INSOMNIUM (fi) - Across The Dark (2009)
Label : Candlelight Records
Sortie du Scud : 7 septembre 2009
Pays : Finlande
Genre : Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 46 Mins
Désormais, depuis la sortie d’Above The Weeping World, deux ans auparavant, INSOMNIUM ne passera plus jamais inaperçu. La formation finlandaise est revenue définitivement grandie de la réalisation de cet album, et le regain d’intérêt qui s’est ensuivi à son encontre lui a permis d’enchaîner un nombre colossal de dates live. Le public a, effectivement, été conquis par ce groupe aux compositions riches, originales et puissantes. C’est donc avec un certain stress, face à cet engouement, que les Finlandais se sont attaqués à la création d’Across The Dark, dans le but de surpasser l’opus précédent.
Toujours avec l’aide de Samu Oittinen à la production, le groupe demeure dans la continuité sonore de l’album de 2006, avec un son juste un peu plus clair et aéré pour permettre une meilleure installation d’atmosphère. Ainsi, les morceaux profitent de textures riches et mélodiques, et l’on retrouve, de nouveau, Aleksi Munter en invité derrière les claviers, pour apporter toute leur dimension lyrique aux pistes. Le claviériste de SWALLOW THE SUN déploie subtilement quelques partitions pianotées sensibles (l’outro de « Against The Stream ») et pare les morceaux de nappes et samples très opératiques, orchestraux, conférant une certaine grandeur aux titres. L’atmosphère épique est ainsi décuplée, et la musique des Finlandais enchante au travers de ces épopées qu’eux seuls savent délivrer. Sur « Weighed Down With Sorrow », quelques cordes frottées attristées comblent l’ouverture ; un air mélancolique repris dans la même affliction par les riffs de Ville Friman et Vanhala. Maniant leur instrument avec une émotion toute particulière, ils déversent leurs jeux mélodiques avec aisance dans les compositions denses et envoûtantes. Enrobées de claviers subtils, et d’un chant abyssal, les guitares s’expriment en leads intemporels (« Down With The Sun ») et sections acoustiques qui subjuguent l’auditeur, dès l’intro de « Equivalence ». Une mélodie réfléchie et toujours ponctuée des pick scrapes caractéristiques du duo pour relancer les plages. Cependant, c’est généralement sur les finals de ses pistes qu’INSOMNIUM fait abdiquer ses auditeurs. Les morceaux se clôturent sur des schémas grandioses, ou les riffs se superposent pour finalement s’émanciper en une mélodie élégiaque, et les leads fascinants et samples aériens se mêlent intensément aux vocaux souverains, souvent appuyés de blast beat.
Au chant, Niilo s’est davantage focalisé sur la lourdeur que l’agression, qui paraît moindre sur cet album du fait de l’important enrobage mélodique. Sa prestation n’a en rien changé, toujours irréprochable et d’une force considérable, agrémentant parfaitement les riffs au feeling rare d’hurlements puissants. L’on apprécie également la propreté d’articulation dont le frontman fait preuve, tout en restant imposant. Malgré ce growl déchiré, l’émotion parvient à être distillée dans les harmonies tonales et la cohésion qui se crée sur les structures. Plusieurs fois, l’alternance de couplets dociles, sur une voix chuchotée et intimiste, et de refrains à la prestation phénoménale (ou inversement), fait gagner les pistes en impact, et en puissance. Malheureusement, tout cet enrichissement mélodique ne pouvait être complet sans l’ajout de chant clair. Un sujet qui peut sembler blasphématoire pour les fans du groupe, au vu du son qui les a conquis ; c’est pourtant une réalité qui se découvre dès « Where The Last Wave Broke », avec le refrain clair exécuté par Jules Näveri (PROFANE OMEN), et quelques overdubs growlés. Le tout n’est pas suffisamment accrocheur pour briller, et entache la qualité du morceau, surtout que l’invité manque de vigueur, même lorsqu’il tente de prendre de l’ampleur.
Il est, néanmoins, convenablement utilisé, et s’accorde à l’ambiance développée, lors des breaks Folk légers de « Lay Of The Autumn ». Le morceau le plus long de l’album, qui perdure la tradition du titre propice au voyage, et où le quatuor affiche son talent incommensurable à faire évoluer le titre au gré des émotions, sans jamais perdre le fil directeur. La structure se révèle un tantinet Prog, combinant guitares acoustiques et atmosphériques entêtantes sur des invectives virulentes de Marcus, à la batterie. Ce dernier rythme les titres dynamiquement, jouant d’une double pédale effrénée, et blast beats justement insérés, sur les cadences vives et énergiques de plages telles que « Into The Woods », donnant le change aux tempo plus lourds et évocateurs de celles dans la veine de « The Harrowing Years », et sa monumentale sortie de break féérique sur un riff sublime ; un des moments forts de l’album. A côté, Niilo ponctue agréablement les envolées mélodiques d’une basse qui se montre ni trop excessive, ni trop absente, mais justement mixée pour accompagner les percussions et laisser trainer ses accords graves sur les compos, titillant les cordes sentimentales lors des breaks au piano.
INSOMNIUM grandit de jours en jours et Across The Dark confirme indubitablement ce constat. Si l’utilisation des voix claires n’est, pour le moment, pas encore très judicieuse, l’on ne peut que faire confiance au groupe pour l’améliorer. En attendant, il fait toujours bon de se ressourcer dans leurs compositions opulentes et picturales, où l’harmonie des diverses lignes instrumentales prolifère en de suprêmes invitations à la rêverie.
Ajouté : Mardi 08 Novembre 2011 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Insomnium Website Hits: 8232
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