu tiens quelque chose entre les mains et la lecture sur papier est quand même plus agréable que sur écran.
MI. Je te laisse la bafouille de la fin...
Marc. Je ne peux qu’inviter les lecteurs de Metal-Impact à s’ouvrir au style de Psycho Industry et venir écouter les mp3 sur le site officiel pour se faire une idée. Et si Psycho Industry passe en concert près de chez vous, venez apprécier la puissance sonore qu’il dégage sur scène !
Ajouté : Mardi 13 Avril 2004 Intervieweur : Blasphy De Blasphèmar Lien en relation: Psycho Industry Website Hits: 26064
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