CROSSFAITH (jp) - Apocalyze (2013)
Label : The End Records
Sortie du Scud : 4 septembre 2013
Pays : Japan
Genre : Electronic Metalcore
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 42 Mins
Ah ! Quelle belle découverte de cette année 2013 ! Vous pensiez que Dubstep et le Metal ne pourraient jamais communiquer entre eux ? Qu'un mariage des deux était impossible ? Eh bien nos petits japonais de CROSSFAITH, en activité depuis 8 ans, l'ont fait. Rien que pour ça, ces musiciens issus de la préfecture d'Osaka méritent que l'on s'attarde sur leur discographie, et particulièrement sur leur dernière offrande, dont il est question ici. Alors, la cuvée CROSSFAITH 2013 est-elle bonne, voire enrichissante pour la scène Metal ? Je dirais que oui. La bande nous offre un DubMetal travaillé, particulièrement aux niveaux des arrangements électroniques et de la batterie. Pourtant, contrairement à ce que laisserait apparaître le début de cet album, on ne tient pas pour autant la révélation de l'année. Laissez votre serviteur vous expliquer tout ça en détail.
Pour commencer, le groupe se montre particulièrement inspiré au niveau des arrangements électroniques qui parsèment cet opus. Terufi Tamano avec ses claviers et ses samples électros s'est démené pour nous proposer des arrangements plus qu'intéressants. Que ce soit sur les breaks ou l'atmosphère, qu'elle soit au premier ou en arrière-plan, notre Japonais réalise un travail remarquable sur l'ensemble de l'opus. La batterie est également à noter parmi les points forts de ce disque. Tatsuya Amano surprend par sa virtuosité à manier ses fûts pour accompagner avec brio les compositions de ses compères. Il se montre très bon sur l'ensemble, voire brillant quand il prend de la vitesse avec ses blasts superbes. Dès "Prélude", on retrouve une ambiance soignée, puis "We Are The Future" débarque, avec son intro et son atmosphère superbe, de même que son break façon Dubstep qui détruit tout sur son passage. Il est également primordial de remarquer la batterie, soignée sur la fin. On retrouve des arrangements de même accabit sur les titres suivants : "Hounds Of The Apocalypse" et son introduction particulièrement soignée par Amano, "Eclipse", "Scarlett" et son final aux percussions, ou encore "Counting Stars" et "Burning White". On peut encore citer les introductions particulièrement travaillées de "Gala Hala", qui rappelle un peu le travail de LINKIN PARK, et ses blasts intéressants, ou encore les violons du début de "Countings Stars", qui nous offre également des breaks intéressants niveau fûts. Quant au chant, bien que linéaire en hurlé, Kenta Kole nous offre une prestation soignée sur l'ensemble. Il sait parfaitement le placer là où il faut. Le chant clair n'est pour sa part pas en reste et se révèle travaillé avec intelligence. Notre chanteur sait le placer parfaitement sur les différents titres de l'opus, comme sur "We Are The Future", "Hounds Of The Apocalypse", "Eclipse", "The Evolution" (avec l'apparition de chœurs que l'on retrouve sur "Burning White"), "Gala Hala" (avec son chant chuchoté captivant). On pourrait encore citer les couplets et refrain à la KILLSWITCH ENGAGE sur "Not Alone". Pour finir, il est indispensable de citer l'introduction de la voix féminine sur "Scarlett" et "Counting Stars".
Néanmoins, si cet opus comporte de bons points forts, c'est au niveau des riffs pas très inspirés et de la constance dans la qualité que le bât blesse. Bon, OK, tout est carré et propre, Kakezuki Takemura ne fait cependant pas preuve d'une inspiration hors du commun. On reste sur les accords standards du Metalcore. La recette fonctionne bien lorsque les riffs accompagnent avec brio l'ambiance électro ou les parties blasts de la batterie. Cependant, dès que le groupe oublie son originalité (un Technometal avec des ambiances électroniques inspirées), le manque d'originalité commence réellement à se faire sentir. A la basse, Hiroki Ikegawa, qui suit globalement les riffs de ses comparses, se révèle particulièrement inspiré lorsqu'il accompagne seul les arrangements de son compère Terufi, ce qui apporte une plus-value au LP. Ainsi, dès "The Evolution", le son du groupe dévoile ses faiblesses, même si les accords finaux accompagnent les compositions électroniques sont pertinents. On retrouve encore cet intelligence à accompagner les parties électroniques ou blasts sur "Gala Hala", même si le manque d'inspiration du groupe les pousse à répéter certains plans, voire les deux comme sur le début de "Countdown To Hell" qui finalement n'apporte pas grand-chose à l'opus, avec ses riffs peu inspirés et l'Electro en berne. Le titre "Deathwish" passe à la trappe, ne proposant rien de nouveau avec ses riffs basiques et répétitifs. Heureusement, à partir de "Counting Stars", le groupe renoue avec l'inspiration grâce à des riffs mieux travaillés, plus rentre-dedans, pour notre plus grand bonheur, s'accordant parfaitement avec la batterie et les compos électros développées par la bande. On a même droit à un accord mélodique de bonne facture sur "Only The Wise Can Control Our Eyes". Quant à la version Deluxe, "Not Alone" nous propose un Metalcore intéressant, mais à la sauce KILLSWITCH ENGAGE période Howard Jones avec le schéma couplet chant hurlé, le couplet chant clair et son break atmosphérique inspiré auréolé de riffs rapides et mélodiques. Pour finir, "Against The Wave" et "Outbreak", malgré des riffs mélodiques, posés et captivants, sont deux titres qui se révèlent au final assez dispensables.
Vous l'aurez compris, on passe sans cesse du chaud au froid sur cet album. C'est une certitude : les arrangements électros de haute volée du groupe et le talent du batteur Tatsuya Amano méritent que l'on jette une oreille sur Apocalyze. Néanmoins, niveau guitares, le bilan demeure très contrasté. D'un côté, les guitaristes réalisent une prestation carrée et propre et savent accompagner avec brio l'ambiance électro de Tamano et les parties blasts d'Amano. La basse d'Ikegawa est particulièrement étoffée en solo pour accompagner les atmosphères de l'opus. A l'inverse, le contenu des riffs relève malgré tout d'un Metalcore classique. Ce manque d'inspiration est même criant sur certains morceaux, en particulier lorsque le groupe oublie cette Techno qui fait son originalité. Du coup, le son développé par la bande sur ce disque s'en retrouve entaché, alors même que nos Japonais présentent un potentiel plus que prometteur. Je ne cache pas néanmoins le plaisir que m'a procuré ce DubMetal novateur. Messieurs, j'espère de tout cœur que vous prendrez note de ces multiples défauts, ce qui vous permettra de progresser. Vous serez ainsi en mesure de nous offrir à l'avenir une œuvre beaucoup mieux travaillée, voire éventuellement un chef-d'œuvre. Bon courage pour la suite, et à la prochaine !
Ajouté : Mardi 20 Mai 2014 Chroniqueur : Resurrected2014 Score : Lien en relation: Crossfaith Website Hits: 14646
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