Un grand nom du Thrash Américain et pas des moindre refait son apparition: SADUS. Alors que les années 80 étaient dominées par les groupes de Glam et de Thrash de la Bay Area tels que TESTAMENT, VIO-LENCE, POSSESSED, EXODUS, c’est à cette période que surgit SADUS. Contrairement à certains de ces groupes, le trio Californien fait partie de ceux qui ont survécus à toutes les modes, du Grunge au Black Metal en passant par le Metalcore. Et les revoici avec leur sixième album, Out For Blood.
Formé en 1984, le combo s’illustra en enregistrant des albums de Thrash violents cultes tels que Chemical Exposure (Illusions) en 1988 ou bien Visions Of Misery en 1992. Toutefois, le groupe est surtout connu et renommé pour avoir «loué» son bassiste Steve DiGiorgio au groupe DEATH. Extrêmement doué, c’est grâce à ses performances dans SADUS mais surtout au sein d’autres formations (TESTAMENT, VINTERSORG entre autres) que le combo s’est fait un nom dans le cercle du Metal extrême. Voilà pour le bref rappel historique car SADUS fait partie de ces groupes de légende qui méritent que l’on parle un peu plus d’eux.
Allons maintenant voir un peu ce qu’a dans le ventre ce Out For Blood : presque une heure de Thrash old-school où l’on se croirait figé en 1992. Certes, peu enclin aux évolutions, SADUS s ‘appuie sur sa marque de fabrique à savoir un Thrash ultra technique aux compositions recherchées et aux alternances de tempos. Quant au chant criard et strident de Darren Travis, celui-ci n’a pas bougé d’une once. Il faut pourtant pouvoir s’y adapter, surtout à notre époque où son type de chant apparaît comme légèrement révolu et peut parfois paraître agaçant. Pour ce qui est des rythmiques, le trio livre de bonnes idées comme sur les morceaux «Sick », « Down » ou bien sur le titre éponyme «Out For Blood ». Présence de Steve DiGiorgio oblige, les lignes de basse sont évidemment mises en avant. Alliant puissance rythmique et quelques solis de la quatre cordes, le son à la SADUS est typiquement reconnaissable !
Pour ce qui est des petits changements sur cet opus, le trio a recours à des sonorités électroniques comme sur les titres «No More» ou «Cursed».
Malheureusement, on ne retrouve pas vraiment la magie qu’il y avait sur des albums comme dans le génial Chemical Exposure, il manque ce petit quelque chose qui ferait de cet album un grand opus de la discographie des Américains. Il s’agit là d’un bon album de Thrash mais de la part de SADUS, il faut avouer que l’on était en droit d’attendre quelque chose de plus consistant !
Ainsi, on écoutera l’opus plus religieusement pour le mythe qu’est SADUS et pour les parties de basse de ce monstre technique qu’est Steve Di Giorgio. Mieux vaut se plonger dans le passé et dans leurs vieux albums qui ont certes pris des rides mais qui balancent toujours la purée comme personne d’autre…