Malleus Maleficarum nous déverse sa haine à travers son second album "des bibles, des hymnes, des icônes...". C'est Nicolas qui se charge de répondre à nos question d'une manière assez radicale avec un discours sans langue de bois concernant la musique qu'il affectionne tout particulièrement...

Line-up : Tamas (Guitare, Voix), Ahriman (Basse, Voix), Nicolas (Batterie)

Discographie : Heic Noenum Pax (MCD - 1999), Zarach'Baal'Tharagh (Demo - 2000), Taedium Vitae (Album - 2002), Des Bibles, Des Hymnes, Des Icônes... (Album - 2004), Nothing Left To Fight For (Album - 2006)

M-I Interviews du groupe : Nicolas (Août-2004), Ahriman (Oct-2007)


Metal-Impact. Pourrais-tu nous présenter Malleus Maleficarum d'une manière inhabituelle ?

Nicolas. Pas vraiment... Formé en 1997, on vient de sortir notre deuxième album. Line up: Tamas/Guitare , Ahriman/Basse, Nicolas/batterie.

MI. Quel regard portes-tu avec le recul sur votre premier album "Taedium Vitae" ?

Nicolas. Nous en sommes toujours assez satisfait même si nous regrettons que le son n'ai pas été meilleur et que certaines prises soient plutôt "moyennes". Mais bon, on dira la même chose sur "des bibles, des hymnes, des icônes.." lorsqu'on aura sorti un autre album car on aura encore progressé techniquement et le son sera plus travaillé, bref...

MI. Pourquoi votre ancien chanteur Mastema a t-il quitté le groupe et pourquoi ne pas en avoir recruté un autre ?

Nicolas. Mastema n'était plus motivé par Malleus Maleficarum depuis juillet 2002 environ. il n'écrivait plus de textes et ne s'investissait plus dans le groupe ainsi que dans les concerts. Il est donc parti du groupe se consacré à ses projets musicaux personnels.
Nous ne l'avons pas remplacé car nous ne souhaitions pas que quelqu'un d'extérieur rejoigne le groupe. De plus, Tamas et Ahriman avaient déjà commencé à travailler les voix. Nous n'avons pas été pris au dépourvus, nous nous doutions que Mastema allait nous quitter. Ceci étant dit, nous restons en très bon termes avec lui.

MI. Parlons de ce deuxième et nouvel album "des bibles, des hymnes, des icônes...", quelles sont les thèmes abordés et pourquoi avoir choisi un titre français cette fois-ci ?

Nicolas. Les thèmes abordés dans cet album sont des thèmes assez récurent, pas vraiment originaux mais que nous ressentons réellement. A savoir la dépression, la négation des valeurs fondamentales, la perversion sexuelle. Nous avons choisi de nommer cet album "des bibles, des hymnes, des icônes..." car ce sont les 3 piliers fondateurs des civilisations, ce sont 3 valeurs que nous refusons.

MI. Comment s'est passé la composition de l'album et pourquoi avoir choisi d'incorporer des éléments plus mélancoliques et lents ?

Nicolas. Nous avons commencé la composition de l'album juste après l'enregistrement de "Taedium Vitae", c'est à dire en septembre 2001. Tamas compose 90% des chansons, puis on pose la basse et la batterie. Nous avons pris notre temps pour composer, plus de deux ans pour 10 titres car nous n'avions pas envie de bâcler ce second album (contrairement à certains groupes français sortant un album par an tant qu'ils ont du "succès") et nous en avons profité pour faire des concerts, ça passe très vite.
Nous n'avions pas du tout envie de faire un album de "brutal true black metal", nous désirions quelque chose de plus mature, moins "boeuf" (même si je te l'accorde, l'album reste plutôt très brutal..."). Nous n'avons pas envie de prôner une quelconque rapidité ou une technicité dans nos albums... Nos prochaines chansons vont dans ce sens, il y a peu de "blast-beat" et certaines choses inhabituelles.

MI. Question un peu rébarbative (mais tout le monde ne connaît pas forcement les raisons!), pourquoi avoir choisi des textes en français ?

Nicolas. Tamas est tout simplement plus à l'aise pour écrire des textes en français.

MI. Vous avez un discours assez méprisant du conformisme, mais quels sont donc alors vos attachements et quelle est votre vision de la vie idéale ?

Nicolas. Je ne sais pas. Je ne peux honnêtement pas te répondre, à l'heure actuelle je n'ai pas de vision d'une vie "idéale" et encore moins d'attachements.

MI. Comment se passe votre collaboration avec Oaken Shield ?

Nicolas. Notre collaboration avec Adipocere se passe bien, ils font leur boulot correctement. Le prochain album devrait être également chez eux je pense, on verra comment ça se passe pour "des bibles, des hymnes, des icônes...".

MI. Que représente pour toi le Black Metal ?

Nicolas. Personnellement, je pense que le Black Metal doit rester une musique dépressive et sombre. Et non pas quelque chose de niais et stupide prônant des valeurs humanistes. Le Black Metal est LOIN d'être une musique faite "par l'Elite pour l'Elite".

MI. Quel serait ton discours face à un non-initié au Black-Metal ?

Nicolas. "Laisse tomber, écoute pas ça, y a 90% de merdes et de blaireaux sectaires et débiles dans cette scène".

MI. Que penses-tu de ceux qui se revendiquent être des "true" en faisant des CD's avec des pochettes et productions crades en 6, 66 ou 666 exemplaires au nom de diverses divinités maléfiques ?

Nicolas. C'est exactement la démarche inverse que nous adoptons. Nous avons été trop crédules par le passé.
Rien à battre de ces merdeux qui se branlent sur les vinyls des black-legions et qui vénèrent la scène NSBM. Arrêtez de m'envoyer vos démos en pensant que je vais adorer votre musique, qu'on va devenir "pote" et qu'on va faire des concerts ensemble, allez vous faire foutre.
Désormais, nous travaillons de manière beaucoup plus "posée" et nous essayons de travailler au mieux la production de nos albums. Nous n'avons pas envie de nous limiter musicalement. Cela déplaira sûrement à pas mal de gens... Mais honnêtement, on s'en branle.

MI. Que représente pour vous la scène ?

Nicolas. La scène Black Metal ? Quelques gens bien pour beaucoup trop de merdeux.

MI. Quel est le dernier concert auquel tu as assisté et qu'en as-tu pensé ?

Nicolas. Un concert de Brutal Death à la Casamance à la Rochelle, avec Psygoria et Samsara (deux groupes locaux).

MI. Quelle est la question à laquelle tu en as marre de répondre et quelle est celle à laquelle tu aimerais répondre (avec les réponses s’il te plaît) ?

Nicolas. "Pourrais tu nous présenter le groupe ?"
Je n'ai pas forcément de questions à laquelle j'aimerais répondre.

MI. Je te laisse conclure en te laissant tribune libre...

Nicolas. Merci beaucoup pour ton soutien et pour ton interview.