L’aventure KEEP OF KALESSIN entame son existence en 1994, année à laquelle Obsidian C. (guitares) décide de lancer son projet KEEP OF KALESSIN soit un Black Metal résolument puissant aux incorporations symphoniques. C’est ainsi que leur premier album Through Times Of War voit le jour chez Avantgarde music en 1997, proposant une musique dense et épique, tout en démontrant de grosses aptitudes pour les pulvérisations rythmiques en tous genres. Un autre album suivra le pas Agnen – A Journey Through The Dark mais malheureusement Obsidian C. décidera en 2000 de clore le chapitre KEEP OF KALESSIN devant le peu d’engouement des maisons de disques. Ce n’était pourtant pas le talent qui manquait, mais Obsidian C. pourrait bientôt prendre sa revanche.
Il faudra attendre que celui-ci devienne le guitariste live de SATYRICON en 2002 pour qu’il ressorte KOK du placard et revienne sur le devant de la scène avec un EP qui est à ce jour le meilleur témoignage musical de ce dont le combo Norvégien est capable. Faisant partis de l’équipée un line-up de rêve avec Attila Csihar (TORMENTOR, MAYHEM) au chant, Frost (SATYRICON, 1349) à la batterie et le génie créateur du groupe se chargeant du reste! Avec le succès largement mérité de cet EP intitulé Reclaim, il faudra attendre une nouvelle constitution de groupe pour entrevoir leur troisième album, l’astucieux et subtil Armada.
Seul garant des compositions et des arrangements de KEEP OF KALESSIN, Obsidian C. prouve à sa juste valeur l’emprise que KOK aura dans le futur du Black Metal symphonique tant leurs morceaux sont truffés d’idées et de rebondissements.
Les départs conjugués de Frost et d’Attila ne suffiront pas à entamer l’ardeur du compositeur et seul maître à bord. Le batteur originel du groupe Vyl remplace de manière efficace son prédécesseur tandis que Thebion assure aux chants une prestation de haute volée avec un registre vocal des plus complets. Quant aux arrangements et aux compositions, il n’y a strictement rien à redire si ce n’est que c’est du beau du travail ! Après une intro des plus alléchantes avec le titre « Surface », l’opus démarre en trombe avec « Crown Of The Kings » et ses rythmiques épileptiques, on enchaîne avec « The Black Uncharted » et son break acoustique de type flamenco. Le morceau « Vengeance Rising » se veut quant à lui un morceau plus sombre, puisque l’album est axé en filigrane sur le thème du Seigneur des Anneaux (se reporter la pochette et au livret), mais là ou le groupe réussit une performance à relever, c’est qu’il s’évertue à faire passer l’élément orchestral par les mélodies de guitares sans avoir recours aux nappes de synthés.
Ultra varié, on retrouve dans l’album des morceaux tantôt à consonance Thrash et nerveux comme « Many Are We, Into The Fire ». Sont bien évidemment de la partie des morceaux plus riches aux ambiances plus alambiquées tels que « Winged Watcher » et son outro d’arpéges. Le morceau « Deluge » représente un interlude instrumental qui vient aérer l’ensemble pour ensuite conclure sur deux titres majestueux comme « The Wealth Of Darkness » avec des mélodies puissantes et un final grandiose !
Un album monstrueux riche et entraînant où très peu de synthés viennent encombrer les arrangements des morceaux. Techniquement, KOK propose un opus châtié et c’est légitimement que ce Armada est un des meilleurs album de Black Metal Symphonique de ces dernières années ! Avec cette véritable armada de hits, Obsidian C. se place comme un auteur compositeur interprète de talent en délivrant cette future pierre angulaire du Black Metal Symphonique.