SOULFLY (br) - Le C.C.O. à Villeurbanne (02/07/13)
Groupes Présents au concert : X-SYNDICATE (FRA) ; ABYSSE (FRA) ; LODY KONG (br) ; INCITE (usa) ; SOUFLY (br)
Date du Concert : mardi 2 juillet 2013
Lieu du Concert : C.C.O. (Villeurbanne, France)
SOULFLY à Lyon… Depuis 2004, lors du dernier passage en région Lyonnaise de la machine Cavalera, on n’osait plus vraiment y croire. Et pourtant, alors qu’en 2004, Max et ses potes remplissaient le Transbordeur (1800 personnes), c’est avec surprise (et/ou joie ?) que l’on a pu voir SOULFLY et toute la famille Cavalera déposer ses amplis dans la salle du C.C.O., qui elle, a une capacité d’accueil de 400 personnes. Moi-même, j’ai été le premier surpris de voir un groupe de ce standing là jouer dans une salle aussi « petite ». S’interroger semble donc normal… Un groupe, quand il avance dans sa carrière, ne se voit-il pas en principe accorder le privilège de jouer dans des salles de plus en plus prestigieuses ? Dans des festivals de plus en plus grands ? Personnellement, je n’ai qu’une chose à répondre : peu importe ! Car voir SOULFLY sur scène dans un contexte si intimiste et restreint a manifestement été du goût de tous !
Avec une affiche qui avait presque des allures de mini-festival sur une demi-journée (quatre premières parties), ce concert s’annonçait comme le moyen idéal de fêter l’été pour ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de se rendre aux festivals d’été…
X- SYNDICATE
Du Punk Power Metal français ? Ouais, carrément, j’suis client ! Mine de rien, X-SYNDICATE est un groupe qui a quasiment 20 ans. Formé en 1994, ce groupe parisien est formé de trois nanas, ou plutôt trois dames (moyenne d’âge du groupe : 45 balais facile) au chant, guitare et basse respectivement et d’un batteur. Avec une allure scénique très « à la MOTÖRHEAD », les X-SYNDICATE envoient leur purée en une demi-heure devant un public très dispersé. En même temps, jouer un mardi soir à 18h30, c’est pas forcément évident. Avec leurs allures de bikers sympas, les membres du groupe font d’entrée de jeu preuve de sympathie et d’une bonne humeur communicative. Servi par une chanteuse vraiment terrible, alternant facilement les cris typiquement Heavy et les parties plus claires, ce Punk-qu’il-faut-jouer-qu’avec-les-trois-premières-cordes-de-la-guitare-sinon-ça-marche-pas passe très bien, devant un public très réceptif. Un concert sympa comme tout, vraiment digeste. (7/10)
ABYSSE
Ah, les p’tits Français qui commencent à monter, et ce, avec en poche un seul (génial) album studio. Jérémy (basse) et Geoffrey (guitare) avouaient pendant l’entretien qu’ils m’ont accordé que leur objectif n’est pas de provoquer des pogos et autres bourrinades, mais bien de faire voyager le spectateur, de lui faire apprécier l’écoute du concert, tout simplement. C’est donc un véritable voyage initiatique auquel nous invite le groupe, durant un somptueux concert d’une demi-heure. Basant sa setlist essentiellement sur l’album En(d)grave, ABYSSE a fait vivre au public Lyonnais un véritable tour de montagnes russes : tour à tour lourd, onirique, subtil, puissant, violent ou aérien, le public s’est montré extrêmement réceptif à ce concert donné avec une passion que j’ai rarement vu sur scène. Pas de refrains à retenir, ABYSSE, c’est du Metal instrumental. Il suffisait juste d’ouvrir grand ses oreilles et ses yeux (qu’elles sont jolies, ces lumières parfaitement callées sur jeu de batterie du possédé Sébastien), et de se laisser aller. Malgré une deuxième guitare un peu faiblarde par rapport au reste des instruments, ce concert en aura fait partir plus d’un très loin. Elégant, beau, et bluffant de professionnalisme. (9/10)
Pour la suite, je ne vous cache pas avoir eu du mal à rester jusqu’au bout du concert de LODY KONG, tant cette chimère Grunge / Death Metal jouée par les fils de Max Cavalera était insupportable (sans compter un son massacré).
INCITE
Surtout réputé pour compter dans ses rangs le beau-fils de Max Cavalera (décidément, le Metal, c’est une histoire de famille chez les Cavalera…), c’est devant un public désormais dense et surchauffé qu’INCITE investit les planches. Pour ceux qui l’ignoreraient, les Américains jouent un Thrash / Groove assez proche d’un DEVILDRIVER ou même d’un LAMB OF GOD. Bon, du coup, il faut vraiment vous expliquer qu’en concert, ça a été une tuerie sans nom ? Le chanteur du groupe, Richie, fait preuve d’entrée de jeu d’un charisme et d’une présence scénique qui ne sont pas sans rappeler Mick, l’ancien chanteur de DESTINITY. Délivrant son concert avec une puissance façon rouleau compresseur, le groupe sert de véritables tubes qui font mouche immédiatement, ceux-ci ne faisant jamais plus de 4 minutes. Mention spéciale à l’excellent « Feel The Flames », qui aura vu un déchainement du public totalement dingue, provocant ainsi une hausse de la température ambiante du C.C.O. On félicitera au passage la technique exceptionnelle dont font preuve les zicos. Durant tout le concert, un garçon de cinq ans venu avec son père se tiendra debout sur le côté gauche de la scène, jusqu'à ce que Richie le remarque et l’invite au milieu de la scène… Qu’y a-t-il de plus mignon que de voir un petit bout d’homme comme ça essayer d’headbanguer (faudra que son père lui explique que ça se fait avec la nuque, et pas avec le bassin… vous visualisez ?) sous les applaudissements du public ? Bref, l’avenir est assuré, ça fait plaisir. Aussi bien ce jeune groupe que ce p’tit gars nous le prouvent. (10/10)
SOULFLY
Déjà qu’il faisait vachement chaud après le passage des INCITE, mais quand SOULFLY a débarqué, l’impression de regarder un concert dans un four géant était partagée par quatre cent personnes. Pas le temps de dire bonjour ou quoi que ce soit de ce genre, il faut rentrer dans le lard direct, faire comprendre qui c’est Raoul. « Prophecy ». Ah ouais, quand même… Et là, le déchainement des passions. Ceux qui étaient le plus à plaindre, ce furent les malheureux qui ne souhaitaient pas prendre part à cette espèce de bordel généralisé qui a contaminé plus des deux tiers du public après les 5 secondes de ce premier morceau, repris à plein poumons par tous. Personne ne pouvant rien faire face à la marée de slammers qui envahit le C.C.O., il était amusant de remarquer un agent de sécurité sur le côté de la scène qui, dès que quelqu’un du public sur scène s’approchait un peu trop près de Max, le poussait immédiatement. Bon, déjà, pour l’aspect roots du concert, c’est foutu.
Pendant qu’on est sur les critiques, autant tout déballer tout de suite, comme ça, ce sera fait.
Alors déjà, faudrait que Max arrête de partir à corps perdu sur les routes s’il est trop fatigué. Car personne n’est dupe : il fait chanter le public sur une grosse partie des paroles, et se contente de gratouiller vaguement de temps en temps les cordes de sa guitare à vide. Bref, autant dire qu’il fait presque figure de retraité à coté de son fils Zyon derrière les futs (qui, faut le dire, est méchamment doué !) et des très bons David Kindade (guitare) et Tony Campos (basse).
On ne va pas non plus cracher dans la soupe, car SOULFLY, on peut trouver ça chiant sur album (ce qui est mon cas), mais en concert, en un mot comme en cent : c’était la guerre ! Un mosh-pit d’une heure et demie sous une chaleur étouffante. Bref, que du bonheur !
D’ailleurs, alors que le groupe est sensé être en promo d’Enslaved, on sera surpris de n’entendre qu’un seul morceau de ce dernier album qui est franchement plutôt bon. C’est ainsi que le tube « World Scum » et sa terrible intro basse-batterie remportera le suffrage chez les plus jeunes.
Habitude prise depuis très longtemps, le groupe saupoudre dans sa setlist de nombreuses reprises des grands classiques de SEPULTURA, tels que « Refuse/Resist » (total respect au mec qui est monté sur scène pour chanter –hurler- le dernier REFUSE ! RESIST ! du morceau), « Territory », « Starigthate », ou encore le cultissime « Roots Bloody Roots » qui aura fini d’achever un public au taquet. Comme si c’était fini… Le medley « Jumpdafuckup / Eye For An Eye » (tradition oblige depuis 2009…) clôt les hostilités de la façon la plus épique et paradoxalement, la plus violente qui soit. Une bonne grosse beigne ! (8/10)
Même si l’impression qu’INCITE et ABYSSE ont marqué bien plus de points que SOULFLY se veut persistante, c’est avec un gros smile que tout ce petit monde quitte le C.C.O. Car Max Cavalera, c’est comme Lemmy : allez le voir au moins une fois, il en a plus pour très longtemps. Et croyez-moi, le lendemain matin, je me sentais plus mal et plus pourri de partout qu’après une nuit au camping au Sonisphère… Franchement, c’est pas signe de qualité !?
Ajouté : Mercredi 10 Juillet 2013 Live Reporteur : Hizia Score : Lien en relation: Soulfly website Hits: 14451
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