GRAVE (se) - Ola Lindgren (Juil-2004)
Après le bien nommé « Back from the Grave » qui marquait en 2002 leur come-back, Grave nous reviens avec un tout nouvel album, « Fiendish Regression », à paraître le 23 août 2004. Ce 13 juillet j’ai eu l’opportunité –trop courte– d’interviewer par téléphone le leader du groupe. Interview TGV avec Ola Lindgren.
Line-up : Ola Lindgren (chant et guitare), Jonas Torndal (guitare), Fredrik Isaksson (basse), Pelle Ekegren (batterie)
Dicographie : Into the Grave (1991), You’ll Never See… (1992), And Here I Die… (1993), Soulless (1994), Hating Life (1996), Extremely Rotten (Live, 1997), Back From the Grave (2002), Fiendish Regression (23 août 2004)
Metal-Impact. Vous sortez en août « Fiendish Regression ». Comment juges-tu ces deux années depuis « Back from the Grave » ?
Ola Lindgren. Il s’est passé beaucoup de choses. On a fait une tournée aux Etats-Unis et ensuite en Europe. On a joué avec beaucoup de grands groupes. Ça a vraiment été super, le public était très chaleureux et on était ravis. Et puis l’été dernier, on a commencé à écrire le dernier album, on est rentrés en studio et nous voilà !
MI. Le come-back a-t-il été difficile ?
Ola. Pas vraiment, non. En fait ça a été plus facile qu’on ne le pensait. Et la réaction des gens a vraiment été très positive : on a eu beaucoup de propositions pour des tournées après « Back from the Grave ».
MI. Comment décrirais-tu le nouvel album comparativement à « Back from the Grave », qui marquait un vrai retour à vos racines ?
Ola. Il est définitivement plus varié. Il y a plus de changements de tempo, tout au long de l’album. C’est la différence essentiel ; les morceaux sont vraiment différents les uns des autres, avec des influences plus diversifiées.
MI. Une fois votre come-back réussi, vous vous sentiez plus libres dans la composition que pour le précédent album, qui devait répondre à des exigences peut-être plus « commerciales » ?
Ola. En un sens, oui. Mais pas pour des raison « commerciales ». Le son de « Back from the Grave » est principalement dû au précédent batteur, Jensa Paulsson, qui avait des influences plus basiques. En fait, il a quitté le groupe juste après l’enregistrement de cet album. Qui sait comment le dernier album aurait pu être s’il était parti plus tôt ? C’est dommage. Maintenant, Pelle a un esprit beaucoup plus ouvert, donc on a eu la possibilité de varier beaucoup plus. C’est pourquoi je pense que cet album est encore meilleur que le précédent.
MI. Vous avez changé deux fois de batteur en très peu de temps. Comment s’est passée l’intégration ?
Ola. Très bien. Pelle est un vieil ami du groupe. Il a joué avec nous sur le deuxième album et aussi en tournée. Alors, son intégration a été assez facile. Nous sommes très contents de l’avoir retrouvé.
MI. Son arrivée a-t-elle vraiment beaucoup jouée sur le son de Grave ?
Ola. Enormément parce qu’il est plutôt de la vieille école. Il peut donc apporter des variations et certains changements dans la musique. En fait, il a également pas mal contribué à l’écriture. Quand il est arrivé, on n’avait que deux morceaux écrits et quelques idées. Il a donc apporté sa touche personnelle sur la plus grande partie de l’album.
MI. Contrairement à votre habitude, vous êtes allé enregistrer aux Studios Abyss, et pas chez Sunlight, pourquoi ?
Ola. Tout simplement pour une question pratique. On habite tous à Stockholm. Moi, j’habite à 10 minutes à peine du studio. Ça nous permettait de nous aérer la tête plus facilement, de prendre du recule par rapport à l’enregistrement. On pouvait s’absenter une heure ou deux, se reposer. Et puis on connaît très bien Tommy et Peter Tägtgren. C’était génial de pouvoir travailler avec eux.
MI. De quels thèmes traitent les paroles ?
Ola. Oh, le truc habituel : « blood, guts and gore » (du sang et des entrailles). C’est principalement anti-religieux. Je trouve que les gens devraient penser par eux-mêmes et ne pas croire en de vieilles croyances. Quand on regarde la télé, on voit tellement de choses délirantes qui se passent, c’est contre ça qu’on s’élève. Mais j’admets avoir écrit la plupart des paroles une fois en studio. On ne peut pas dire qu’il y ait un vrai message profond. Pour nous, c’est la musique avant tout. On n’avait que deux chansons écrites avant d’entrer en studio. Ce sont principalement des petites histoires. C’est assez rapide à écrire.
MI. Tu écris, tu joues de la guitare et tu chantes… Tu te considères plus comme un guitariste ou un chanteur ?
Ola. C’est difficile a dire parce que j’adore les deux. C’est incroyable l’énergie qui peut venir de la foule vers toi quand tu es le leader. Mais je n’abandonnerai jamais la guitare, c’est ma vraie passion. Si je devais choisir, je resterais guitariste.
MI. Jonas, lui, jouait de la basse à vos débuts…
Ola. Oui, Jonas jouait de la basse sur le premier album et les trois suivants. C’est à ce moment qu’on a fait un break. Quand le groupe s’est reformé, qu’on s’est enfin retrouvés, il avait envie de tenter autre chose, d’essayer de jouer de la guitare. Et c’était une très bonne idée. Maintenant, on se complète vraiment tous les deux. Aussi, Jonas prend part à la composition des morceaux et sa connaissance de la basse est précieuse. On peut essayer des choses nouvelles avec le nouveau bassiste. C’est un vrai atout pour le groupe.
MI. D’où vient l’idée de « Morbid Ways to Die » ?
Ola. C’est une édition limitée sur vynils. C’est le label qui a eu l’idée et on était très contents parce que la qualité sonore d’un vynil est inimitable. Quitte à sortir une édition limitée, je trouve que c’est une très bonne idée de faire ça sur vynils. Ça fait de magnifiques objets à collectionner pour les fans. D’ailleurs, il ne nous en reste plus un seul, à part ceux qu’on a gardé pour nous et les amis, bien sûr. Il y a eu un concours sur le site Internet pour gagner les derniers exemplaires. Le dernier est parti au Canada.
MI. Vous disiez dans une interview il y a deux ans que la scène Death Metal était de nouveau en progression. Vous êtes toujours de cet avis ?
Ola. Tout à fait ! Il y a encore des groupes géniaux qui ont dix ans de carrière et qui jouent toujours. Et je trouve qu’ils jouent plus dans le style de leurs débuts. Je parle de groupes comme Unleashed, par exemple. Toute la scène du Death Metal semble repartie sur des choses plus « heavy ». Tout cela marche bien. La qualité des groupes est excellente et les fans sont au rendez-vous… même s’il n’y a pas vraiment d’argent à se faire dans ce milieu.
MI. Vous avez tous un travail en-dehors du groupe.
Ola. Oui. Mais on a la chance de pouvoir faire les deux. Jonas possède sa propre entreprise et Pelle a un patron très compréhensif. Par contre, c’est vrai qu’il est parfois difficile de retourner à la « vraie » vie après une tournée. C’est curieux de penser qu’on a un vrai travail qui nous attend. Et puis c’est une vie très fatigante, ce n’est pas toujours facile de combiner les deux. Enfin, on a tous de la chance avec notre travail et aucun membre du groupe ne risque plus de partir parce qu’il ne supporte pas le rythme. On adore tous ce qu’on fait.
MI. Pour conclure, quels sont vos plans pour l’avenir ?
Ola. Pour le moment, on fait la promotion du dernier album. Sa sortie est prévue aux Etats-Unis deux semaines après la sortie européenne alors ça a étalé la durée de la promotion. On fait beaucoup d’interviews avec des gens de tous les pays. On pourrait penser que c’est lassant mais en fait les questions sont assez différentes ; c’est intéressant. Après ça, on part en tournée mais rien n’est encore vraiment décidé. On passera probablement en France et puis, aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, peut-être même en Pologne et en République Tchèque et après, ce sera les Etats-Unis. On ne sait pas encore si on sera têtes d’affiche ou si on fera la tournée avec un groupe de même importance que le notre. Il est possible aussi qu’on ouvre pour un groupe plus important. Rien n’est encore sûr. Et l’année prochaine on rentrera de nouveau en studio pour un nouvel album.
MI. Je te laisse le mot de la fin…
Ola. Je voudrais dire un grand merci à tous nos fans et tous nos contacts en France pour leur soutien et leurs marques de sympathie. On espère venir vous voir très bientôt.
Ajouté : Mardi 20 Juillet 2004 Intervieweur : Kandra Lien en relation: Grave Website Hits: 21051
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