Puisque BLIND GUARDIAN était agité par les fameuses divergences musicales, et que le batteur Thomen Stauch n’avait plus les moyens de s’exprimer, il s’est mis à son compte et il joue... du BLIND GUARDIAN !
Pour monter son groupe, il s’est adjoint les services du bassiste Piet Sielck (IRON SAVIOR) qui est également en charge de la production, de Emil Norberg à la guitare et de Jens Carlsson tous deux débauchés de PERSUADER. Il est impossible de ne pas mentionner une ressemblance évidente entre le timbre de voix de Carlsson et celui d’Hansi Kürsch, ce qui donne une impression de mimétisme assez troublante. Mimétisme qui se poursuit d’ailleurs à l’écoute des parties instrumentales. En définitive, Stauch a souhaité reprendre là où BLIND GUARDIAN s’était arrêté. On pourra lui reprocher de manquer d’imagination en singeant ainsi son ancien groupe mais ce serait très injuste puisque ce disque est d’excellente facture et qu’il aurait même tendance à surpasser les productions récentes de BLIND GUARDIAN. Par ailleurs, sa démarche est légitime : il quitte un groupe qui s’oriente vers une musique qu’il apprécie moins, donc il repart en arrière, sur des bases qu’il juge plus saines.
Dreamland Manor est proche des premières livraisons de BLIND GUARDIAN, il est résolument plus direct que les derniers albums où l’écriture avait tendance à se complexifier. Ici, il s’agit de délivrer un maximum d’énergie tout en ne négligeant pas les mélodies. Et la mission est réussie puisque nous avons à la fois notre dose de riffs et de chœurs.
Cependant, bien que l’album soit assez varié, on constate malgré tout une certaine linéarité qui empêche de retenir un titre en particulier. On encaisse l’ensemble en pleine figure, mais il faut plusieurs écoute pour bien se familiariser. C’est le seul reproche que l’on peut faire à un cd qui devrait combler les amateurs de Heavy et être familier des fans de BLIND GUARDIAN.