Tout juste un an après le très réussi L'être las – L'envers du miroir, DARK SANCTUARY illumine la pénombre hivernale avec sa quatrième offrande intitulée Les Mémoires Blessées. Cette œuvre est le fruit du travail de tous les membres du groupe, tant au niveau de la musique que lors de l’écriture des paroles. Cette fois-ci nous avons le droit à une diversité thématique car le groupe ne s’est pas attaché à la composition d’un concept album. La diversité et la qualité des textes notamment sur « Laissez moi Mourir » et « Puisses-tu… », donnent une grandeur supplémentaire. Cependant, ces textes abordent toujours les sujets habituellement développés par le groupe tels que la mélancolie, le désespoir, l’intimité, la tristesse et le suicide.
Coté musique, chaque morceau est d’une longueur déprimante (l’album dur quand même plus de 70 min), les tempos sont lents, très lents, et les voix, planantes et aiguës, donne une dimension angélique à ce nouvel album. La mélancolie et la douleur sont omniprésentes malgré la douceur des mélodies et de la musique. Le choix des instruments est très judicieux (le piano est magnifique), chaque note est parfaitement maîtrisée pour exprimer au mieux des sentiments émotionnels violents et douloureux.
Une atmosphère intimiste s’installe, devenant oppressante et même pesante sur les morceaux « L'Adieu à l'enfant -1 » et « -2». De grandes envolées musicales (à l’échelle du style du groupe bien sûr) sur « Laissez Moi Mourir » diversifient quelque peu l’album.
Bien que les mélodies soient sublimes, les instrumentations remarquables et le chant enivrant, Les Mémoires Blessées pêchent sur la longueur : une quasi-monotonie s'installe et l'émotion vient à retomber. L'atmosphère intimiste perdure, avec une mélancolie, digne d’une performance aussi touchante qu'intense émotionnellement. L’ambiance est propre au recueillement, les arrangements classiques empreints de lenteur et de chants éthérés, sont porteur d’un malaise plaintif. Ces litanies sont sur la longueur monotones, voir monocordes mais cela est son seul défaut.