Au même titre que feu SEPTIC FLESH, ROTTING CHRIST peut se targuer d’être un des plus dignes représentants du Metal pratiqué en Grèce. Formation à la longévité évidente puisque existant depuis 1987, il est à déplorer que les Hellènes n’aient jamais obtenu la reconnaissance escomptée. Evoluant éternellement dans l’ombre des «géants» de SEPTIC FLESH, toujours est-il que ROTTING CHRIST a construit une discographie abondante et variée depuis son premier album Passage to Arcturo en 1991 et ce en dépit d’une couverture médiatique assez restreinte, soit dit en passant. Et pourtant, ROTTING CHRIST mérite que l’on s’attarde plus sur son travail car avec des albums de la trempe de Sleep of The Angels datant de 1999, Khronos en 2000 ou bien encore Genesis paru en 2002, les Grecs ont tout de même réussi à se façonner un son, enclin aux expérimentations de tout genre, que ce soit dans l’Industriel, le Gothic, le Thrash ou tout simplement le Heavy Metal !
Se fondant sur un trio construit autour de Sakis (guitares/voix), de son frère Themis (batterie) et d’Andreas (basse), les Grecs n’hésitent pas à proposer des albums complexes et hétéroclites, comme ce dernier album en date Sanctus Diavolos contenant dix morceaux distincts aux sonorités particulières.
Ainsi, on relève des morceaux résolument Thrashies et agressifs tels que « Visions of a Blind Order » et sa touche Black, « Serve in Heaven », ou bien nous pourrions également citer le titre « Shades of Evil ». Comme signalé précédemment, ROTTING CHRIST ne se limite guère puisque l’on retrouve un morceau à consonance Gothique qu’est « Athanati Este », un bon titre entraînant et prenant !
Dans le même temps, certaines plages s’appuient quant à elles sur des vocaux féminins que l’on pourra constater sur « Thy Wings Thy Horns Thy Sin » ou sur le titre « Doctrine ». Pour couronner le tout, Le Christ pourri nous incorpore des samples et des synthés biscornus ou autres intermezzi atmosphériques que nous aurons le loisir de découvrir sur les morceaux suivants : « Tyrannical » lorgne donc du côté de l’Indus alors que « Sanctimonius » et « Sanctus Diavolos » se rangent dans la file des titres hypnotiques à la limite de l’oppressant !
Produit par Sakis en personne et mixé au légendaire Fredman Studio par Fredrik Nordstrom (IN FLAMES, ARCH ENENY, DIMMU BORGIR…), on peut toutefois s’étonner que la production et le mixage de l’opus soient légèrement brouillons avec un son parfois crasseux où les orchestrations frôlent la confusion ! Je pense néanmoins qu’il s’agit là d’une démarche délibérée de la part de Sakis qui aura probablement voulu donner un aspect noir, sale et ésotérique à cet album. Une descente aux enfers à travers cette débauche de Metal sombre et aux nappes de synthés virevoltantes ! Gothique et blasphématoire, voilà comment définir cet album et pour tout ceux appréciant ce mélange de genres, il y a fort à parier que cet album vous ravira…malgré qu’il soit difficile à cerner dès les premières écoutes !
Quoi qu’il en soit, nous avons entre les mains un bon album de Heavy Black / Dark Metal à savourer sur la longueur… pour un résultat soigné et intéressant . Que demander de plus ?