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NAPALM DEATH (uk) - Le Glaz art à Paris (28/01/10)


Groupes Présents au concert : BACKSTROKE (FRA), L’ESPRIT DU CLAN (FRA), NAPALM DEATH (Tête d’affiche - uk)
Date du Concert : jeudi 28 janvier 2010
Lieu du Concert : Le Glaz'art (Paris, France)

Première expérience pour moi au Glaz’Art, petite salle très sympathique dans le 19ème, qui accueille ce soir une affiche pour le moins furieuse. La tournée européenne de Shane & Co s’arrêtant ce soir en France, il m’était donc impossible de manquer ça. Quitte à me taper tout Paris et passer 1 heure et des bourres dans les transports en commun.
Après une interview de Barney, et un retour at home (bah oui, il faut bien se sustenter quand même, la musique et les mots, ça ne nourrit pas !), je me retrouve dans l’antre des décibels aux alentours de 20 heures.

Le set de BACKSTROKE était déjà largement entamé, et je n’eus droit qu’aux deux derniers morceaux, assez emprunts de classicisme Death de bon aloi. Les zicos sont jeunes, ont la faim au ventre, et la possibilité de passer en première partie de deux groupes aussi cultes et hauts en énergie a du les booster a mort.
J’ai donc assisté à une fin de performance de fort bonne facture, malgré un manque flagrant d’originalité, mais ce dernier critère n’étant pas le leitmotiv ultime de la soirée, je ne saurais les blâmer.
Une bonne attitude scénique, un son pas trop pourri, je pourrais donc émettre un avis assez positif, en attendant de les revoir dans de meilleures conditions.

Petit break dans le coin fumeur après une discussion sympathique avec une jolie madame qui me confirme que je peux shooter tout le concert de mes grindeurs préférés, histoire de bien se préparer pour le set suivant…





Et le set suivant n’est rien de moins que la performance de L’ESPRIT DU CLAN, qui revient sur ses terres pour propager la bonne parole. Avec un Shiro parti vers d’autres horizons, la tâche d’Arsene allait être difficile, car occuper le devant de la scène seul lorsque l’on a été habitué à le faire à deux, ça n’est jamais aisé.
Mais Arsene ne s’en laissa pas compter et le gig du Clan fut comme à l’accoutumée une tuerie complète. Le groupe aux quatre albums est maintenant une machine scénique bien rodée qui pourrait sans honte figurer sur l’affiche d’un festival de Hard-Core US.
L’essentiel des quatre chapitres de leur histoire est passé en revue, avec bien sur une emphase mise sur le petit (plus trop) dernier, « L’Enfer C’est Le Notre », qui contient bon nombre de pépites qui ne demandent qu’à exploser live.
La communion avec la foule est totale, la prestation au dessus de tout soupçon, et le public ne s’y trompe pas.
Même si l’attitude on stage est très free, même si les blagues et les provocations fusent, la mise en place est plus carrée que la mâchoire de Chabal, et le Clan a mis l’accent sur les titres les plus Core de son répertoire, histoire de chauffer à blanc la salle avant la saillie de Birmingham à suivre…
Et après une heure de sauna, les membres du groupe quittent la scène en sueur, heureux d’avoir une fois de plus assuré dans les grandes largeurs.





Bien que familier de ce qui allait suivre, je me place dès le changement de matos sur les devants de la scène pour ne rien rater. Sans savoir que j’allais y rester un bon moment, car il fallait nettoyer le stage et virer tout le bordel déjà présent.
Grave erreur, car pour qui connaît déjà le séisme que représente le passage de NAPALM DEATH dans une salle de concert, ça n’est assurément pas la meilleure place au niveau consignes de sécurité.
Une fois que Danny et Mitch (les commis ce soir ?) eurent fini les derniers réglages, Barney et Shane font leur entrée, aussi débonnaires qu’à l’accoutumée.
Et dès l’entame de « Strong-Arm », c’est fini. La raison et la mesure ont définitivement quitté l’esprit et le cœur des fans présents ce soir, et l’orgie physique et sonore envahit l’espace.
Inutile d’essayer de prendre des clichés à ce moment là, il faut juste se laisser griser par cette violence bon enfant qui fait ressembler l’audience à un tsunami plus vrai que nature, et compter ses bosses et plaies une fois l’orage passé.
L’expérience NAPALM, et le terme est juste et pesé, est quelque chose d’unique. C’est un des rares groupes capable de déclencher une telle furia dès les premières secondes de leur prestation (et dans leur cas, il peut se passer beaucoup de choses en une seconde, remember « You Suffer » ?). Et ça n’est pas le splendide « Putain, ça va être le bordel ! » lâché par mon voisin de derrière, souligné par un sourire plein de sous entendus qui allait me contredire ce soir.
Un coup d’œil sur la setlist et vous comprendrez de vous-même que le quartette a fait la part belle aux salves les plus meurtrières de leur répertoire. En une heure et demie, c’est une leçon Anarcho-Core de première bourre qui nous est offerte, avec une impasse non dénuée de logique sur les facettes les plus expérimentales qu’on pu être Inside The Torn Apart, Diatribes et Words From The Exit Wound.
Passé le choc d’entrée de « Strong-Arm », c’est « Unchallenged Hate » qui marque les corps au fer rouge. On ne soulignera jamais assez l’impact crucial qu’on représenté en leur temps des albums comme Scum et From Enslavement To Obliteration. Et le rappel live était important. « Suffer The Children », en version accélérée (si, c’est possible) éveille encore un peu plus la part de conscience affectée qui est la notre, avant que « Silence Is Deafening » ne nous rende encore plus lucides. L’enchaînement « When All Is Said And Done », « It’s A Mans World », « From Enslavement To Obliteration” n’est pas anodin, et ferme la boucle entre le Napalm des débuts, et le Death contemporain. La furie est toujours là, mais plus pesée, plus contrôlée et ciblée pour atteindre son but : éveiller les esprits sur l’état du monde actuel et la menace faite aux individualités qui osent rester debout.
Après la semi pause « On The Brink Of Extinction » et les dangers de la dépendance, quels qu’ils soient, Barney, Mitch, Shane et Danny font peter la nitro avec une succession de brûlots à rendre dingue un expert comptable en pleine introspection.
Rien de moins que « Scum », « Life ? », « The Kill », « Deceiver » et le trop fameux « You Suffer », soit un panel de folie hystérique quasi exhaustif pour fans de la première heure en manque de blast beats à répétition. Plus moyen de faire des photos, et c’est le cadet de mes soucis. Je me laisse embarquer par la houle, l’ondulation des cheveux rythmée par la centrale nucléaire commandée d’une main de fer par Danny. C’est l’abnégation totale, l’attrition fatale, je ne sais plus où je suis, mais je sais très bien qui je suis. Un fan de la première heure qui vient s’abreuver à la fontaine de jouvence, un maniaque du bruit qui vient tirer sa révérence à un groupe qu’il suit depuis plus de 20 ans.
Car depuis la stabilisation du line-up sur Utopia Banished (et si l’on occulte le tragique décès de notre frère Jesse, et l’escapade de Barney chez ENT), NAPALM DEATH n’a plus rien du petit groupe frondeur de la fin des années 80, aux allures d’auberge espagnole. C’est une machine de guerre rodée aux quatre coins du monde qui écrase tout sur son passage.
Et au moment des deux rappels bien mérités, une similitude flagrante me vient à l’esprit. Et si NAPALM n’était rien de moins qu’une extension de la scène Hard-Core Californienne de 80/85 ?
C’est un fait. Barney n’est rien de moins que le fils spirituel de Jello BIAFRA, et son combo l’héritier direct des DEAD KENNEDYS. Il suffit de bien observer sa gestuelle, de bien écouter son discours, et la filiation crève les yeux. Même bataille permanente contre le système, même lutte pour l’indépendance et le libre arbitre...

Et lorsque les dernières effluves de « Siege Of Power » flottent encore dans la salle, nous comprenons tous que pendant un peu plus d’une heure et demie, nous avons été les témoins du dernier des discours possibles sur l’émancipation de l’individu, discours réaliste, cru, bruyant, mais indispensable.
Pas un concert, mais une guerre contre l’uniformisation, la paupérisation, et l’esclavage social de masse.

Mais comme le disait très justement NO ONE IS INNOCENT, « Ne reste t’il que la guerre pour tuer le silence ? ».

Oui.

Setlist NAPALM DEATH :


Ajouté :  Dimanche 31 Janvier 2010
Live Reporteur :  Mortne2001
Score :
Lien en relation:  Napalm Death website
Hits: 23234
  
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