Après un premier album dont le manque de créativité était largement compensé par une incroyable efficacité, les Danois reviennent avec davantage d’ambitions. Ils nous livrent un album qui marque une évolution logique par rapport à Purification. La puissance brute est estompée par un travail de composition qui plonge l’ensemble dans un progressif assez réussi que l’on sentait déjà poindre auparavant. Le groupe a eu la sagesse de ne pas alourdir son écriture de structures musicales trop alambiquées et de se concentrer sur les guitares qui, du coup, enchaînent les riffs complexes. Le propos est donc toujours résolument Heavy mais il n’est pas question de tenir avec le même riff sur tout un morceau. Ici, il y a 50 accords à la minute ! Cette richesse peut rendre la première écoute assez déstabilisante. Pourtant, A Perfect Forever est un album qui ne tarde pas à démontrer son charme. Les mélodies deviennent rapidement familières et les guitares sont simplement énormes !
Autre changement de taille, le chanteur Torben Askholm a été remplacé. Son chant rocailleux et braillard avait imprégné Purification d’une forte personnalité. Son remplaçant, Jacob Hansen, est plus polyvalent puisqu’il change sans cesse de registre en se permettant parfois d’imiter son prédécesseur. Ce changement de vocaliste est finalement à l’image de l’évolution du groupe : plus de complexité, plus de diversité mais sur des bases semblables.
A cause d’une distribution et d’une production calamiteuse, A Perfect Forever est passé complètement inaperçu. Il mérite pourtant d’être écouté.