La carrière de PRIMAL FEAR est marquée par une indéfectible fidélité au Metal qui mérite que l’on s’y arrête un instant. D’autant que les teutons viennent de sortir un nouveau brûlot qui n’entache pas leur réputation. La parole est au porte-étendard du groupe : Matt Sinner.

Line-up : Ralf Scheepers (chant), Mat Sinner (basse/chant), Stefan Leibing (guitare), Tom Naumann (guitare), Randy Black (batteur)

Discographie : Primal Fear (Album - 1998), Jaws Of Death (Album - 1999), Nuclear Fire (Album - 2001), Horrorscope (EP - 2002), Black Sun (Album - 2002), The History Of Fear (DVD - 2003), Devil's Ground (Album - 2004), Seven Seals (Album - 2005), New Religion (Album - 2007), 16.6 (Before The Devil Knows You're Dead) (Album - 2009)

M-I Interviews du groupe : Mat Sinner (Avril-2004), Tom Naumann (Déc-2005)

Metal-Impact. Aviez-vous un objectif particulier durant l’écriture de Devil's Ground ?
Mat Sinner. Bien sûr. Nous voulions dès le départ éviter les erreurs que nous avions commises sur Black Sun. Nous voulions nous concentrer davantage sur les mélodies, sur les riffs de guitare et sur les lignes de chant, dans l’espoir de réunir le meilleur de tout ce que nous avions appris au cours des années, y compris l’esprit du premier album et certaines influences extérieures.

MI. Comment composez-vous vos morceaux ?
Mat. Chaque membre du groupe a son propre petit studio d’enregistrement, où nous rassemblons nos idées, les riffs et les mélodies. Puis, de temps en temps, nous nous réunissons en petits groupes de travail. Nous enregistrons des versions démo des morceaux et nous travaillons tous ensemble jusqu’à ce que nous soyons satisfaits ou que nous jetions tout à la poubelle.

MI. Peux-tu nous parler des conditions d’enregistrement ?
Mat. Nous commençons toujours par la batterie, puis nous enchaînons avec les guitares et la basse. Nous enregistrons très tôt les lignes de chant, afin que Ralf ne doive pas chanter tout l’album en quelques jours seulement. Avec un style de chant comme celui de Ralf, il faut du temps pour que la voix soit toujours en bonne condition ! Ensuite, nous passons aux lead guitares, aux cordes, aux claviers, aux chœurs, aux effets, etc.

MI. Vous avez des influences très diverses. Comment faites-vous pour rester si fidèles au Heavy Metal ?
Mat. Nous avons tous grandi avec ce style de musique. C’est toujours notre passion et notre style de vie.

MI. La production est époustouflante. Vous n’avez pas peur d’avoir atteint un sommet que vous ne pourrez pas dépasser la prochaine fois ?
Mat. Je ne suis jamais satisfait à 100% et parfois je suis un véritable pinailleur, mais la vie continue et à chaque production on continue d’apprendre et on découvre de nouveaux points de vue. Il y a des personnes avec lesquelles j’aimerais travailler dans un futur proche, afin d’essayer des choses différentes, peut-être même pour le prochain album !

MI. Est-ce que le DVD a aidé à promouvoir le groupe et sa musique ? Était-ce votre idée ou celle du label ?
Mat. C’était l’idée du label, mais je suis très fier de ce DVD, même si le travail a failli m’achever. C’était un projet titanesque. J’avoue que je trouve bien plus facile d’enregistrer et de produire un album qu’un DVD !

MI. Avez-vous prévu de travailler sur un nouveau tribute album (Judas Priest, par exemple) ?
Mat. Non, aucun projet de ce type pour l’instant. Nous ne jouerons même aucun morceau d’eux sur scène, contrairement à ce que nous avons fait dans le passé ! Nous allons faire passer notre musique au niveau supérieur sur le prochain album, alors seule la voix aura un air de ressemblance [Rires]

MI. Tu as des projets solo ?
Mat. En ce moment, je travaille sur trois projets différents. Je joue de la basse sur l’album solo de Joacim Cans (le chanteur de HammerFall), je vais participer à un show très spécial au Wacken 2004 avec SINNER et quelques invités impressionnants et je reforme mon premier groupe pour des spectacles de charité Adis en novembre, en Allemagne. C’est du power blues rock – quelque chose de totalement différent !

MI. Vous avez joué aux États-Unis l’année dernière. Que ressentez-vous en tant qu’Allemands à propos de la guerre en Iraq ?
Mat. Je me fiche de la politique. Pour moi, la politique est synonyme de mensonges ou d’ennui. Dans tous les cas, je suis contre la guerre, et quand on voit ce qui se passe là-bas, tout porte à croire que c’est loin d’être terminé ! Les fans de metal américains vont aux concerts pour s’amuser, pas pour discuter de politique !
MI. Tu as un avis sur l’intervention américaine en Iraq ?
Mat. Oui.

MI. Quand viendrez-vous à Paris ? Tu as peut-être un message pour les lecteurs français ?
Mat. Nous prévoyons quelques concerts en septembre 2004. On jouera peut-être à Paris le 12, et comme c’est l’une de mes villes préférées, nous allons atomiser la salle !

MI. La récession économique que connaît l’Allemagne pèse lourdement sur la scène Metal. Que penses-tu de cette situation dramatique ?
Mat. Ce n’est pas du tout dramatique. Les ventes sont plutôt bonnes pour les groupes connus et les groupes à la mode se portent encore mieux. Le problème, c’est pour les nouveaux venus, comme toujours. Dès qu’un style musical a du succès, tout le monde veut prendre le train en marche et se met à sortir des albums. Les colonnes des magazines de Metal allemands chroniquent parfois une soixantaine d’albums chaque mois, et encore il ne s’agit que d’une partie des sorties. Que faire contre ça, et qui va acheter toute la merde à petit budget ? Il y a dix ans, les groupes enregistraient des démos et travaillaient leurs chansons et leur musique. Aujourd’hui, ils se contentent de trouver quelqu’un qui veuille bien sortir leur démo en tant que véritable album – cette attitude tue le marché davantage que la situation économique !

MI. Quelle est la question à laquelle tu en as marre de répondre et quelle est celle à laquelle tu aimerais répondre (avec les réponses s’il te plaît)?
Mat. Votre groupe préféré est-il Judas Priest ? Non !
Je réponds à toutes les questions et je n’ai pas envie qu’on m’en pose une en particulier.

MI. Tu es libre de conclure cette interview comme tu l’entends.
Mat. Amusez-vous bien !