ANATHEMA (uk) - Vincent Cavanagh (Avril-2014)
Depuis sa signature chez Kscope, ANATHEMA semble être sur un petit nuage et gravi les échelons à une vitesse vertigineuse. Il est loin le temps ou le combo de Liverpool peinait à trouver un label et tournait sans aucun soutien financier, n'hésitant pas à jouer là où l'on voulait bien d'eux. Cette époque est bien révolue et ANATHEMA s'est au fil du temps imposé comme un des leaders de la scène progressive au côté de formations comme PORCUPINE TREE ou Steven Wilson qui entre temps est devenu un de leur meilleur ami et allié. Il a d'ailleurs participé à leur résurrection lorsque que nos British étaient à la dérive, leur avenir étant alors des plus sombres. Cette amitié solide a perduré et s'est avéré très fructueuse que ce soit au niveau musical ou humain. Il collabore d'ailleurs une fois de plus avec les frères Cavanagh en assurant le mixage de Distant Satellites. Son intervention a été déterminante et a permis de sauver l'album suite aux problèmes de santé rencontré par Christer Cedeberg à la fin de l'enregistrement ! Pour son dixième album studio, nos Britishs ont choisi de travailler une fois de plus avec Christer André Cedeberg et se sont enfermés dans ses studios à Oslo. On ne change pas une équipe qui gagne est devenu leur adage. Il faut dire qu'après l'énorme succès des deux derniers opus, rien ne pouvait pousser ANATHEMA à s'éloigner d'une formule qui leur réussi à merveille. Il aurait été malvenue de quitter leur producteur fétiche ! Cette fois-ci ANATHEMA nous délivre un album plus sombre et moins Pop que le précédent mais toujours aussi envoutant. Distant Satellites fait une fois de plus la part belle à l'émotion qui règne en maître tout au long de l'album. Afin d'en savoir un peu plus sur cette nouvelle offrande, MI a mis sur le grill Vincent Cavanagh, guitariste chanteur de son état, pour en savoir un peu plus sur Distant Satellites. C'est avec un plaisir non dissimulé que Vincent s'est prêté au jeu des questions/réponses en français cette fois-ci car l'homme maîtrise de mieux en mieux la langue de Molière. En effet, notre anglais d'origine vit depuis plusieurs années en France sans pour autant renier ses racines. Entretien en terrasse sous un soleil printanier avec un musicien très fier de son nouveau bébé. Magnéto Vincent, c'est à toi !
Line-up : Vincent Cavanagh (chant, guitare), Daniel Cavanagh (guitare, chant), Lee Douglas (Chant) Jamie Cavanagh (basse), John Douglas (batterie)
Discographie : Serenades (1993), The Silent Enigma (1995), Eternity (1996), Alternative 4 (1998), Judgement (1999), A Fine Day To Exit (2001), A Natural Disaster (2003), Hinsight (2008), We're Here Because We're Here (2010), Falling Deeper (2011), Weather System (2012), Distant Satellites (2014)
M-I Interviews du groupe : Vincent Cavanagh (Mars-2012), Vincent Cavanagh (Avril-2014)
Metal-Impact. Bonjour quel souvenir gardes-tu de votre dernier passage au Bataclan ?
Vincent Cavanagh. Ce qui m'a marqué le plus c'est l'audience, c'était vraiment super. Il y avait beaucoup d'énergie. C'est toujours un plaisir de jouer à Paris. Je considère la capitale comme ma ville, j'y ai vécu pendant plusieurs années donc c'est toujours très spécial pour moi de jouer à Paris. J'ai hâte d'y rejouer, nous allons donner un concert le 16 Octobre 2014 dans la même salle.
MI. Est-ce que ta relation avec le public français a changé depuis que tu vis à Paris ?
Vincent. Oui, beaucoup. Je me sens comme chez moi lorsque je joue à Paris bien plus qu'à Liverpool. Ici c'est parfait pour moi, il se passe quelque chose et cela me convient très bien. Je me suis très bien adapté.
MI. Vous avez été très vite pour enregistrer ce nouvel album ?
Vincent. Oui, ces dernières années, nous avons produit de très bon albums. Nous avons été très productifs. J'espère que 2015 sera aussi une très bonne année.
MI. Comment s'est passée l'écriture des morceaux ?
Vincent. En fait assez simplement, on a passé deux semaines à travailler sur la pré production au Portugal avec notre batteur et Christer. On a écouté tout ce que nous avions écrit au fil des mois. Ensuite, au terme de ces quinze jours, on avait sélectionné à peu près 15 où 16 titres ! Puis nous avons fait une pause et nous nous sommes ensuite retrouvés au studio de Christer moi, Danny et John au mois de novembre. C'est là que tout s'est décidé définitivement. On a choisi les titres et aussi l'ordre dans lequel ils allaient apparaitre sur l'album.
MI. Comment s'est décidé le choix et l'ordre des morceaux que l'on retrouve sur Distant Satellites ?
Vincent. Ce choix est très important, c'est compliqué, il faut tenir compte de tous les détails. Il y a beaucoup de critères qui rentrent en ligne de compte. Cela dépend aussi du tempo de la chanson, des arrangements et du feeling. Les textes jouent aussi un rôle important ainsi que l'interprète vocal du morceau. Cela dépend vraiment de beaucoup de choses, on prend notre temps pour définir l'ordre de nos titres.
MI. Pourquoi avez-vous choisi Lost Song pour ouvrir l'opus ?
Vincent. La partie deux est très calme mais les autres morceaux sont très puissants. Cette idée vient du fait que Danny avait perdu un morceau depuis de nombreuses années. Il a essayé de retrouver le début du titre mais il n'a jamais réussi. Il se rappelait un peu du tempo mais pas plus. Mais je me rappelai du moment où nous avions travaillé sur ce titre, j'ai proposé un tempo et on a improvisé et les morceaux sont nés comme cela, en fin de journée nous avions écrit les trois parties.
MI. Pourquoi avoir divisé ce morceau en trois parties ?
Vincent. Pour moi, c'est trois titres différents...
MI. Quel est le thème que vous développez sur The Lost Song ?
Vincent. C'est à vous de découvrir [Rires] ... Non c'est juste que Danny avait perdu le titre et qu'il a dû le réécrire au final.
MI. Avez-vous utilisé des anciennes chansons ?
Vincent. Oui, deux titres avaient déjà été écrits. Distant Satellites, c'est une idée de John qu'il avait développé en 1990. C'est un rêveur et c'est de là qu'est né ce morceau mais il a beaucoup évolué au fil du temps. C'est une forme de réincarnation et maintenant c'est terminé, c'est bizarre. Ça fait 17 ou 18 huit ans que cette chanson a été écrite et maintenant elle est là. Lors de la première session à Oslo, on a essayé par trois fois de travailler et de terminer ce titre mais on n'y arrivait pas. En janvier, j'ai appelé John et je l'ai invité à me rejoindre à Paris en studio pour travailler le morceau pour en finir et en un après-midi on a pu le terminer ! C'était cool. C'est comme ça la musique.
MI. Vous avez fait appel à Steven Wilson pour assurer le mixage de certains morceaux ?
Vincent. Oui, il a sauvé l'album. Car sur la fin de l'enregistrement Christer est tombé malade. Il a eu un sérieux problème avec son dos et a du se faire opérer. Ensuite, il a du se reposer et n'a pas pu assurer le mixage des chansons car nous avions une date limite à respecter. On s'est alors demandé ce que l'on allait faire. On a appelé Steven et il est venu, il était disponible, c'était cool. Il nous a sauvé.
MI. Considérez-vous Christer André Cederberg comme un membre à part entière d'ANATHEMA ?
Vincent. Oui, spécialement en studio. Il a aussi joué les parties de basse sur tous les titres. Son esprit, son humeur, sa personnalité sont des éléments importants pour nous. Il est très calme et concentré, il nous met en confiance.
MI. Vous êtes détendu avec lui...
Vincent. Absolument et spécialement au niveau des voix. Lee et moi, on se sent en confiance avec lui.
MI. Est-ce que l'intégration officielle de Lee au sein d'ANATHEMA a eu des conséquences ?
Vincent. Non, cela fait des années qu'on travaille avec elle.
MI. La pochette de Distant Stellites est simple, quelle idée avez-vous voulu développer ?
Vincent. C'est nouveau, c'est une pochette un peu plus abstraite. Il y a une sorte de dialogue née de la sensibilité de la musique, c'est une expérience et c'est pour vous. Ce n'est pas un concept, c'est une expérience à vivre.
MI. Pourquoi avoir appelé ce dixième opus Distant Satellites ?
Vincent. Les satellites n'ont rien à voir avec ceux que tu peux trouver autour de la Terre. Si tu as lu les textes tout y es expliqué, c'est nous et les gens de notre vie.
MI. C'est basé sur les relations humaines ?
Vincent. Oui et même plus. Tout est dans les textes. Et je ne veux pas l'expliquer, c'est au public de découvrir.
MI. Pourquoi avoir écrit un morceau qui s'appelle ANATHEMA 25 ans après la naissance de combo ?
Vincent. Le moment était venu pour faire cela. C'est la chanson parfaite pour expliquer toute notre vie, le voyage que nous avons effectué.
MI. Vous sentez-vous plus serein depuis quelques années ?
Vincent. Peut-être mais pour celui-ci il y a moins de calme et de sérénité. C'est un album sombre et fort, il est moins Pop que le précédent. On a beaucoup de facette au niveau musical.
MI. Quel regard portes-tu sur votre parcours ?
Vincent. Le premier opus on l'a enregistré en 1993. C'est une belle histoire, c'est unique peut être pas complètement. Mais il n'y a pas beaucoup de groupe qui ont eu cette évolution. On aime bien nos premiers albums, c'est cool et c'est notre vie. Cela représente notre adolescence et ces disques font partie de notre histoire, c'est très important pour nous.
MI. Quel regard portes-tu sur votre enregistrement avec l'orchestre Philarmonique de Plovdiv ?
Vincent. C'est une chance qu'il nous reste un souvenir sous forme de dvd. On était vraiment dedans et on l'a vécu intensément. On était détendu, il n'y avait pas de pression, on était très bien préparé. J'ai un problème avec les deux r ! [Rires] ... (Ndi : Vincent parle en français). C'était le premier show de la tournée, c'était un super grand concert que l'on avait bien préparé et grâce à l'aide de tous nos techniciens cela s'est bien passé. Ils ont bien travaillé et ils nous ont rendu la vie plus facile pour ce live.
MI. Il y avait combien de musiciens sur scène ?
Vincent. Vingt-deux je pense, non vingt-six ou plus, je ne sais pas. Je n'ai pas regardé le dvd ! [Rires]
MI. Tu as été impressionné par l'orchestre philarmonique ?
Vincent. Oui, à un moment durant le morceau "Untouchable" lors de l'introduction j'ai chanté seul avec l'orchestre symphonique derrière moi et c'était magnifique. Je vais m'exprimer un peu en Anglais ! [Rires] ... Je me suis rendu compte à cet instant qu'il y avait à mes côtés un véritable orchestre philarmonique et que je pouvais l'entendre. J'avais un peu peur mais au final c'était brillant. C'est la première fois de ma vie que cela m'arrivait et c'était fantastique.
MI. Est-ce une expérience que tu aimerais renouveler ?
Vincent. (Ndi : Vincent reprend l'interview en français !). Peut-être, on va voir si il y a des possibilités. Mais j'espère qu'on renouvellera cette expérience.
MI. J'ai lu que tu préparais un album solo, info ou intox ?
Vincent. Oui c'est vrai mais dernièrement j'ai été très occupé avec ANATHEMA. J'ai deux mois maintenant pour travailler sur de nouveaux morceaux, je vais voir. Je ne sais pas si je réussirai à faire ce cd solo mais pour l'instant j'ai envie et c'est un plaisir personnel que je me fais. On verra ce qui arrivera dans le futur.
MI. Comment s'est passée votre tournée aux USA ?
Vincent. Très bien, on y a été deux fois en six mois.
MI. Cela faisait de nombreuses années que vous n'aviez pas tourné aux Etats-Unis ?
Vincent. Oui, pour expliquer cela il y a beaucoup de raisons mais c'est ennuyeux d'en parler, ce sont des affaires de Business. Mais maintenant tout se passe bien.
MI. Que t'ont apporté ces récentes tournées au pays de l'oncle Sam ?
Vincent. Les gens là-bas sont très amicaux bien plus que je ne le pensais. Je ne sais pas pourquoi mais je ne m'y attendais pas. On a été très bien accueilli à Minneapolis dans le Minnesota. En Géorgie dans le sud c'était très bien aussi comme à la Nouvelle Orléans ou au Texas. J'ai beaucoup apprécié Los Angeles car j'ai beaucoup d'amis là-bas. De même à New York, j'y ai d'ailleurs vécu six mois et je connais bien la ville. On a donné des concerts qui étaient complets et c'était super cool. Les dates avec HIM étaient aussi très bien, c'était une super expérience. Chaque ville a une culture particulière et on a toujours été très bien accueilli. J'aime les Etas-Unis, c'est un pays Rock et c'est parfait pour nous.
MI. Il est souvent dit que les USA est le pays Rock par excellence, as-tu eu cette impression ?
Vincent. Oui, la réponse du Public était bonne et les gens sont vraiment cool [Rires] ...
MI. Vous avez prévu de tourner un clip ?
Vincent. Oui, j'espère mais je ne peux rien dire pour l'instant.
MI. Penses-tu retravailler avec Lasse Hoile dans le futur ?
Vincent. Pour Distant Satellites non mais on reste en contact avec lui. C'est un artiste superbe et j'espère que dans le futur on collaborera de nouveaux ensembles.
MI. Quelles sont les rencontres artistiques qui ont été importantes pour toi ces dernières années ?
Vincent. Bill Viola qui expose en ce moment au grand palais. Il fait des vidéos, c'est un art qui est basé sur la vie et la mort et aussi sur son expérience. C'est très profond et dur à la fois et cela génère beaucoup d'émotions.
MI. Quel regard portes-tu sur l'Angleterre maintenant que tu vis en France ?
Vincent. J'ai de la nostalgie pour certaines choses de la vie anglaise comme par exemple les dimanches après-midi ou j'allais voir un match dans le pub du coin en buvant une bonne bière. C'est sur des petits trucs comme ça de la vie quotidienne que le pays me manque. Et ma famille aussi me manque bien sûr.
MI. Pour conclure, quel est selon toi la différence majeure entre Weather Systems et Distant Satellites ?
Vincent. Weather Systems était la suite logique de We're Here Because We're Here. Distant Satellites représente une nouvelle étape. Pour moi c'est une évolution. C'est un nouveau chapitre. Avant de finir je voulais aussi parler des dates de tournées, le 16 septembre on sera au Festival de Raismes. Ensuite nous allons jouer en France sur plusieurs dates, nous allons faire Toulouse, Lyon, Strasbourg et Paris, les 13, 14, 15 et 16 Octobre 2014. Il faut aller voir sur notre site internet.
MI. Merci beaucoup !
Vincent. Merci.
Ajouté : Vendredi 20 Février 2015 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Anathema Website Hits: 7459
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