REVIOLENCE (br) - King Of The Night (2010)
Label : Marquee Records
Sortie du Scud : 2010
Pays : Brésil
Genre : Thrash / Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 44 Mins
Ça va peut-être vous étonner, mais j’étais loin de partir dans l’inconnu avec REVIOLENCE, un obscur groupe brésilien avec un seul album à son compteur (celui-ci d’ailleurs)… La raison ? Les sud-américains ont eu la bonne idée d’envoyer un exemplaire de leur tout dernier single, le dénommé King Of The Night, pour accompagner la promo de Modern Beast. La logique eut été que l’album, paru courant 2010, passe à la moulinette avant le single qui lui succède. Mais trouillard comme je suis, j’ai préféré me jeter à corps perdu sur le deux-titres, délaissant volontairement un disque dont ni le nom, ni la pochette, ni le contenu ne m’inspiraient. Grand bien m’en a pris, car je peux désormais affirmer sans sourciller que REVIOLENCE, c’était mieux avant. Comparé à cet album, la nouvelle mouture semble être un poil en retrait, avec comme un parfum de régression. Pourtant, elle m’avait ouvert l’appétit, avec son vieux Heavy / Thrash cradingue qui respire le souffre, celui qui vous chatouille les bronches. Etrangement, Modern Beast dépasse mon imagination.
Je m’attendais en toute franchise à un opus qui soit à la fois accrocheur, rentre-dedans, moite comme une favela en plein cagnard mais qui ne se mouille pas trop, qui avance pépère sans prendre de gros risques et duquel on fait rapidement le tour. Modern Beast est loin de l’amateurisme de King Of The Night, ce Thrash là ne sonne plus du tout old-school. La production est carrée et laisse parfaitement entrevoir la place de chacun sur les compositions. Rod a déserté le micro, au profit de Ralph. Il aurait peut-être mieux fait de rester car ses vocaux, qui montent parfois dans des envolées lyriques dignes d’ICED EARTH ou SAXON, n’ont rien de comparable, que ce soit en intensité ou en efficacité avec Ralph. Régulièrement, REVIOLENCE vient mettre son nez dans le Heavy européen, avec des effluves puissants de GRAVE DIGGER ou RUNNING WILD. On avait aussi déjà eu un bel aperçu des capacités de Guilherme Spilack derrière sa guitare mais notre ami en avait gardé sous le pied. Riffing tantôt lancinant, tantôt explosif, le garçon s’occupe de la lead et de la guitare rythmique avec la même perspicacité, et en intégrant de réguliers solis qui font parfois un peu trop guitar hero (« Warning Hell », « Saints And Sinners »). Le revers de la médaille, c’est que vous avez neuf chances sur dix de trouver un solo calé vers la troisième minute. Une redondance qui, à la longue, ne fait plus aucun effet. Heureusement, REVIOLENCE sait prendre aussi quelques risques qui maintiennent notre concentration. « The Metal Church », par exemple, sera une demi-balade, pas très romantique dans l’esprit mais dont le changement de rythme fait du bien. Idem pour « Abduction », avec son tempo hypnotique et Rod qui, pour la première fois, durcit son organe et évolue dans un registre plus grave. Ce Modern Beast est plein de petites intentions qui font la différence. Il suffit de se laisser aller pour les découvrir. Si votre oreille est distraite, cet album ne vaut assurément pas la peine de jouer pour vous, car leur génie se cache dans les détails. Une basse qui ronronne, une intro avenante, des paroles loin d’être anodines, REVIOLENCE révèle la partie immergée de l’iceberg, celle qui inonde l’auditeur d’euphorie sur un solo endiablé ou quelques chœurs sournois.
Avec ce premier full-lenght réussi, les brésiliens méritent mieux que l’anonymat dans lequel ils baignent. Tout est parfois une question d’osmose et celle qui noue d’amitié ces quatre mecs se ressent en musique. Mais j’ai bien peur que REVIOLENCE n’emprunte désormais un nouveau chemin. Loin de moi l’idée de mettre la responsabilité sur l’un ou sur l’autre, mais le départ de Rod me semble quand même être une erreur. D’autant que même s’il est plutôt bon, King Of The Night est l’illustration de la nouvelle cuvée REVIOLENCE. Il faudra désormais attendre de déboucher la bouteille pour savoir si oui ou non, le vin a tourné au vinaigre.
Ajouté : Mardi 18 Octobre 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Reviolence Website Hits: 7448
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