Après s’être reformé, Obituary a fait une mini tournée européenne d’une quinzaine de dates à ses frais et en a profité pour filmer tous ses concerts en vu d’un DVD en plus d’un album à sortir mi 2005 chez (peut-être) Roadrunner… Ayant assisté au concert parisien, j’y ai fait des photos, John Tardy m’a alors contacté en me signifiant qu’elles étaient « awesome » et tout naturellement je lui ai proposé cette interview…

Line-up : Allen West (guitare), Trevor Peres (guitare), John Tardy (chant), Donald Tardy (batterie), Frank Watkins (basse)

Dicographie : Slowly We Rot (1989), Cause Of Death (1990), The End Complete (1992), World Demise (1994), Back From The Dead (1997), Dead Live (1998)

M-I Interviews du groupe : OBITUARY (usa) - John Tardy (Nov-2004), OBITUARY (usa) - John Tardy (Juil-2005)

Photos du concert parisien : La Loco à paris le 12/10/04



Metal-Impact. J'imagine que l'on t'a posé la question 50 000 fois mais il est bon de commencer par le commencement. Pourquoi avoir stoppé en 1997 et pourquoi relancer le rouleau compresseur Obituary ?
John Tardy. On a juste fait un break et au final, ça a duré plus longtemps que nous ne l’avions pensé. Ça a tourné comme ça, c’est tout. Jouer de nouveau ensemble n’était qu’une question de temps et le timing semble parfait.

MI. J'ai lu aussi que vous aviez quitté vos boulots respectifs et financé en partie cette mini tournée afin de vous consacrer à plein temps à Obituary. Mais deux d'entre vous sont impliqués aussi dans d'autres projets, n'est ce pas trop précipité ? Etes-vous nostalgique de la "grande époque" ?
John. C’est vrai. Nous nous concentrons à 100% sur Obituary et nous avons monté cette tournée par nous-mêmes. Certains d’entre nous maintiennent encore d’autres projets mais Obituary est actuellement au centre de nos préoccupations.

MI. Tu as été le seul à ne pas avoir d'actualité musicale pendant ce break et je crois que tu en as profité pour te mettre à l'informatique. Pourquoi ce choix et pourquoi n'as-tu pas fait comme les autres, participé à un autre projet musical ?
John. Je pense que c’est le chanteur, plus que n’importe qui d’autre, qui distingue un groupe des autres groupes. Bien sûr, il y a des exceptions mais pour une grande majorité, la voix est la partie la plus caractéristique de la musique. Pour ma part, je vis pour Obituary et si je dois faire de la musique, ce sera avec ce groupe.

MI. Que penses-tu du fait que certains pensent que le line-up idéal était avec James Murphy et Daniel Tucker... Es-tu toujours en relation avec eux et pourquoi avoir finalement réintégré Allen West après plus d'un an de séparation ?
John. James et Daniel n’ont jamais écrit de morceaux pour Obituary. James est un excellent guitariste et un bon ami mais Allen fait tout simplement partie de ce groupe. C’est là qu’est sa place. Il est seulement parti pendant une courte période et son retour n’était qu’une question de temps. Il m’arrive encore de rencontrer James de temps à autre. Daniel est seulement resté dans le groupe pour une période très courte et je n’ai pas entendu parler de lui depuis 20 ans.

MI. C'était plus facile dans les années 80 ou maintenant et pourquoi ?
John. Je pense que nous écrivons maintenant notre meilleure musique et avec l’expérience que nous avons, il est plus facile d’obtenir ce que nous voulons dans le studio. Ecrire est une chose mais arriver à ce que cela ait le son que tu veux une fois en studio est très difficile.

MI. Que penses-tu d'une éventuelle reformation de Celtic Frost qui t'a d'ailleurs complètement influencé dans ta façon de chanter ? Et par extension, cette année a vu beaucoup de reformations, que penses-tu de ça et avez vous profité de ce mouvement ?
John. Je trouve que ce serait génial d’entendre à nouveau Frost. J’espère que ce sera Heavy ! Quant au fait que beaucoup de groupes se reforment, je pense que c’est très bien. Le bon Métal reste du bon Métal !

MI. Est-ce que vous avez été consultés et d'accord avec la réédition de vos albums en 1997 par Roadrunner ?
John. Toujours en négociations avec Roadrunner et un nouvel album.

MI. Tu as dis que tu n'avais pas d'exemplaire de "Slowy We Rot" hormis une version CD-R et que tu en avais redemandé un à Roadrunner. Comment expliques-tu cet état de fait et cela ne t'arrive pas de réécouter vos anciens albums ?
John. Il semblerait que chaque copie que je reçoive, je finisse par la donner à quelqu’un. J’écoute toujours tous nos titres et nous les jouons régulièrement.

MI. Pourquoi avoir finalement décidé de re-signer chez Roadrunner qui n'est plus trop LE label qu'il était et qui de plus vous a imposé certaines choses avec lesquelles vous n'étiez pas d'accord ?
John. C’est pour cela que ça prend tellement de temps pour arriver à se faire comprendre. Nous allons faire ce qui est le mieux pour Obituay. RoadRunner a beaucoup de bons côtés mais ils ont fait beaucoup de choses dont je ne suis pas très content et avant que nous ne re-signions, il faudra qu’ils comprennent exactement quelles étaient ces choses et qu’ils les corrigent.

MI. J'imagine que cette mini tournée européenne de 15 dates avait trois buts précis : se roder, une façon d'annoncer le prochain album et pourquoi pas un DVD ou bonus DVD sur l'album ?
John. Il y avait encore pas mal de gens (même à la moitié de la tournée) qui ne croyaient toujours pas que nous étions de retour. Donc la raison principale était de s’assurer qu’ils en soient bien persuadés. Je pense que c’est ce que nous avons accompli et même plus. Nous avons beaucoup de tournages toute cette année et nous devrions en faire un DVD l’année prochaine.

MI. Pourquoi avoir choisi de retravailler avec Mark Prator, qui avait déjà officié dans "World Demise" et "Back From The Dead" ?
John. Je voudrais dire que Mark, d’une façon ou d’une autre, a fait partie de chacun de nos albums. C’est un grand professionnel et nous travaillons très bien avec lui !

MI. Je sais que vous êtes nostalgique de l'époque de Scott Burns et de son Morrisound Studio. Je sais qu'il a arrêté de produire des albums et que vous l'avez contacté, qu'a-t-il répondu ?
John. Je discute avec Scott assez régulièrement ; c’est un très bon ami et il le sera toujours. Je suis sûr que quand nous passerons à l’enregistrement, il viendra nous voir et nous donnera son opinion.

MI. Peux-tu nous parler de cet album, nous le présenter et pour quand est-il prévu ?
John. Nous avons presque fini la phase d’écriture et nous devrions rentrer en studio en janvier 2005. Nous espérons pouvoir le sortir en mai 2005. Beaucoup de gens demandent à quoi il ressemblera... Slowly, World, ou Back from the Dead. C’est difficile pour moi de le dire parce que je les écoute tout le temps et que, pour moi, ils se ressemblent tous. Ce que je peux dire, c’est que ce sera Heavy ! Très Heavy !

MI. Quel est votre meilleur et pire souvenir de cette tournée. Comment était le concert à Paris ?
John. Le meilleur souvenir : beaucoup de bons concerts et cela fait plaisir de voir que les gens nous soutiennent toujours, même sans nouveaux titres. Le pire : trop de déplacements et trop de nuits sans sommeil.
Paris, comme d’habitude, c’était la folie totale !

MI. Quelle est pour vous la meilleure chose, composer, enregistrer ou faire des concerts ?
John. Tu restes assis dans un garage pendant des mois. Ensuite, tu passes un mois et quelque en studio à essayer d’enregistrer tes morceaux comme tu veux mais il n’y a rien de comparable avec le fait d’entrer sur scène dans une salle pleine à craquer et de voir dans les yeux des fans qu’ils ressentent ta musique et qu’ils y entrent complètement. Cela ne peut pas s’expliquer.

MI. Quelle est la question à laquelle tu en as marre de répondre et quelle est celle à laquelle tu aimerais répondre (avec les réponses, s’il te plaît) ?
John. Une question est une question parce que quelqu’un veut savoir quelque chose et j’essaierai toujours de répondre au mieux de mes capacités. Je ne suis jamais fatigué de dire quand notre prochain album sortira.

MI. Quels sont tes groupes et albums cultes ?
John. Il y a tant de groupes et tant de bonnes musiques que c’est très dur de répondre !

MI. Si tu as un message à faire passer, je te laisse tribune libre...
John. C’est un sentiment génial d’être de nouveau réunis et d’écrire. J’attends avec impatience de retourner en studio et nous verrons la plupart d’entre vous l’année prochaine !

MI. Je te laisse conclure en te remerciant vivement d'avoir répondu à cette interview...
John. Merci à toi, on reste en contact…